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La Théorie Du Policy-mix

Mémoire : La Théorie Du Policy-mix. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Octobre 2013  •  7 067 Mots (29 Pages)  •  2 433 Vues

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La théorie du policy-mix : un bilan critique

Le policy-mix (ou dosage macroéconomique) se définit comme l'articulation optimale entre politique monétaire et politique budgétaire. Envisagé initialement comme un problème d'affectation optimale des instruments de politique économique aux objectifs de cette dernière, le policy-mix s'analyse désormais comme un jeu stratégique entre les autorités de politique économique.

Deux règles majeures à portée normative éclairent le policy-mix :

• La règle de Jan TINBERGEN (1952) qui indique qu’il doit y avoir autant d'instruments de politique économique qu'il y a d'objectifs.

• La règle de Robert MUNDELL (1962) qui précise que l’affectation d'un instrument à son objectif est fonction de son efficacité relative (principe d'efficacité comparative). Il faut aussi connaître le triangle des incompatibilités.

L’article ci-dessous a été écrit par Jean-Baptiste DESQUILBET et Patrick VILLIEU. Problèmes économiques l’a repris dans son numéro du 15 juillet 1998.

Le problème de l'affectation optimale des instruments aux objectifs

Le policy-mix, intrinsèquement liée aux politiques de stabilisation, soulève deux types d'enjeux : celui du type d'objectifs et d'instruments devant être utilisés et celui du bon usage des instruments.

Quelle affectation préconiser pour minimiser les fluctuations de l'activité et ou des prix ?

En 1952, les travaux de TINBERGEN débouchent sur un théorème selon lequel la politique économique doit avoir au moins autant d'instruments que d'objectifs indépendants.

En 1962, MUNDELL apporte la première réponse à la question de l'affectation. Du point de vue théorique, l'analyse de Mundell répond aux problèmes posés par le traitement dynamique des effets croisés des instruments sur les objectifs. Dans un système à deux instruments et deux objectifs, par exemple, la poursuite d'un objectif à l'aide d'un instrument peut faire sortir l'autre objectif de sa cible, et réciproquement. Si ces effets croisés l'emportent sur les effets directs, la poursuite simultanée des deux objectifs conduira à s'éloigner de la cible au lieu de s'en rapprocher (instabilité dynamique). La solution à ce problème consiste à affecter les instruments aux objectifs selon le principe des avantages comparatifs : « chaque instrument doit être affecté à l'objectif qu'il influence le plus relativement » (Mundell, 1962).

Cooper (1969) montre en effet que le principe d'affectation des instruments aux objectifs selon leurs avantages comparatifs correspond à la condition de stabilité dynamique du système.

Le principe de « l'entonnoir commun »

Quelle portée pratique peut-on retirer du principe d'affectation de Mundell ? La question du policy-mix se pose d'emblée comme un problème de gestion de la demande : quel est le dosage optimal des politiques monétaire et budgétaire du point de vue des objectifs d'activité et d'inflation ?

Dans un modèle néokeynésien statique d'économie fermée, de type offre globale-demande globale, cette question importe peu : le partage volume-prix des politiques économiques ne dépend pas du policy-mix, mais seulement de la pente de la fonction d'offre, qui reflète les rigidités nominales, en particulier le degré d'illusion monétaire des salariés. Dans ce cadre, seul l'effet stimulant total des politiques monétaire et budgétaire doit être pris en compte, et non sa composition. Cette caractéristique provient de ce que les deux instruments de politique économique transitent par le même canal, celui de la demande globale, ce que Tobin (1982) qualifie de « principe de l'entonnoir commun ». Aucune affectation optimale des instruments aux objectifs ne peut donc être isolée : il est équivalent d'affecter la politique moné¬taire ou la politique budgétaire aux prix ou à l'activité.

Cette proposition d'équivalence des affectations tombe néanmoins en économie ouverte et dans les modèles dynamiques (voir ci-après).

Le policy-mix en économie ouverte

Le premier domaine d'application des avantages comparatifs aux politiques économiques est fourni par Mundell (1962) lui-même, comme extension directe de son principe en économie ouverte. Mundell considère un modèle IS-LM à prix fixes en régime de changes fixes avec stérilisation des mouvements de capitaux ( ). Les objectifs sont l'équilibre interne et l'équilibre externe, et les ins¬truments la politique monétaire et la politique budgétaire.

Quatre types de déséquilibres sont possibles :

• excès de demande intérieure et déficit extérieur, Demande > Offre ; BTC <0

• excès d'offre intérieure et excédent extérieur, Demande < Offre ; BTC >0

• excès de demande intérieure et excédent extérieur, Demande > Offre et BTC >0

• excès d'offre intérieure et déficit extérieur. Demande < Offre et BTC <0

Seules les deux dernières situations exigent l'emploi du policy-mix, celui-ci étant indifférent dans les deux premiers cas. En effet, en cas de déficit extérieur et d'excès de demande interne, ou en cas d'excédent extérieur et d'excès d'offre interne, les deux instruments doivent être maniés respectivement à la hausse ou à la baisse, quelle que soit leur affectation (diagonale descendante du tableau 1).

Au contraire, en cas d'excédent extérieur et de déficit interne (respectivement de déficit extérieur et d'excédent interne), il faut pratiquer une expansion (respectivement une restriction) budgétaire et une restriction (respectivement une expansion) monétaire si la politique budgétaire est affectée à l'équilibre externe et la politique monétaire à l'équilibre interne (en clair dans la diagonale montante du tableau 1). Une telle affectation est cependant instable, et il faudra lui privilégier l'affectation inverse (en grisé dans la diagonale montante du tableau 1) conduisant à pratiquer une expansion (respectivement une restriction) monétaire et une restriction (respectivement une expansion) budgétaire en cas d'excédent extérieur et de déficit interne (respectivement de déficit extérieur

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