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Travail Et Emploi

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Par   •  26 Janvier 2012  •  1 407 Mots (6 Pages)  •  1 835 Vues

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Introduction

Les chiffres les plus récents du chômage montrent qu'il existerait une embellie sur le marché du travail. Le taux de chômage diminue depuis quelques mois et concerne moins de 10 % de la population active, même si le volume de l'emploi évolue peu. Dans le même temps, la productivité du travail par actif poursuit un ralentissement amorcé dans les années 1970. L'ensemble des branches de l'économie française est concerné, avec des différences néanmoins selon les secteurs.

L'augmentation des gains de productivité présente des effets ambigus sur l'emploi en fonction de l'horizon temporel retenu. Alors qu'ils peuvent détruire l'emploi à court terme, la perspective historique à long terme nous montre que, loin de se contracter, le volume de l'emploi augmente, y compris depuis les années 1970. Comment expliquer cette relation positive et quelles sont les incidences sur le type d'emplois ?

Nous montrerons dans un premier temps les mécanismes macroéconomiques liant productivité et emploi. Dans un second temps, nous analyserons les effets sur la nature des emplois créés.

I. La hausse de la productivité du travail peut favoriser la création d'emplois

Les gains de productivité ont des effets positifs sur le volume de l'emploi. Les canaux de diffusion de ces effets sont multipliés, ils affectent tant l'offre que la demande. Ces effets positifs à terme supposent néanmoins des conditions précises.

1. Des effets positifs sur l'offre

a) La hausse des gains de productivité permet à une entreprise de produire plus de richesses à moindre coût. Il s'agit de produire plus vite autant ou plus de biens et services, ou alors de réduire le facteur travail utilisé. Les conséquences sont immédiates : en réalisant des économies d'échelle, le prix des biens et services diminue. La compétitivité prix interne ou externe des produits nationaux progresse. Les entreprises gagnent des parts de marché, le solde du commerce extérieur s'améliore. Les exportations progressent et les importations sont contenues. Globalement, la production augmente, ce qui dynamise la création d'emplois (question 1).

b) Dans le même temps, la hausse de la richesse créée par actif permet d'augmenter la part qui revient au profit. Les entreprises disposent de moyens supplémentaires pour investir (notamment par autofinancement) ou pour financer la recherche. Il y a introduction du progrès technique, la productivité du travail progresse parce que la qualification et la rentabilité de la main-d'œuvre sont plus élevées. Les entreprises gagnent de la compétitivité hors prix par des produits plus qualitatifs. L'emploi progresse.

2. Des effets positifs sur la demande

a) La hausse des gains de productivité peut aussi se répercuter sur le niveau de la masse salariale distribuée aux actifs occupés. Lorsque le salaire nominal augmente plus vite que l'inflation ou lorsque les prix diminuent (voir 1.), le niveau du pouvoir d'achat augmente. Les ménages disposent d'une capacité de dépenses plus élevée qui peut accroître le niveau de la consommation. Cette hausse dynamise alors l'investissement dans une relation d'accélération. Production et consommation de masse se complètent pour tirer la croissance et renforcer la création d'emplois. Ce mécanisme a notamment permis d'assurer le plein emploi pendant les Trente Glorieuses.

b) De même, lorsque la croissance progresse, les recettes fiscales de l'État augmentent. Les dépenses publiques sont alors plus élevées. Cela peut dynamiser la création d'emplois publics, favoriser la commande publique et les travaux d'infrastructures. L'injection de liquidités dans le circuit économique renforce l'effet multiplicateur de l'investissement et participe de la création d'emplois privés.

3. Les conditions nouvelles aujourd'hui

a) Les gains de productivité génèrent à terme de l'emploi mais on assiste à un déversement d'emplois entre secteurs. Pour que la relation productivité emploi soit vérifiée, il faut que la hausse de la demande effective (et donc de la production) soit supérieure à la hausse de la productivité. Dans ce cas, l'emploi progresse. Dans le cas contraire, les gains de productivité se traduisent par une destruction d'emplois à court ou moyen terme.

b) Il existe donc deux modèles de croissance plus ou moins intensive (questions 2 et 3), variables selon les secteurs économiques. Cela explique que le secteur secondaire est plutôt destructeur d'emplois depuis 30 ans (modèle de croissance intensive) alors que l'emploi progresse encore dans les services marchands (question 3).

c) Le modèle de compensation entre secteurs évoqué par Sauvy semble ainsi vérifié sur un long terme même si de nouvelles contraintes apparaissent depuis 30 ans et en ralentissent les

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