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Les Limites du microcrédit

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Par   •  16 Avril 2013  •  Cours  •  1 521 Mots (7 Pages)  •  609 Vues

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Les limites du microcrédit:

Le caractère innovant du microcrédit, qui lui vaut sa force et son efficacité, vient de son double objectif à la fois social et de rentabilité. L'un des ses objectifs est d'aider des populations de régions en développement à faire prospérer des activités économiques variées en leur donnant accès à des services financiers. L'autre objectif, c'est à dire la rémunération de ce service, implique un versement par les clients de taux d'intérêts permettant la pérennité économique des IMF, dans leur propre intérêt mais aussi dans celui des micro-entrepreneurs.

Cependant, après deux décennies d'enthousiasme, on pointe davantage aujourd'hui les limites du microcrédit et de son impact sur les clients. En effet avec le développement massif des IMF et l'apparition d'investissements, on assiste à une commercialisation croissante de la microfinance. Certaine IMF dont l'action n'est plus sociale, mais au contraire dans la recherche excessive de profits, infligent des taux d'intérêts exorbitant favorisant les risques de surendettement.

Voici les principales limites du microcrédit, d’une part chez les IMF et d’autre part chez les bénéficiaires de prêts.

A) Les limites du microcrédit pour les IMF:

1) Une solution couteuse:

Fournir des services financiers à des personnes de revenus modestes revient relativement cher. C'est d’ailleurs l'une des principales raisons pour lesquelles les banques classiques n’octroient pas de petits prêts. Un prêt de 100 €, par exemple, exige pour son traitement le même personnel et les mêmes ressources qu’un prêt de 10.000 €, ce qui augmente considérablement le coût par unité de transaction. De plus, les agents de crédit doivent rendre visite au client à son domicile ou sur son lieu de travail, évaluer sa solvabilité par des entretiens avec la famille, le voisinage, et une fois le prêt accordé, effectuer un suivi fréquent par le biais de visites pour renforcer la culture de remboursement. Les coûts de gestion d’une multitude de petits prêts sont donc très importants, ce qui oblige les institutions à appliquer un taux d’intérêt généralement plus élevé que celui du secteur bancaire afin de "couvrir ses charges et de pérenniser son modèle" tel que le dit Maria Nowak, présidente de l' ADIE.

2) Une dérive des investisseurs:

Le microcrédit et la plupart des institutions de microfinance (IMF) étaient à l’origine issus des programmes de développement. Puis les expériences pionnières comme la Grameen Bank ont fait la preuve qu’en plus de répondre à une mission sociale de développement, ces programmes connaissaient une rentabilité économique intéressante, les taux de remboursement des micro-entrepreneurs étant très élevés. Ces constats s’imposant peu à peu, de nouveaux types d’investisseurs sont apparus, tant publics que privés, et ont alors créé un réel marché de la microfinance, attirant des capitaux plus importants.

( vous voyez ci-contre l'évolution croissante des financements de microcrédit fait par des investisseurs français -banques, entreprises, ménages- dans des pays en développement)

On constate par ce graphique qu'il y a une augmentation de près du double des investissements entre 2005 et 2009, ce qui témoigne du succès du microcrédit et de l'attraction qu'il entraine vis à vis des investisseurs. Notons qu'entre 2008 et 2009, on observe une baisse, d'environ 50 millions de dollars des financements, qui correspond à la crise financière.

source du graphique: "Le baromètre de la microfinance 2010"

Cet afflux de capitaux a eu deux conséquences principales :

- l’une, plutôt positive, d’entraîner un processus nécessaire d’encadrement et de réglementation des activités de microfinance, plus ou moins abouti selon les pays et de permettre le développement du microcrédit à l'échelle mondiale.

- l’autre, plus contestable, d’avoir présenté la microfinance comme une nouvelle "classe d’actifs " à de nombreux investisseurs. Ce qui a amené certaines IMF malhonnêtes, a utilisé l'image sociale de la microfinance, non pas pour aider les populations à l'origine ciblées mais pour satisfaire un enrichissement personnel des investisseurs.

Le cas le plus célèbre est celui de l’affaire "Compartamos Banco" qui éclate en avril 2007. Cette ONG mexicaine créée au début des années 1990 pour faire des microcrédits aux femmes pauvres de la banlieue de Mexico. Elle commence par faire de petits prêts (50 dollars) à quelques milliers de femmes, puis les montants et le nombre des clientes augmentent très vite. Du statut d’ONG, elle devient société commerciale en 2000 ; puis, se développant, les prêts passent de 50 dollars à 500 dollars en moyenne. Enfin elle devient une banque en 2006. L’année suivante, ses dirigeants introduisent la société

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