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Réponse Corpus Sujet Bac

Mémoire : Réponse Corpus Sujet Bac. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Mai 2014  •  563 Mots (3 Pages)  •  1 808 Vues

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[Amorce et présentation du corpus] L’assassinat, par son potentiel dramatique et émotionnel, est privilégié par les dramaturges. Tantôt perpétré dans les coulisses (Horace de Corneille), tantôt présenté en direct sur scène (Lorenzaccio de Musset), tantôt rapporté par un tiers (Électre de Giraudoux), il introduit dans l’action une violence qui frappe les spectateurs. Mais les modes de représentation de cette violence diffèrent selon les époques et les pratiques théâtrales. [Question] Comment les auteurs, depuis le xviie siècle classique jusqu’aux réécritures de mythes au xxe siècle, en passant par la liberté esthétique du romantisme au xixe siècle, rendent-ils compte de cette violence ?

Les motivations qui poussent les personnages au meurtre ne sont pas du même ordre : Horace ne supporte pas de voir Rome « en cendres » et les imprécations de Camille lui font perdre « patience ». Le meurtre du duc de Médicis par Lorenzo est au contraire prémédité : Lorenzo l’accomplit avec calme pour libérer Florence. Clytemnestre et Égisthe, eux, assassinent Agamemnon par traîtrise (c’est un « guet-apens »), pour usurper le pouvoir. Ces meurtres ont néanmoins en commun d’être en relation avec la situation politique (guerre entre Albe et Rome, tyrannie sur Florence, ambition royale).

Notez bien

Les ouvrages littéraires au xviie siècle devaient respecter la règle de la bienséance : en étaient exclus le langage réaliste ou familier, les actions triviales, les actes violents. Le théâtre romantique (xixe siècle) a aboli cette règle.

Ces trois meurtres introduisent la violence dans la pièce. Les actes représentés ou évoqués sont brutaux, accompagnés de détails concrets et réalistes. Le vocabulaire du corps apparaît de plus en plus précisément au fil des époques : presque absent chez Corneille, il apparaît dans Lorenzaccio avec la mention du sang, et se multiplie dans Électre.

La récurrence des objets liés au meurtre intensifie la théâtralité : « l’épée » est présente dans les trois pièces. La mention concrète des coups donnés et des blessures infligées donne à voir la scène : Horace « met l’épée à la main », Camille est « blessée », Lorenzo « frappe » le Duc ; le Mendiant détaille la violence des coups (« grands coups de pied », « plongea l’épée »…).

La description précise, souvent en gros plan, des réactions des personnages permet de mesurer la violence. Ce sont d’abord celles des victimes : le cri brutal de Camille entendu des coulisses, la morsure que le Duc inflige au « doigt » de Lorenzo, les sursauts de la « tête muette » d’Agamenon et sa progressive agonie (« quatre doigts déjà ne bougeaient plus ») ont la réalité d’un film.

Ces meurtres s’accompagnent de mouvements et bruits. Horace « poursui[t] sa sœur qui s’enfuit », Lorenzo et Scoronconcolo « entre[nt] », puis « sortent » ; les gestes des amants sont brusques (« sursautait », « plongea »…). À cette agitation correspondent des sons violents : imprécations de Camille, « tapage » de l’assassinat du Duc, cris d’Agamemnon.

Cette violence visuelle et sonore s’accompagne de violence verbale. Le vocabulaire est brutal : injures chez Corneille (« barbare,

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