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Progrès et travail, parents irresponsables de la croissance

Étude de cas : Progrès et travail, parents irresponsables de la croissance. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Juin 2018  •  Étude de cas  •  3 146 Mots (13 Pages)  •  401 Vues

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« Progrès et Travail, parents irresponsables de la croissance »

« La croissance économique est la religion du monde moderne. Elle est l'élixir qui apaise les conflits, la promesse du progrès indéfini. Elle offre une solution au drame ordinaire de la vie humaine qui est de vouloir ce qu'on n'a pas. »- D. Cohen

Définitions et regards

Progrès travail, croissance, quelques sens choisis et non exhaustifs donnés aux termes – il en existe des dizaines :

Progresser c’est acquérir des connaissances, est progrès ou Progressif ce qui ne se confine pas dans le passé, ce qui porte en avant, évolue dans le sens amélioration, ce qui se propage. Le progrès est moral, éthique, social, technique, il est continu. En économie, le progrès permet l'amélioration des techniques de production, favorise l'innovation, voire réduit la pénibilité du travail humain.

Travail: pour Diderot c’est une « Occupation journalière à laquelle l’homme est condamné par son besoin, et à laquelle il doit en même temps sa santé, sa subsistance, sa sérénité, son bon sens et sa vertu peut-être ».

Marx de dire « Toute la prétendue histoire du monde n'est rien d'autre que la production de l'homme par le travail humain».

La Croissance est une variation positive de la production, elle est d’ordre quantitatif et économique (PIB). Bien qu’interdépendants, La croissance est à distinguer du développement, ce dernier est un phénomène social et culturel et se mesure qualitativement (Indice de développement Humain IDH = espérance de vie, alphabétisation… et l’Indice de Bonheur Mondial IBM = calculé à partir des critères de paix, sécurité, démocratie, qualité de vie…)

Visions de la croissance par quelques économistes :

Adam Smith (1723-1790) : Prenant sa source dans la division du travail, la croissance lui apparaît comme illimitée.

Thomas Robert Malthus (1766-1834) : La croissance de la population, plus rapide que celle la production de la terre, conduit à des famines qui permettent de rétablir, à court terme, le bon rapport entre les deux... jusqu'à ce que l'écart entre population et production de la terre provoque une nouvelle crise.

John Maynard Keynes (1883-1946) : L'économiste britannique insiste sur le rôle de l'Etat qui, par les investissements publics, peut relancer l'économie en jouant sur la demande et favoriser ainsi la croissance.

Karl Marx (1818-1883) : Pour lui, l'accumulation du capital permet à ce dernier de se substituer au travail. L'augmentation du chômage et la baisse des salaires qui en découlent, provoquent une baisse de la consommation et du taux de profit et par conséquent de la croissance.

En commentaire de ces regards « La croissance n'a été capable ni de réduire la pauvreté, ni de renforcer la cohésion sociale. Un même taux de croissance peut signifier un accroissement ou une réduction des inégalités. Et une croissance illimitée dans un monde fini est une illusion. » André Gorz (Philosophe).

Premiers propos

"Une orange, je n'avais jamais espéré en trouver une, comme tombée de la hotte du Père Noël ou de ses grandes mains de vieillard. Et voilà que Cécile vient de déposer devant moi ce don merveilleux. Mon orange. Mon fruit de soleil et de givre." L’orange de Noël, Michel Peyramaure, Laffont 2011)

A la fin du 19e siècle, quand la coutume d'offrir des cadeaux à Noël commence à se répandre, l'orange reste un fruit rare et cher, un désir, un espoir. Jusqu’aux années 1950, c’est un cadeau de Noël luxueux pour les gens peu fortunés, qui le réservent à leurs enfants.

Quel chemin parcouru entre le cadeau le plus inespéré des enfants pauvres il y a encore peu et la profusion des étals de fruits de nos jours. Cette démocratisation, cette facilitation de l’accès à tous de l’objet est incontestablement un progrès, du moins un progrès de production, un progrès d’acheminement, un progrès de distribution.

Le désir a été satisfait plus rapidement

Le coût de l’objet – notre orange en particulier – à fortement baissé, en permettant l’accès à tous.

Sa production a donné du travail à tous.

Il y a donc eu croissance économique,.

Vu ainsi tout devrait aller bien dans le meilleur des mondes, satisfaisant KEYNES dans l’esprit, qui écrivait au début des années 30 « trois heures de travail par jour suffiront », arguant que le « problème économique » sera réglé, comme l’avait été, un siècle auparavant, le problème alimentaire. RIFKIN (autre économiste), utilise en 2014 le conditionnel dans « l’idéal serait de travailler 5 à 6 heures par jour ».

Du 18eme au 19eme siècle la révolution agricole, avec la modification des systèmes agraires, les progrès mécaniques et chimiques amène un gain de productivité. L’essor financier qui en résulte, le développement du capitalisme agricole, associé à l’exode rural, impulse la révolution scientifique. Les révolutions industrielles se succèdent : la vapeur fuse dans les machines, le textile file bon train, la métallurgie rougeoie, le siècle des lumière connaît enfin la maîtrise de l’électricité. Quelques révoltes et révolutions sociales aidant, cahin-caha, la course à la croissance semble inexorable, dopée par le progrès technique et humain, propulsée par le progressisme des lumières et plus encore par l’intérêt des industriels...

KEYNES à parfaitement prévu la prospérité matérielle, mais totalement échoué à prédire ce que nous en ferions. Les lumières poussaient vers un progrès moral, social et de liberté, les révolutions industrielles n’en finissent pas de transformer cet idéal en progrès matériel, créant du besoin pour assouvir le désir.

INGLEHART (sociologue) soutenait également que dans les sociétés post-matérialistes, répondre aux besoins fondamentaux allait libérer la créativité à l’homme et lui permettre de se consacrer à des satisfactions plus culturelles.

Les deux étaient dans l’erreur !.

Force est de constater aujourd’hui le « déprogrès » de la croissance économique en épousailles tristes avec la croissance du désemploi.

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