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Crise et Ruptures

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Par   •  15 Janvier 2016  •  Dissertation  •  2 314 Mots (10 Pages)  •  905 Vues

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Institut d’administration des entreprises de Nice

Atelier de recherche en finance comptabilité et contrôle

Cours Master 2

Devoir d’évaluation

Sujet :

« Crise, crises ou rupture ? »

[pic 1]

Gauthier HOUSTON - M2 DFAICG

Margaux BRUENDET – M2 INGEFI


La crise financière mondiale de 2008 avec l’effondrement du marché du crédit hypothécaire à risque aux Etats-Unis a été une crise d’ampleur systémique globale. Comme toutes les crises de ce type, elle marque à la fois une rupture profonde avec « le monde d’avant », et se situe dans la continuité des mouvements observés depuis le début des années 90. Aujourd’hui nous ne pouvons pas parler de « crise » mais de « crises », avec une succession de crise depuis plusieurs décennies qui se sont répétées :

  • Crise immobilière 
  • Crise bancaire
  • Crise boursière 
  • Crise de liquidités et de solvabilité qui provoque l’intervention massive des Etats et des banques centrales dans la régulation des marchés et des établissements financiers

Cette crise majeure de 2008 peut être vue comme la dernière d’une longue liste de crises ayant ponctué la libéralisation financière internationale. Cependant, cette crise sera-t-‘elle la dernière ? Cette crise est l’expression « globalisée » de multiples crises « localisée » qui se sont déroulées depuis plus de trois décennies. Nous pouvons mettre d’ore et déjà en relation la multiplication des crises qui a commencé avec l’histoire d’une mondialisation des économies politiquement construite dans le cadre des accords de Bretton Woods mais qui, au fil des remises en cause de ces derniers, devint l’histoire d’un monde insuffisamment encadrée, insuffisamment régulée face au développement des firmes multinationales, de la finance globale, le tout porté par une révolution technologique, celle de l’informatique et des nouveaux moyens de communication.

La mythique « disparition » des frontières absolument voulu par les économistes, politiques et financiers des pays développés, n’a pas produit un monde plus stable sur le plan économique bien au contraire. Au fur et à mesure que les crises se sont déroulées avec des conséquences plus ou moins importante sur le système économique et financier des pays concernés, les législateurs ont pris conscience de l’importance de la finance dans la stabilité des pays. Les précédentes crises historiques comme celle de 1929, nous avaient déjà éclairé sur l’impact néfaste d’un krach boursier. La mondialisation des échanges financiers, la libéralisation des marchés, l’euphorie de possibles enrichissement sans contrôle de régulation sur ces marchés a conduit à des dérives, des bulles financières qui enrayent le système financier et impacte dans des mesures illimitées l’économie mondiale. Pour pallier à ces dérives et créer une rupture pour que cela ne se reproduit plus, des mesures ont été mises en place. Cependant nous pouvons nous interroger sur l’efficacité de ses mesures, pour endiguer ces dérives, le monde de la finance est devenu « fou » avec des investisseurs incrédules, des régulateurs absents, des hommes politiques influençables tant les enjeux financiers sont important.

La crise est la conséquence de la financiarisation sauvage de l’économie mondiale. La finance joue une place prépondérante dans l’économie mondiale, devenue un facteur majeur dans le fonctionnement de l’économie des pays. Avec plus de 190 000 milliards de dollars à la fin 2006, la finance représente environ l'équivalent de 400 % du PIB mondial et n’a cessé d’augmenter. La mondialisation financière est une grande complexité puisqu’elle entraîne :

  • Une internationalisation des crédits:
  • Un développement du marché du risque: de nouveaux produits financiers permettent de découper, gérer, faire circuler et donner un prix aux différents risques financiers.
  • Un poids important des centres financiers offshore
  • Les activités des établissements financiers (banques, fonds d'investissement, fonds spéculatifs...) ont des frontières de plus en plus floues.
  • Des investisseurs institutionnels, tels que les compagnies d'assurances, les fonds spéculatifs, les fonds souverains des pays émergents en croissance rapide et qui pèsent d'un poids de plus en plus important

La multiplication des crises et son enchaînement s’expliquent par la dérégulation des marchés, qui malgré le fait qu’elle a été un facteur d’innovation, a eu une conséquence d’opacité et de complexité dans les échanges financiers sur les marchés, ce qui a affecté les circuits de financement. La titrisation et plus généralement les méthodes de financement de plus en plus complexes ont par leur excès d’utilisation et un manque de régulation, fragilisé le système financier mondial.  L’innovation financière a permis d’important progrès dans la recherche et une meilleure offre pour répondre aux objectifs et contraintes de financement et de placement. L’innovation a un objectif de diversification des financements avec des marges d’intermédiation faibles, mais elle peut aussi être un vecteur d’opacité, de dérives dans l’asymétrie d’information et donc un outil de spéculation de rendement et d’externalisation du risque de crédit.

La crises des subprimes de 2008, a montré au grand jour les défaillances d’un système qui a entrainé un court-circuit qui a conduit à faire disjoncter le réseau financier mondial. Cette crise est née de l’explosion d’une bulle d’endettement des ménages américains peu solvables, à la faveur du retournement du cycle immobilier, du fait de la composante hypothécaire qui a servi de paravent et a une politique monétaire très accommodante depuis le début des années 2000 (après la bulle internet et le choc du 11 septembre 2001). Le relâchement monétaire a contribué à accentuer les déséquilibres structurels de l’économie américaine, entrainant un faible épargne et un endettement conséquent des ménages. Les institutions de marché, principaux détenteurs de créances hypothécaires, ont donc joué un rôle croissant dans l’offre de crédit, avec la constitution d’un « système parallèle » ou de « banques fantômes » se refinançant hors bilan, les banques se sont éloignées de leur vocation de financement direct et les frontières mêmes du secteur bancaire sont devenues incertaines. La diversification des moyens de financement et l’augmentation des risques pris sur l’activité de négociation n’ont pas été suivies par un renforcement des contrôles internes des banques, en tout cas insuffisants au regard de la sophistication des produits. Pour prendre un exemple en France, il a fallu qu’éclate au grand jour « l’affaire Kerviel » en 2008 pour que la « pierre angulaire » du contrôle interne, le règlement n°97-02 du Comité de la réglementation bancaire et financière1 (CRBF), fasse l’objet d’une importante refonte par divers arrêtés après 2008.  (Cf. 2009 rapport sur la crise financière Selnat Marini)

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