Travail Et Emploi

Le travail et l'emploi.

On a tendance à utiliser le terme de « marché du travail » ce qui n'est pas sans poser de questions sur la nature exacte de ce « marché ». On devra donc être attentif à cet emploi afin de ne pas se laisser entraîner sur une pente glissante, nous faisant passer de l'observation des Stocks et des Flux à une « naturalisation » du marché, c'est à dire à considérer comme une sorte de loi naturelle les modifications et transformations qui affectent le travail.

1. Analyses du travail :

on a déjà vu chez Smith le concept de « division du travail ». on a observé que cette DT a des effets sur le processus lui-même. Qu'en est-il des travailleurs-euses dans leur activité ?

C'est un des points importants de la Critique de Marx, de mettre au jour le résultat de ces changements et les différentes transformations qui affectent le capitalisme dans ce domaine. Ensuite, il montrera comment ces transformations vont pouvoir être reliées à l'intensification de la recherche de plus-value.

La critique de la division du travail : Cf doc. 5, 6 et 7.

On va surtout s'intéresser au travail ouvrier salarié puisque c'est lui qui a constitué jusqu'à maintenant (fin Xxème siècle) le cœur de la production, du système productif.

2. Les différentes étapes et transformations du travailleur : le processus de rationalisation.

La parcellisation des tâches, le travail à la chaîne, le fordisme et la société salariale.

Au cours de la IIème révolution industrielle, on peut constater que le processus de parcellisation s'est approfondi, amplifié avec le taylorisme.

2.1. LE TAYLORISME 

Ingénieur après avoir été ouvrier, l'Américain Frederic Winslow Taylor (1856-1915) a mis au point une méthodes d'organisation du travail qu'il qualifie de scientifique (son ouvrage, publié en 1911, s'intitule  "La Direction scientifique des entreprises"). Il critique l'organisation traditionnelle du travail où prédominent les ouvriers qualifiés de fabrication autonomes et maîtres de leur temps et de leur activité, raison de leur savoir-faire. Pour Taylor, l'amélioration de productivité passe par un meilleur contrôle sur l'activité  de ces ouvriers. Il énonce alors les grands principes de l'organisation scientifique du travail (OST). Le fondement de son système est l'analyse scientifique d gestes, des temps, des pauses. La suppression des geste inutiles, la décomposition des opérations, l'analyse des ou employés doivent permettre de trouver la méthode de production la plus efficace pour chaque ouvrier, "the one best way" Taylor propose ainsi une division horizontale du travail : chaque ouvrier se voit confier quelques tâches éléments bien délimitées. Si l'on chronomètre chaque opération chaque série d'opérations ainsi décomposée, il devient outre possible d'instaurer un système de salaire directement lié au rendement de chaque salarié (salaire aux pièces). Le second principe du taylorisme est la séparation entre le travail de conception et le travail d'exécution (division verticale du travail). Les travailleurs ne peuvent pas faire eux-mêmes l'analyse scientifique de leur tâches, et seuls des experts organisation ont les compétences pour préparer le travail (c'est le « bureau des méthodes ») . Cette division entre exécution et direction permet aussi une plus grande efficacité des ouvriers qui peuvent se concentrer au maximum sur la répétition de quelques gestes simples. Taylor propose ainsi une division du travail en fonction des compétences (son slogan  ("the right man in the right place»). L'OST ouvre ainsi la voie à la parcellisation des tâches, l'activttl de chaque travailleur concernant une partie infime du processus de production. C'est le « travail en miettes », selon l'expression forgée, en 1946, par le sociologue Georges Friedmann. 

2.2.  LE FORDISME

 Henry Ford (1863-1947) poursuit. A partir des années 1910, l'œuvre de Taylor en ajoutant à l'ost le système de la chaîne de montage, c'est-à-dire l'emploi d'un "convoyeur» mécanisé qui transporte les pièces à travailler d'un poste de travail à un autre. Ce ne sont plus les ouvriers qui se déplacent, mais les pièces elles-mêmes, ce qui permet de réduire les temps morts et de diminuer le personnel de manutention. Par ailleurs, la chaîne permet d'accroître la cadence car c'est elle qui impose aux ouvriers le rythme de travail. Le développement du travail à la chaîne s'est aussi accompagné d'importants progrès en matière de mécanisation des usines. Les machines se perfectionnent et se spécialisent. Ce qui conduit à une standardisation des pièces et des produits finis. Dans ses usines automobiles, Ford produit ainsi un modèle unique, sans variantes de formes ou de couleurs, la Ford T. Le fordisme, qui correspond ainsi à une parcellisation extrême des tâches, a permis l'emploi massif d'ouvriers non qualifiés (immigrants aux États-Unis, paysans dans les pays européens). Mais il se caractérise surtout par le développement des gains de productivité et l'avènement de la production de masse. Lorsque Henry Ford décide en 1914 de faire passer le salaire des ouvriers de 2,4 dollars à 5 dollars par jour (le five dollars day). Son but est d'arrêter les départs de travailleurs rebutés par les conditions de travail. Mais Ford souhaite surtout permettre à ses salariés d'acheter les voitures qu'ils produisent. Il existe ainsi une autre conception du fordisme qui correspond à un modèle de croissance économique dans lequel les gains de productivité favorisent des augmentations de salaires et donc une consommation de masse, ce qui assure l'écoulement d'une vaste production (qui elle-même induit de nouveaux gains de productivité grâce aux économies d'échelle, etc). 

Ce système va s'imposer dans tous les grands pays industriels après la seconde guerre mondiale, en synergie avec le keynésianisme, donnant lieu à un développement remarquable de la production et de la consommation de masse. Il peut aussi être caractérisé comme une parenthèse particulièrement longue de croissance forte.

3. La remise en cause de l'ost.

L'ÉCOLE

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