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Les classes sociales

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Par   •  25 Février 2022  •  Dissertation  •  4 471 Mots (18 Pages)  •  351 Vues

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        Apparues dans le courant du XIXè siècle, les notions de « groupe social », et par la suite de « classe sociale » résonnent toujours dans le vocabulaire « sociologique » de notre société. Historiquement introduite par l’intellectuel allemand Karl Marx (1818-1883), la théorie des « groupes sociaux » serait une des explications possibles à la polarisation de la société, et aux inégalités qui lui sont propres. Fondamentalement proposée, par Marx lui-même, comme une théorie critique du capitalisme, système de production fondé sur l’accumulation du capital et de la propriété privée, la théorie des « groupes sociaux » s’est peu à peu étendue à une pensée sociale, initialement explicative des dégâts sociaux causés par la Révolution Industrielle, puis par la suite des différents rôles, et des différents rapports en découlant, entre les individus au sein d’une même société.

Ainsi, selon Karl Marx, la société est profondément caractérisée par un rapport de force, que l’on pourrait généraliser à une dualité permanente, entre deux types de groupes sociaux, qu’il appelle les « classes sociales ». Ces dernières, alors constituantes de la société industrielle; aujourd’hui considérée comme ancienne et durable, mais à l’époque comme une société naissante et émergente, du fait de la Révolution Industrielle encore fraiche; furent ainsi nommées par l’intellectuel entant que « Bourgeoisie » et « Prolétariat »; se distinguant l’une de l’autre par la possession -ou non- des moyens de production ainsi que l’exploitation de la force productive d’un coté, ici la Bourgeoisie; et d’un autre, par la location de cette force productive au groupe l’exploitant, formant ainsi le prolétariat; les premiers exploitant donc les seconds. D’une règle plus générale, selon Karl Marx, « les classes sociales correspondent à des groupes sociaux réunissant des personnes occupant une même position dans le processus de production, placées dans les mêmes conditions matérielles d’existence (propriété ou non des moyens de production) et partageant une conscience de classe, des liens sociaux forts favorisant un sentiment d’appartenance, et ainsi une capacité de mobilisation pour défendre l’intérêt de la classe ». Il  en résulte alors de cette définition deux critères des classes sociales, que sont d’une part le critère objectif de la « classe en soi », expliquant le caractère relativement clos et fermé des classes sociales, ici propre à la position occupée dans le système de production; et d’une autre part le critère subjectif de la « classe pour soi », définit par cette dite capacité de mobilisation pour défendre les intérêts de la classe.

Cette théorie Marxienne, et l’explication qu’elle constitue n’est toutefois pas la seule dans ce domaine; puisqu’en existent bien d’autres, expliquant elles aussi les rôles et donc les rapports entre les individus. Cela est par exemple le cas de la « stratification sociale » de Max Weber (1864/1920), selon laquelle « la stratification représente la hiérarchie sociale composée de l’ensemble des groupes sociaux, eux même organisés selon trois dimensions que sont les ordres politique, économique et social ». Cette dernière implique donc « qu’un individu ou un groupe social peut occuper des positions sociales différentes dans la stratification selon la dimension étudiée »; alors en antagonisme avec  la pensée de Karl Marx, dans la mesure où pour Weber, il n’existe pas qu’un seul type de groupe social, mais trois qui sont déterminés par le type de dimensions concernée. Il s’agit donc là d’une analyse «pluridimensionnelle », individualiste (étudiant les individus pour arriver par la suite aux groupes sociaux ) et nominaliste (car Weber crée de lui même les groupes sociaux théoriques, qu’il vient ensuite appliquer à la réalité); qui s’oppose à une analyse « unidimensionnelle », holliste (caractérisant la détermination des classes sociales sur les actes de leurs membres) et réaliste (décrivant les classes sociales telles qu’elles le sont perçues par Marx dans la société). Il nous est également possible de citer la théorie de la « Toupie », introduite par H.Mendras en 1988, selon laquelle « l’image de la structure sociale n’a plus lieu d’être »; et qu’elle pourrait être désormais représentée sous la forme d’une « toupie », constituant en réalité une « constellation de groupes sociaux proches, aux faibles inégalités et sans dimension conflictuelle » dans laquelle les « individus seraient assimilés à des étoiles, appartenant à des constellations de par leur position ». Toutefois, cette dernière théorie reste relativement limitée, dans la mesure où elle ne justifie absolument le comportement de ces derniers. De plus, il nous est possible de citer l’ « individualisation  » de la société, qui est un processus impliquant des individus une acquisition d’une plus grande autonomie, par rapport à leur milieu d’origine et aux institutions, à savoir la famille d’une part, et l’Ecole, l’Entreprise ou encore l’Eglise d’une autre. Enfin, nous pouvons citer l’idée d’une « moyennisation » de la société, caractérisée par, et caractérisant, la constitution d’une vaste classe moyenne à la suite des 30 Glorieuses, affaiblissant ainsi les distances inter-classes et les positions extrêmes au seins d’une même classe.

Quoique ces théories stipulent, et en dépit de tous les points de divergences qui les composent, elles se rejoignent toutes sur un seul - si ce n’est un unique - même point. A l’image des « religions qui sont des routes différentes convergeant vers un même point » selon le Mahatma Gandhi; les théories sociales convergent toutes vers une explication de la structure sociale; et par définition de la  manière dont  les différents groupes sociaux sont organisés et hiérarchisés les uns par rapport aux autres dans une seul et même société.

        C’est donc cette multitude d’explications et de théories qui constitue tout l’interêt  du sujet, dans la mesure où il nous permet d’étudier notre société actuelle, du XXIè siècle, que nous considérons comme évoluée, et dont nous revendiquons surtout une compréhension et une explication relativement totale et sans faille;  par rapport à la première théorie, qu’est celle de Marx, datée du XIX siècle, aujourd’hui considérée comme l’une des plus - si ce n’est la plus- avant-gardistes, et surtout à l’origine de toutes les autres, dont notamment celles de Weber, ou de la « Toupie », qui se sont construites, en opposition certes, mais principalement sur sa base.

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