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Comment expliquer la relation entre les crises et le processus d’intégration régionale en Asie orientale ?

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Par   •  2 Avril 2018  •  Dissertation  •  2 797 Mots (12 Pages)  •  550 Vues

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Comment expliquer la relation entre les crises et les processus d’intégration
régionale ?

Selon Hyman Minsky, « une crise financière n’est pas le résultat d’un tsunami ou d’un choc extérieur au pays qui la subit, mais le fruit du fonctionnement même du système financier ».

En 1997 l’Asie émergente fait face à une crise majeure qui la confronte aux réalités impitoyables des marchés internationaux. Mal préparée aux défis de la mondialisation, la région, a pourtant pris le pas d’une coopération régionale indispensable à son équilibre économique et sociétale. La crise mondiale de 2008, viendra à nouveau affecter l « angle de l’Asie » un épisode qui confirme l’interdépendance des Etats au cœur d’une économie mondialisée.

Quels impacts les crises ont-elles engendrés sur les processus d’intégration régionale en Asie du Sud-Est et dans une moindre mesure dans la zone euro ? La première partie sera consacrée à l’analyse des deux principales crises qui ont touchés les régions concernées, la seconde partie tentera de présenter les réformes à l’œuvre dans les deux espaces précités.

I Etat des lieux des principales crises qui ont affecté l’organisation régionale en Asie du Sud Est et au sein de la zone euro

  1. Un crise monétaire et financière

Ainsi, la première secousse qui ébranla l’Asie est de nature monétaire et elle débute au cours de l’Eté 1997 lorsque la Thaïlande décide de laisser flotter sa monnaie. Jusqu’alors, les pays d’Asie du Sud Est avaient une politique de change fondée sur la parité fixe avec le dollar, une politique aux effets d’abord très profitables pour les économies de la région qui enregistraient depuis 1990 une entrée massive de capitaux étrangers. Cependant en 1996, la croissance s’essouffle (due en partie à la chute des exportations), et le pays se retrouve en proie à des attaques spéculatives contre sa monnaie.  En manque de devises étrangères le pays est dans l’impossibilité de maintenir un taux de change fixe par rapport au dollar et se voit contraint de déprécier sa monnaie. Les conséquences de cette décision prennent une tournure chaotique. Le bath contre toute attente va perdre « « perdre 25% de sa valeur en moins de quatre semaine-par rapport au dollar-et plus rien n’arrête sa dégringolade »[1].

Jusqu’alors, le secteur de l’immobilier avait accaparé une large part de créances douteuses, et la bulle immobilière n’avait cessé de gonfler. La dépréciation du bath sonne le glas et s’engage alors un processus de désendettement, situation décrie par Fisher de telle sorte que « (…) plus les débiteurs remboursent, plus ils doivent. Plus le navire de l’économie s’incline, plus il tend à s’incliner ». En effet, comme le veut la logique du marché des changes, le dollar prend de la valeur à mesure que les dettes extérieures sont remboursées, les banques refusent l’octroi de crédits aux agents privés qui afin de rembourser leurs dettes, bradent les prix de leurs actifs, entrainant une spirale déflationniste. Le système bancaire est de fait lui aussi mis à mal, la dette extérieure se creuse, la croissance chute et

D’abord monétaire la crise devient très vite financière, par un effet de contagion, la Malaisie, les Philippines l’Indonésie et la Corée du Sud, sont entrainés dans le sillage de la Thaïlande. « En un an et demis (janvier 1997-juillet 1998), les indices boursiers d’Asie du Sud-Est chutent de 44% en moyenne, et la capitalisation boursière des pays de la région diminue de 840 milliards de dollars, soit plus que la valeur cumulée de tous leurs PNB »[2]. Une méfiance générale qui se traduit par la fuite des investisseurs.

  1. Crise mondiale de 2008

En 2008, la faillite de l’une des plus importantes banques américaines, « Lehman Brothers », provoque une crise financière et économique sans précédent qui se propage de par le monde.

A l’origine de ce désastre, une bulle immobilière principalement nourrie par les « subprimes » ou crédits hypothécaires octroyés à des ménages à faible solvabilité. La caractéristique de ces crédits était de « reposer sur un taux d’intérêt promotionnel très bas pendant les premières années du prêt », à la suite de quoi ce taux est relevé et indexé sur le taux du marché.

A ces crédits hypothécaires classiques, s’ajoutent les crédits hypothécaires rechargeable, permettant aux ménages déjà endettés de contracter un nouvel emprunt. Cette tendance a été largement encouragée par les politiques macroéconomiques à l’œuvre jusqu’en 2004, en effet, la Fed maintenait des taux directeur en continuelle baisse coupler à la hausse des prix de l’immobilier, des politiques qui conférent aux ménages une « confiance » aveugle dans leurs biens. A partir de 2007 les facteurs générateurs de risques se sont déclenchés en même temps : la hausse du taux d’intérêt et la chute des prix de l’immobilier. Le nombre de ménages en défaut de paiement « atteint le chiffre record d'1,2 million, soit 79% de plus qu'en 2006 ». Les banques et les courtiers se retrouvent à leur tour en grande difficulté, ne parvenant pas à recouvrer l’intégralité de leurs prêts par la vente des biens immobiliers en question.

A cause des opérations de titrisation de ces crédits hypothécaires, le risque est transféré à de nombreux autres établissements financiers (fonds de pension, compagnie d’assurance, SICAV, fond d’investissements alternatifs), notamment en Europe, qui se retrouvent en grand besoin de liquidité. L’effet de panique entrainent tous ces investisseurs à vendre en même temps leurs actions, créant une spirale baissière que rien ne peut stopper. Un climat de méfiance s’installe, et la crise se propage aux banques, ces dernières refusant de se prêter de l’argent, sont vite en manque de liquidité et certaines déclarent faillites. La contraction du crédit a un impact direct sur l’économie réelle étant donné que les ménage doivent réduire leur consommation et que les entreprises peinent à investir. 

La zone euro est directement touchée par ces évènements. La crise financière devenue une crise bancaire, ne va pas manquer d’affecter les économies de l’Union européenne qui entrent en récession. La Grèce en premier ressort, qui avant la crise affichait déjà un lourd déficit public, verra sa dette s’alourdir sous le poids du plan de relance engagé par l’Union européenne, avec une dette publique qui représente 129% de son PIB, bien au-delà de la limite de 60% fixé par le Traité de Maastricht en 1992.  La réticence des pays de la zone euro à venir en aide à la Grèce a généré l’inquiétude des investisseurs qui craignent de ne pas être remboursés, entrainant « la dégradation des notes souveraines par les agences de notation, et par là-même, la hausse des taux d’emprunts obligataires en 2011-2012 à des niveaux critiques pour les pays de l’Europe périphérique »[3]. L’Irlande, l’Italie, le Portugal et l’Espagne, sont aussi vite entrainés dans le sillage de la Grèce. Ne pouvant plus se permettre d’emprunter sur les marchés financiers, ces derniers se voient contraint de solliciter l’aide des Etats européens et du FMI, qui en contre partie du refinancement de leurs dettes, doivent se soumettre à de sévères politiques d’austérité.

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