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Aristote, Ethique à Nicomaque, Livre 5, Chapitre 7 & 8

Commentaire de texte : Aristote, Ethique à Nicomaque, Livre 5, Chapitre 7 & 8. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Mars 2018  •  Commentaire de texte  •  1 560 Mots (7 Pages)  •  1 894 Vues

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Introduction

Aristote, grand philosophe, a su se différencier de son professeur Platon. En écrivant Ethique à Nicomaque en 349 avant J-C, composé de dix livres, Aristote a manié économie, éthique et politique. Le livre V représente une étude du juste et de l’injuste, un véritable traité sur la justice. Il en vient à parler, au chapitre huit, de l’intérêt de la monnaie, de la raison pour laquelle elle est devenue indispensable à notre société. Il fait le lien entre justice, monnaie, besoin et réciprocité d’une façon remarquable. Dans quel but la monnaie a t-elle été créée et dans quel mesure fait-elle le lien entre la justice? Il s’agira dans un premier temps de traiter de l’objectif principal de la monnaie, puis dans un second temps, d’expliquer ce qu’est véritablement le juste pour Aristote et quel est le rôle de la monnaie dans la justice et la réciprocité.

La monnaie a été introduite dans un but précis.

Avant l’apparition de la monnaie, le troc a fait partie intégrante de la vie des Hommes, mais il a fallu introduire un étalon pour connaitre la réelle valeur d’un objet.

En effet, avant la création cet étalon -la monnaie-, si les individus souhaitaient se débarrasser d’un objet et en acquérir d’autres, ils utilisaient le troc (qui existe depuis que l’Homme existe); les biens sont échangés directement les uns contre les autres. Les Hommes échangeaient des fruits et légumes contre des objets, des animaux, de la viande, des vêtements, de la terre…N’est-il pas plus simple d’échanger de la viande contre quelques instruments taillés dans la pierre plutôt que de les tailler soi-même? L’égalisation des objets doit alors précéder l’échange: « Mais on ne doit pas les faire entrer dans la forme d’une proportion une fois qu’ils ont effectué l’échange […], mais quand ils sont encore en possession de leur propre marchandise. » (Aristote, livre V, chapitre 8). Le troc est alors le seul moyen d’échanger , faute de pouvoir échanger contre de la monnaie métallique qui n’existait pas encore. Mais le troc connait des avantages comme des inconvénients. Aristote écrit « Les dénominations en question, à savoir la perte et le gain, sont venus de la notion d’échange volontaire » (Aristote, livre V, chapitre 7). Le troc étant un échange volontaire, lors des transactions, l’un sera gagnant, et l’autre perdant. Si l’un estime qu’une peau de bête vaut trois silex, mais qu’il échange sa peau de bête contre seulement deux silex, il sera perdant, tandis que l’autre sera gagnant, et s’enrichira en «économisant » un silex. Si la transaction aurait été d’échanger une peau de bison contre trois silex, et que les deux partis étaient d’accord, alors le troc aurait été juste, « la transaction n’entraine pour eux ni enrichissement ni appauvrissement » (Aristote, livre V, chapitre 7). Cependant, rien n’affirme qu’une peau de bête équivaut à trois silex…Il faut alors introduire un système qui permettra de définir exactement la valeur d’une chose, sans que cette valeur soit contestée: la monnaie va alors faire son apparition et faciliter les échanges (il est d’autant plus simple d’échanger une pièce de monnaie qu’un objet lourd et encombrant difficile à transporter, et qu’elle est divisible et non périssable). C’est ainsi que le commerce va se mettre en place petit à petit.

La monnaie permet de comparer les objets échangeables entre eux. Mais au fil du temps va à l’encontre de l’ordre naturel, elle a finalement été détournée de sa réelle finalité.

La création de la monnaie va permettre d’acquérir quelconque objet ayant un prix, une valeur définie préalablement qui impose contre quelle quantité de monnaie doit être échangé un objet. Chaque objet ayant une valeur, il devient alors très simple de les comparer entre eux. «C’est à cette fin que la monnaie a été introduite, devenant une sorte de moyen terme, car elle mesure toutes choses et par suite l’excès et le défaut » (Aristote, livre V, chapitre 8). Cependant, une critique peut être faite sur une citation particulière d’Ethique à Nicomaque: « C’est pourquoi toutes les choses faisant objet de transaction doivent être d’une façon quelconque commensurables entre elles » (Aristote, livre V, chapitre 8). Les choses ne sont pas commensurables en elle-même, mais ce sont les valeurs, les grandeurs qui sont commensurables. Il semble nécessaire d’ajouter qu’une transaction n’a pas lieu d’exister si chacun des deux partis souhaite échanger, acquérir, ou vendre le même objet que l’autre. Les deux objets sont totalement égaux, et la transaction est inutile, sans aucun intérêt (mais il est possible de contredire cet exemple avec la Kula…) C’est pour cette raison qu’Aristote suggère que « ce n’est pas entre deux médecins que naît une communauté d’intérêts, mais entre un médecin par exemple et un cultivateur » (Aristote, livre V, chapitre 8). Remarquons également une autre citation d’Aristote: « Tout se mesure en monnaie » (Aristote, livre V, fin du chapitre 8). En

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