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Sociologie De Max Weber

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Par   •  20 Novembre 2012  •  4 825 Mots (20 Pages)  •  1 592 Vues

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SOCIOLOGIE DE MAX WEBER

(1864-1920)

Né d’un père industriel et député. Il entreprend des études supérieures, à Berlin puis à Göttingen où il soutient une thèse fameuse d’histoire économique en 1891. Il est très tôt attiré par la politique et si il penche initialement comme son père vers des points de vue libéraux, il entretient par la suite des rapports nuancés avec le socialisme, il ne cesse jamais de dénoncer la froideur des organisations bureaucratiques qui enferment les individus dans l’anonymat. Reste que Weber est un universitaire intéressé par les questions sociales comme le montre par exemple son adhésion à l’association pour la politique sociale pour laquelle il organise une enquête sur la situation sociale des travailleurs ruraux en Allemagne. En 1894 il occupe une chaire d’économie politique à Fribourg puis à Heidelberg ou il succède à Karl nies qui fut son professeur et qui est un membre important de l’école historique allemande. En 1905 paraît le premier travail sociologique de Weber : L’éthique Protestante et l’Esprit du Capitalisme. Cette étude sera suivie par de nombreux travaux sur les grandes religions. En 1918 il publie son essai sur le sens de la neutralité axiologique dans les sciences sociologiques et économiques. Après la première guerre mondiale à laquelle il participe, il entame son grand traité Economie et Société qu’il ne termina jamais tout en menant de nombreuses études épistémologiques (= philosophie des sciences).

L’intérêt de l’œuvre de Weber tient autant à la fécondité de sa réflexion méthodologique qu’à son contenu. Les thèmes principaux sont les rapports entre l’économique et le social, l’analyse des formes de pouvoir, notamment la bureaucratie, la sociologie comparée des religions, la rationalité des comportements, la rationalisation et la bureaucratisation des sociétés modernes, la science et le politique… autant de thèmes qui intéressent l’historien, le scientifique, l’économiste, le sociologue. Plus généralement, l’étendue de l’œuvre wébérienne, sa vocation à penser le social dans sa globalité, en font un détour nécessaire pour comprendre la nature et l’évolution des sociétés modernes.

I) Une analyse sociologique compréhensive des sociétés modernes.

On va comprendre en quoi la pensée de Weber constitue aujourd’hui une référence pour tous ceux qui veulent disposer d’un modèle épistémologique adapté aux sciences sociales et pour ceux qui cherchent à faire une place aux recherches interdisciplinaires, recherches qui incluent la démarche économique et la démarche sociologique comme c’est le cas avec la sociologie économique moderne.

1) L’histoire comme champ de la sociologie.

D’une certaine manière, on peut dire que la pensée sociologique wébérienne s’inscrit dans la continuité des grandes philosophies de l’histoire du XIXe siècle comme le prouve l’ampleur des matériaux historique traités par Weber. En s’appuyant sur une vaste culture historique, philosophique et économique, Weber cherche à construire un cadre conceptuel qui englobe l’ensemble des activités humaines tout en les situant dans une phase historique donnée.

Weber se distingue toutefois de nombreux pionniers de la science sociale par son refus d’intégrer les phénomènes sociaux dans le cadre de la philosophie évolutionniste ou déterministe. Dans ces philosophies, l’histoire est envisagée soit comme le déploiement d’une logique propre et inévitable, soit comme la résultante d’un élément déterminant économique ou religieux (par exemple les conflits de classes chez Marx). Dans son histoire économique, il refuse ainsi les thèses d’une évolution économique qui passerait par des étapes obligées (par exemple point de départ que serait le communisme qu’analyse Marx).

Weber manifeste ainsi sa proximité avec l’école historique allemande qui cherche précisément à rompre avec les philosophies abstraites du siècle des Lumières. Qu’il s’agisse de l’histoire du droit ou de l’économie, il convient à ses auteurs de restituer chaque époque et chaque culture dans son conteste spécifique. Reste que Weber lui reproche malgré tout de n’être pas parvenu complètement à sortir de la logique de l’abstraction (= à partir du modèle, en déduire de façon systématique la réalité).

Ainsi, dans la controverse entre école historique et théoriciens du marginalisme, Weber ne prend pas parti : aux premiers il oppose son refus de penser que l’histoire ait un sens et qu’il conviendrait de le découvrir ; aux seconds, il leur concède certes l’intérêt de la formalisation abstraite mais leur reproche de vouloir simplifier la richesse et la complexité du réel. C’est selon lui la nécessité du travail de terrain qui doit primer puisqu’une réflexion théorique et épistémologique pure devient rapidement stérile.

2) Sociologie et politique.

Weber a été engagé dans la vie publique puisque très jeune il envisageait une carrière politique. Cet intérêt pour la politique nous conduit à mener une réflexion sur les rapports entre activités politiques et scientifiques.

Lors de deux conférences à l’université de Munich en 1818 sur la vocation du savant et celle du politique, Weber défend la nécessité d’une séparation nette entre deux types d’activités et s’attache pour cela a bien séparé science d’un côté et opinion de l’autre. Plus largement, la sociologie n’a pas vocation à réformer la société ni à engendrer une quelconque théorie révolutionnaire. Surtout, la neutralité axiologique dont doit faire preuve le savant signifie que le savant doit éviter de transformer les valeurs qui le guident dans son travail d’appréhension du réel en jugement de valeur. Autrement dit il lui faut suspendre ses convictions personnelles dans le regard critique (au-delà du réel) qu’il porte sur les éléments. Dans un cas on a des croyances, des jugements de valeurs, dans l’autre on a des hypothèses de travail soumises aux observations, et donc des jugements de faits.

En distinguant ainsi normes et réalité, Weber inscrit la sociologie dans un territoire clairement limité : celui des réalités. Reste qu’en même temps il demeure l’auteur qui a le plus reconnu la relativité des connaissances dans les sciences sociales en tant qu’elles relèvent toujours au minimum de la subjectivité

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