La néthode systèmique ou macroéconomique

PARTIE 1 : LA METHODE SYSTEMIQUE OU MACROECONOMIQUE

La méthode systémique ne prend pas les individus isolément mais à travers les fonctions qu’ils exercent les uns sur les autres (influence). Il y a trois grandes fonctions économiques auxquelles sont associées trois catégories fondamentales d’agent :

• La fonction de consommation associée aux ménages (M)
• La fonction de production associée aux entreprises (E)
• La fonction de financement associée aux banques (B)

La méthode systémique est fondamentalement monétaire. En effet, dès le départ les banques prêtent aux entreprises pour leur permettre d’entreprendre leur activité de production afin d’investir et de payer des salaires aux ménages qui à leur tour consomment leur revenu auprès des entreprises et déposent le reste auprès des banques. La monnaie a accomplit un circuit (dit circuit monétaire ou de la monnaie). Toute l’analyse systémique est une macroéconomie du circuit. L’idée du circuit économique est apparue à la fin du XVIIe début du XVIIIe notamment avec W. PETTY, P. Le PESANT de BOISGUILLEBERT et R. CANTILLON. C’est cependant dans la deuxième moitié du XVIII que le circuit va prendre forme avec QUESNAY. Plus tard c’est Karl MARX qui s'en inspirera. Le circuit devient alors ce qu’il n’a cessé d’être : une représentation systématique de l’économie capitaliste. QUESNAY représente encore une économie pré-capitaliste agricole. Mais le circuit de Marx en revanche est une représentation puissante d’un véritable capitalisme industriel. Cependant, ce sera au XXe siècle avec KEYNES que le circuit deviendra la représentation par excellence du capitalisme financier moderne. Le circuit keynesien, non dépassé aujourd’hui, donne la représentation du capitalisme financier. Il est l’illustration de ce que l’on appelle le PRINCIPE FONDAMENTAL DES ECONOMIES MONETAIRES : Une première catégorie d’agent prête  à une 2e catégorie qui achète pour vendre à une 3e catégorie qui vend pour acheter.  1=B 2=E 3=M(M vend sa force de travail). Il ne parle pas de l’épargne des M. Même si KEYNES domine encore la macroéconomie il importe au plus haut point de connaître la macro pré-keynesienne : QUESNAY et MARX.

Chapitre 1 : La macroéconomie pré-keynésienne.

Elle se regroupe autour de QUESNAY et MARX.

Section I : L’analyse systémique de QUESNAY

François QUESNAY est le chef d’une école de pensée que l’on appelle la physiocratie . Elle a eu une force d’influence en France dans seconde moité du XVIIIe. Cette influence  est d'avantage due à sa doctrine qu’à sa méthode d’analyse. Le doctrine a séduit ses contemporains mais la méthode a été jugée inaccessible au public. Elle a cependant été redécouverte par MARX qui se posera en continuateur des physiocrates.

1. La doctrine physiocratique

Les physiocrates se donnaient leut appelation alors que leurs adversaires les appelaient « économistes » (péjoratif). A cette époque le philosophe était mieux perçu, conformément à l’esprit du temps. Les physiocrates se disaient philosophes.  Physiocratie = phusis (nature) + krateïn (commander). Par ce mot ils affirment que c’est la nature qui commande : pas d’entraves aux lois naturelles. Ils prônent l'existence d’un ordre naturel auquel il faut se soumettre, sans vouloir le modifier. C’est une doctrine dite aujourd’hui libérale. Les physiocrates sont des ultras libéraux : profondément hostiles à l’interventionnisme étatique et donc hostiles à la doctrine économique qui prévalait au Xve et XVIe: le mercantilisme (Colbertisme). Leur mot d’ordre : (Intendant GOURNAY) : « Laissez faire, laissez passer ! » Ils annoncent un libéralisme radical qui s’épanouira au siècle suivant et qui pourtant traitera les physiocrates avec ingratitude, sans jamais les citer.

En attendant, les idées physiocrates, spécialement en France acquièrent une grande autorité. Le groupe des économistes réunit les plus brillants esprits de l’époque (MIRABEAU père, DUPONT de NEMOURS, Le MERCIER de la RIVIERE, le TROSNE et même l’abbé BAUDEAU) et leur chef de file F. QUESNAY. (Ce dernier était connu pour son autorité : il ne lâchait pas quelqu'un tant qu’il ne l’avait pas convaincu). Il a été introduit à Versailles, et est devenu le médecin du Roi. Les physiocrates avaient une énorme influence Louis XV et XVI, jusqu’à la Révolution. Les grandes lois votées entre 1789 et 1791 seront influencée par ces libéraux.

Passé la révolution et tout au long du XIXe, les physiocrates tomberont dans l’oubli. Les économistes libéraux de ce siècle (grande majorité) les auront ignorés, seul un essaiera de les faire émerger (MARX) mais il se fera également marginaliser. Explication dans le manuel. Système de Law. (Dire Lasse) page 48 à 50. Les physiocrates posent le postulat que la terre est l’unique source de richesse (agriculture seule activité productive). C'est l'hypothèse de la valeur foncière. Aussi les anglais se sont tournés vers Adam SMITH, qui avait publié « La richesse des nations ». Il connaissait et respectait QUESNAY et les physiocrates. Néanmoins SMITH ne croyait pas pouvoir accepter le dogme de base des physiocrates, qui qui voyait se dérouler dans son pays la révolution industrielle. Pour lui l’unique source de richesse est le travail. Hypothèse de la valeur travail. Ceci a jeté le discrédit sur les physiocrates. SMITH deviendra la références des libéraux au XIXe s. Cette hypothèse sera adoptée par l’école classique anglaise, dont le point culminant sera David RICARDO. MARX lui-même adoptera cette hypothèse. IL va se proclamer héritier des physiocrates : le système physiocrate est la première représentation systématique de l’économie capitaliste ?

1. Le méthode de QUESNAY

Elle est exposée dans un ouvrage qui parait en 1758 sous le titre  Le tableau économique.  On dit que le 1er exemplaire aurait été tiré à Versailles par Louis XV lui-même. Elle a totalement disparue aujourd'jui. On n'en connait pas son contenu, mais avec sont succès on se base sur d’autres éditions. QUESNAY, dans son livre divise la société en trois classes fondamentales :

• Les fermiers (F)
• Les propriétaires fonciers (P)
• Les artisans (A)

Ces prétendues classes sociales sont déjà représentatives des fonctions économiques. Entre ces trois classes il y a un circuit qui va des fermiers aux paysans, des paysans aux artisans et des artisans aux fermiers.  Ce circuit QUESNAY l’appelle le circuit du produit net. Le produit net de la période (année) est défini comme la somme versée par les paysans aux fermiers au titre des fermages due. Les propriétaires dépensent auprès des fermiers et des artisans. Les artisans à leur tour emploient leur recette en achat de produits du sol auprès des fermiers. Toute la valeur du produit net fait un retour au fermier.

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