Sociologie Rurale

Pour l’ancien ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll : « Il existe une relation historique très profonde entre les français et les agriculteurs où chaque visiteur arrive avec sa représentation de l’agriculture. »  [pic 1][pic 2]

Le monde agricole est en plein chamboulement. Les moyens de production, les habitudes alimentaires et la mondialisation poussent notre agriculture à sévoluer. Afin de s’adapter le métier d’agriculteur est en constante évolution. Le métier « d’agriculteur, de paysans, de cul-terreux ou encore de campagnard, selon les coutumes de langages, est lui aussi en train de se révolutionner. Ce métier ne se résume plus à simplement travailler la terre, s’occuper de bêtes et vivre en autarcie en zone rurale, loin de la zone urbaine. Au cours de ces dernières années, le métier d’agriculteur casse les codes. Par exemple, l’évocation du métier d’agriculteur ne s’attache plus essentiellement à une connotation masculine ; depuis le début de la décennie de nombreuses femmes prennent le pas de s’installer, environ 32% (Agriculture.gouv, 2018). De plus, même si le nombre d’exploitations ne cesse de diminuer, la part de femmes, chef exploitante, a augmenté de 22% (AGRESTE, 2012). De plus, il est mis en évidence qu’un agriculteur est quelqu’un de connecté. En effet l’agriculture se doit d’être « connecté » afin de s’adapter au marché en restant au contact des cours du blé fixer sur les cours de Chicago et du prix des intrants en fonction du pétrole. Ces changements et cette modernisation du métier d’agriculteur sont apparus sous l’influence de trois facteurs : les transformations internes du milieu agricole, les avancées technologiques et les attentes éthiques et sociales du reste de la société (Sociologie Rurale, 2016)

Les transformations internes du milieu professionnel agricole

Au sein du milieu professionnel agricole, de nombreux bouleversements vont précipiter ce changement. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, le France est en reconstruction. Cette reconstruction passe par tous les pôles et notamment le pôle agricole. L’agriculture vivrière n’est plus un mode de production et fait place à l’agriculture de production en masse. Cette production en masse se traduit par la modernisation des outils agricoles grâce notamment au Plan Marshall. Par la suite, dans les années 60, la mise en place de la Politique Agricole Commune (PAC) va permettre d’étoffer les acteurs secondaires du monde agricole, tels que les industries agroalimentaires (IAA), la grande distribution ou encore tous les organismes para-agricoles. Ces deux facteurs vont être en synergie avec l’agrandissement des sociétés agricoles qui vont tirer profit de l’urbanisation : les gens partent vers la ville ce qui permet un agrandissement des fermes restantes. Mais dans cette machine vers le progrès, le premier choc pétrolier va tout remettre en question. Néanmoins au cours des ces dernières années, le monde agricole de ne cesse d’être malmené et de rendre le métier d’agriculteur complexe d’un point de vue financier. D’un point de vue technique, les avancées technologiques permettent aux agriculteurs d’améliorer leur condition de travail.

Les avancées technologiques

        Suite à une forte mécanisation, un nouveau vent d’innovation est en marche. En l’espace de deux années, le ministère de l’agriculture a constaté une augmentation de 110% (BFM BUSINESS, 2018)   de l’utilisation d’applications professionnelles par les agriculteurs. De plus, 79% (BFM BUSINESS, 2018) d’entre eux vont sur internet ce qui est au-dessus de la moyenne française. Certes les smartphones ont permis de développer le monde digital dans le secteur agricole mais il existe d’autres avancées technologies spécifiques au monde agricole comme les drones, le GPS ou encore les biotechnologies

L’introduction des drones dans le monde agricole, a boosté la production, en passant par la cartographie permettant de cibler les besoins d’une culture à un endroit précis à un moment précis. Par la suite l’agriculteur pourra intervenir ou non sur sa culture en fonction de l’importance des dégâts. Son intervention se fera sous l’influence d’un GPS, permettant à l’agriculteur d’être précis dans son travail, (en symbiose avec la cartographie), voire très précis, tel que la nouvelle technologie « Real Time Kinematic » (RTK), étant précis à environ 2cm.

En ce qui concerne les biotechnologies, ces dernières ont révolutionné les variétés cultivées. A l’aube d’une réduction drastique des produits phytosanitaires et aux résistances des maladies, les recherches sur la sélection variétale ont permis aux agriculteurs de rester compétitifs face aux concurrents européens. De plus la sélection variétale s’inscrit dans les nouvelles normes sociétales qui exercent une forte pression sur le monde agricole.

Les attentes éthiques et sociales de la société

Dès le lendemain de la seconde guerre mondiale, le désamour entre les consommateurs et l’agriculteur est apparu. D’un côté des agriculteurs poussaient à produire plus via l’utilisation d’intrants (pesticides, engrais organiques, …) et dans un second temps, des consommateurs qui se soucient de moins en moins de la vie agricole, n’ayant plus de membres de la famille directement concerné par la filière.

La représentation de l’agriculteur s’est transformée petit à petit au fil des décennies. Le terme « paysan » s’est vu remplacer par le terme « exploitant agricole », moins péjoratif. S’ajoute à cela le scandale que suscite les produits phytosanitaires tel que le glyphosate récemment, les OGM, sans oublier les nouvelles modes alimentaires tels que les sans gluten, sans viande…. Néanmoins au cours de ces dernières années, des divergences se créées et comme le dit Sébastien Abis, qui, je cite : « Une fraction de la population veut du sans gluten, sans OGM, sans viande, sans pesticides… Quand beaucoup de personnes sur la planète sont sans rien dans leur assiette ». Dorénavant nous avons tendance à accentuer notre qualité au détriment de notre quantité, un juste milieu doit être trouvé, et le consommateur ne peut en aucun cas se permettre de décider des marchés, sinon en quoi est-ce différent des intermédiaires si controversés ? Dans de nombreux pays le monde agricole est doté d’une importance stratégique. En France, l’agriculture est totalement sortie du schéma médiatique et politique, sauf l’or de scandales alimentaires ou sanitaires.

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