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La bureaucratie chez Weber

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Par   •  27 Février 2020  •  Cours  •  1 582 Mots (7 Pages)  •  967 Vues

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Préambule : Max Weber distingue trois types de domination légitime :

la domination légale ou rationnelle qui repose sur la conformité aux règles de droit positif, l'État moderne est l'exemple le plus pur de ce type de domination ; dans les sociétés modernes, ce mode de domination se substitue partiellement aux deux autres et reflète la rationalisation des activités sociales au sein des collectifs humains que sont les administrations, les entreprises et les associations ;

la domination traditionnelle dans laquelle les traditions ancestrales sont le garant de la légitimité des règles et de l'autorité ;

la domination charismatique, où les individus se soumettent aux ordres ou aux règles énoncés par un chef en vertu du caractère sacré ou exemplaire qu'ils lui prêtent (prophète religieux, mais aussi leader politique).

La bureaucratie selon Max Weber

Une « bureaucratisation de la politique » : elle se traduit concrètement par la substitution de fonctionnaires salariés, recrutés sur la base d'un examen sanctionnant une connaissance acquise par une formation spécialisée, aux notables de jadis (qui exerçaient les fonctions publiques "gratuitement", et sans compétence spécifique, parce que leur fortune ou leurs revenus personnels privés leur en donnaient le loisir). La réalité du pouvoir n'appartient pas aux élus, mais à ces fonctionnaires salariés qui maîtrisent les techniques de l'administration. Elle est le reflet du triomphe de la domination légale ou rationnelle, vue comme positif ici.

La "rationalisation" de la politique est donc synonyme de "bureaucratisation". Le pouvoir bureaucratique est fondé sur la compétence (et non sur l’origine sociale ou la tradition). Une réglementation précise et impersonnelle guide les actions de chacun. Les individus obéissent à un ordre impersonnel et pas à une personne. Ils sont soumis à un code (code civil, code la route, règlement intérieur). C’est une organisation très efficace.

Un processus irréversible : La bureaucratie est un mode d’organisation qui s’accorde bien avec le capitalisme. À mesure que se consolident les systèmes, techniquement efficaces, de gestion de l'économie ou des affaires publiques, les espaces ouverts à la liberté se réduisent inexorablement. L'analyse de Weber aboutit à une représentation de l'histoire occidentale empreinte d’un fatalisme très différent de celui exprimé par Marx. Tandis que Marx pensait possible une rupture avec la logique de l'économie capitaliste, grâce à l'action révolutionnaire des classes exploitées, Max Weber considère que la bureaucratisation, qui affecte aussi bien les appareils politiques (partis et syndicats révolutionnaires compris) que le fonctionnement de l'économie, est un processus irréversible. Pour lui, la bureaucratisation des organisations (entreprises, administrations, associations) reflète la rationalisation des activités sociales qui caractérise le changement social dans les sociétés modernes. La comptabilité analytique, l’organisation scientifique du travail et la parcellisation des tâches sont autant de phénomènes bureaucratiques qui caractérisent le fonctionnement des organisations. Selon Weber, contrairement à Marx, l'abolition de la propriété privée des moyens de production, loin de rendre aux hommes la maîtrise de leur action collective, ne ferait que porter à un point extrême la bureaucratisation de l'administration politique et économique.

Limites pour Weber : Max Weber craint que la domination bureaucratique ne réduise l’autonomie des personnes et n’étouffe les libertés individuelles en enserrant l’individu dans une « cage d’acier ». Bureaucratie et servitude iraient alors ensemble. C’est pourquoi Weber invite à trouver des contrepoids à cette domination bureaucratique : l’économie de marché et ses décisions décentralisées, le renforcement du contrôle parlementaire sur l’administration, l’instauration d’une démocratie plébiscitaire afin de faire émerger des dirigeants charismatiques capables d’imposer ses choix aux bureaucrates.

Par ailleurs, Max Weber considère que la bureaucratie, aussi efficace soit-elle, est un mode d’organisation qui conduit à ce qu’il appelle le désenchantement du monde : la pensée scientifique rationnelle déconstruit les mythes et les croyances religieuses en les repoussant dans des sphères privées ou communautaires. La science explique le monde mais ne donnent un sens à la présence de l’homme sur terre comme le font les mythes et les religions.

Les limites de cette bureaucratie

Un manque d’efficacité : la critique de cette vision plutôt positive de la bureaucratie efficace se développe dès les années 1930 avec l’analyse du sociologue américain Robert Merton et surtout après la deuxième guerre mondiale avec des analyses comme celle du sociologue français Michel Crozier (Le phénomène bureaucratique, 1963).

Merton considère que plus une organisation (administration ou entreprise) se rapproche de l’idéal-type bureaucratique wébérien plus elle souffre de dysfonctionnements : les routines et règles efficaces face à un type de problèmes deviennent un frein au changement lorsque le contexte évolue (du fait du progrès technique par exemple). Merton ajoute que l’organisation bureaucratique peut conduire au développement d’une personnalité bureaucratique pour qui le respect de la règle devient plus important que son objectif (la satisfaction des clients ou usagers). Cf. Bernard Nadoulek : « une entreprise sans ordre est incapable de survivre, une entreprise sans désordre est incapable d’évoluer ».

Crozier (analyse le SEITA) montre

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