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Finance internationale

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Par   •  14 Mai 2020  •  Synthèse  •  5 599 Mots (23 Pages)  •  596 Vues

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Cours de Finance Internationale – LE3

Chapitre 2

QUE FAUT-IL ATTENDRE DE LA GLOBALISATION FINANCIERE ?

(Suite et fin du chapitre 2)

  1. La spéculation est-elle stabilisante ou déstabilisante ?

Définition : selon Kaldor (1939), la spéculation consiste en « l’achat ou la vente de biens avec intention de revente ou rachat à une date ultérieure, lorsque l’action est motivée par l’espoir d’une modification du prix en vigueur et non par l’avantage lié à l’usage du bien ».

La spéculation se caractérise par l'acceptation d'un risque. Le spéculateur est celui qui prend position. Il fait un pari sur l'évolution future d'une valeur. C'est un comportement qui est donc radicalement différent de celui de la couverture. C'est le comportement de l'investisseur en général, dans la mesure où, cherchant à prévoir des flux futurs, il spécule sur l'avenir. La spéculation joue un rôle fondamental : assumer des risques que les autres intervenants ne veulent pas supporter. Tout spéculateur minimise ainsi le risque des autres intervenants.

On attribue traditionnellement des vertus stabilisatrices à la spéculation. En effet, si le prix d’un actif est considéré comme bas par rapport au prix jugé normal, des spéculateurs rationnels l’achèteront et contribueront à la hausse effective de son prix, le ramenant ainsi à une valeur plus raisonnable. Il est à noter que la stabilisation du prix s’effectue au moyen d’anticipations autoréalisatrices d’agents spéculateurs. Les anticipations sont qualifiées d’autoréalisatrices car elles conduisent à des opérations (achat/vente) sur les marchés financiers qui contribuent à leur réalisation effective.

Le but de la spéculation n’est cependant en rien de chercher à stabiliser les marchés. La stabilisation en est la conséquence indirecte. Mais la conclusion qui s’impose est qu’un marché est d’autant plus stable que les spéculateurs y sont nombreux car ces derniers jouent comme des forces de rappel (Artus, 1996).

A l’heure actuelle, cette vision de la spéculation paraît toutefois idyllique, et ce pour deux raisons principales.

  1. Les problèmes posés par certaines techniques financières

Les stratégies dites « stop-loss » ont souvent été incriminées. Cela a été particulièrement le cas lors du krach boursier de 1987. Elles consistent à vendre un actif lorsque son prix est passé en dessous d’un certain seuil. Le danger de telles techniques s’est confirmé lorsqu’elles sont mises en œuvre automatiquement par des logiciels informatiques. Les prix ont alors été précipités à la baisse sans qu’aucune contre-tendance n’ait pu les freiner, dans la mesure où les opérateurs utilisant ces techniques étaient nombreux.

Même si le seuil de vente peut différer entre intervenants, une spirale à la baisse des prix conduit nécessairement à ce que la majorité des seuils soient dépassée, provoquant un effet cumulatif à la baisse. L’effet de contagion apparaît clairement à deux niveaux : il a lieu non seulement entre opérateurs à stratégies « stop-loss », mais s’étend aussi à tous les opérateurs (et en particulier aux arbitragistes) dans la mesure où ces derniers ne peuvent que suivre la tendance.

Les stratégies stop-loss ont donc été largement automatisées et on parle alors de négociation ou trading algorithmique. Par la suite, s’est développée la négociation ou trading haute fréquence[1] qui en constitue un prolongement naturel car cette technique ne peut être mise en œuvre que grâce à des systèmes informatiques et automatisés. Le trading haute fréquence est un type de trading où les transactions sont effectuées à grande vitesse par des logiciels informatiques se basant sur des algorithmes mathématiques. Il permet de profiter d’opportunités d’arbitrage avant ses concurrents grâce à une détection très rapide de telles opportunités et à l’exécution encore plus rapide des ordres sur le marché pour gagner des millièmes ou des millionièmes de seconde, c’est-à-dire réduire le temps de latence[2] dans l’exécution des ordres (cf. Graphiques 1). En négociation électronique, le temps de latence correspond au temps que met un ordre pour être envoyé sur le marché. C’est en réduisant ce temps de transmission que de nombreux fonds disposent d’un avantage compétitif sans équivalent.

On estime, à l’heure actuelle, que le trading haute fréquence représente entre 40 % et 60 % des transactions sur les places boursières d’Europe et des États-Unis[3]. On comprend le danger de telles opérations car elles sont loin d’être anecdotiques et couplées à des stratégies de type « stop-loss », elles sont une source importante d’instabilité des marchés. En outre, elles modifient la microstructure des marchés financiers en introduisant une instabilité permanente des carnets d’ordre. En effet, un ordre serait déjà obsolète une fois émis car pour les opérateurs passant des ordres à « fréquence normale » les prix des actifs auront déjà bougé avant que l’ordre n’ait été exécuté sur ces marchés.

  1. Le problème posé par la distribution asymétrique de l’information

Ce type d’opérations (celles évoquées jusqu’à présent) accentue leur caractère déstabilisant lorsqu’elles interviennent sur des marchés où l’asymétrie d’information est forte entre les intervenants. Sur ces marchés, on peut schématiquement distinguer 2 types d’opérateurs :

  • les agents informés et
  • les agents non informés.

L’asymétrie entre ces deux types d’agents provient du fait que les premiers savent distinguer si une chute du cours d’un actif donné provient d’une baisse de sa valeur fondamentale (baisse des bénéfices attendus pour une action, par exemple) ou d’un choc d’offre purement conjoncturel qui déprime le cours. Dans une situation de baisse des cours, les agents non informés ne savent pas distinguer ces deux formes de chocs. Ils peuvent alors interpréter cette baisse comme le résultat de la vente d’agents connaissant la valeur intrinsèque de l’actif menacée. En conséquence, ils se dessaisissent à leur tour de leurs actifs, ce qui contribue à éloigner davantage son prix de sa valeur fondamentale.

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