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La Rationalisation Et Bureaucratie: Weber

Mémoire : La Rationalisation Et Bureaucratie: Weber. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Décembre 2013  •  3 342 Mots (14 Pages)  •  1 141 Vues

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La rationnalisation dans l'Occident moderne

A. Les sources religieuses de la rationnalisation

1. Les influences de l'éthique religieuse dans l'action humaine

La naissance et le développement du capitalisme résultent d'un processus de rationalisation de l'action pratique dans l'Occident moderne. Max Weber va chercher cette rationalisation dans la religion, il considérait ainsi que le fond religieux exerce une grande influence sur les comportements humains :

« Ce qui importe donc, en premier lieu, c'est de reconnaître et d'expliquer dans sa genèse la particularité du rationalisme occidental [...]. L'apparition du rationalisme économique [...] dépend de la capacité et de la disposition des hommes à adopter des formes déterminées d'une conduite de vie caractérisée par un rationalisme pratique. Là où une telle conduite de vie a rencontré des entraves d'ordre psychique, le développement d'une conduite de vie rationnelle dans le domaine économique a rencontré, lui aussi, de fortes résistances intérieures. Or, parmi les éléments les plus importants qui ont façonné la conduite de vie, on trouve toujours, dans le passé, les puissances magiques et religieuses ainsi que les idées éthiques de devoir qui sont ancrées dans la croyance en ces puissances. »

Toutes les religions ne vont pas générer un processus de rationalisation, celles basées sur la magie et le polythéïsme ne sont pas propices à cette évolution (le système des castes dans l'Hindouisme s'y oppose selon Weber). Mais le puritanisme protestant chasse la superstition, dans "L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme", il va montrer en quoi l'éthique protestante fondée sur l'idée de prédestination et d'épargne a permis le développement du capitalisme. A travers cette étude il montre que les acteurs ont produit l'essor économique en Occident à partir d'une volonté de contrôle et de domination systématique de la nature et des hommes qui est le propre d'un capitalisme dont la naissance remonterait au Moyen-âge.

2. Le développement du capitalisme

Max Weber fait bien du bourgeois de la ville médiévale l'acteur de l'émergence du capitalisme, mais contrairement à Marx il ne fait pas du machinisme et du rapport de production la condition du capitalisme. Plus que dans les causes techniques ou économiques, il faut chercher les causes de l'émergence capitaliste dans une nouvelle éthique, le développement de nouvelles valeurs : cette morale économique que Weber baptise "esprit du capitalisme".

L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme

En tant que telle, la richesse constitue un danger grave - ses tentations sont incessantes - la recherche est insensée, si l'on considère l'importance suprême du royaume de Dieu, mais avant tout elle est moralement douteuse. Des écrits puritains, on peut tirer d'innombrables exemples de la malédiction qui pèse sur la poursuite de l'argent et des biens matériels, exemples qu'on opposera à la littérature éthique de la fin du Moyen Age, beaucoup plus accommodante. Ces scrupules étaient des plus sérieux; il ne faut pas moins y regarder de plus près pour en pénétrer la signification éthique véritable et les implications. Ce qui est réellement condamnable, du point de vue moral, c'est le repos dans la possession, la jouissance de la richesse et ses conséquences : oisiveté, tentation de la chair, risque surtout de détourner son énergie de la recherche d'une vie "sainte". Et ce n'est que dans la mesure où elle implique le danger de ce repos que la possession est tenue en suspicion. En effet, le repos éternel des saints a son siège, lui, dans l'au-delà - sur terre, l'homme doit, pour assurer son salut, "faire la besogne de Celui qui l'a envoyé, aussi longtemps que durent les jours" (Jean IX, 4').

Ce n'est ni l'oisiveté ni la jouissance, mais l'activité seule qui sert à accroître la gloire de Dieu, selon les manifestations sans équivoque de sa volonté. Gaspiller son temps est donc le premier, en principe le plus grave, de tous les péchés. Notre vie ne dure qu'un moment, infiniment bref et précieux, qui devra "confirmer" notre propre élection. Passer son temps en société, le perdre en "vains bavardages", dans le luxe, voire en dormant plus qu'il n'est nécessaire à la santé - six à huit heures au plus -, est passible d'une condamnation morale absolue.

Le temps est précieux, infiniment, car chaque heure perdue est soustraite au travail qui concourt à la gloire divine. Aussi la contemplation inactive, en elle-même dénuée de valeur, est-elle directement répréhensible lorsqu'elle survient aux dépens de la besogne quotidienne. Car elle plaît moins à Dieu que l'accomplissement de sa volonté dans un métier. Le dimanche n'est-il pas là d'ailleurs pour la contemplation ? Le travail cependant est autre chose encore il constitue surtout le but même de la vie, tel que Dieu l'a fixé. Le verset de saint : "Si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus" vaut pour chacun, et sans restriction. La répugnance au travail est le symptôme d'une absence de la grâce.

La richesse elle-même ne libère pas de ces prescriptions. Le possédant, lui non plus, ne doit pas manger sans travailler, car même s'il ne lui est pas nécessaire de travailler pour couvrir ses besoins, le commandement divin n'en subsiste pas moins, et il doit lui obéir au même titre que le pauvre. Car la divine Providence a prévu pour chacun sans exception un métier qu'il doit reconnaître et auquel il doit se consacrer. Et ce métier ne constitue pas un destin auquel on doit se soumettre et se résigner, mais un commandement que Dieu fait à l'individu de travailler à la gloire divine. Partant, le bon chrétien doit répondre à cet appel : "Si Dieu vous désigne tel chemin dans lequel vous puissiez légalement gagner plus que dans tel autre (cela sans dommage pour votre âme ni pour celle d'autrui) et que vous refusiez le plus profitable pour choisir le chemin qui l'est moins, vous contrecarrez l'une des fins de votre vocation, vous refusez de vous faire l'intendant de Dieu et d'accepter ses dons, et de les employer à son service s'il vient à l'exiger". "Travaillez donc à être riches pour Dieu, non pour la chair et le péché. "

Pour résumer

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