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L'essor des campagnes

Analyse sectorielle : L'essor des campagnes. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Avril 2014  •  Analyse sectorielle  •  1 695 Mots (7 Pages)  •  1 013 Vues

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Introduction

Pendant la période du « Moyen Âge central », le monde rural représente 90 % de la population européenne, pour l'essentiel composée de paysans.

La vie des communautés paysannes s'organise entre les XIe et XIIe siècles. L'habitat rural plus ou moins diffus est remplacé par un réseau de villages et de hameaux organisés autour d'églises paroissiales. Les campagnes connaissent un réel essor, tant du point de vue démographique que du point de vue économique.

Les populations villageoises sont doublement encadrées : par l'Église dans le cadre paroissial et par le seigneur dans le cadre du système féodal

I. L'essor des campagnes

1. L'évolution des travaux agricoles

• Entre les xie et xiiie siècles, des innovations dans le domaine agricole améliorent les rendements de l'agriculture. Cette activité est indispensable pour les sociétés rurales et leur rythme de vie.

• Des innovations techniques se généralisent, même si les méthodes traditionnelles dominent toujours :

grâce aux progrès de la métallurgie, le fer est produit en plus grande quantité ; les charrues à soc de fer se généralisent et remplacent les socs en bois. Les sillons plus profonds améliorent les rendements agricoles (quantité produite sur une surface donnée).

le joug frontal pour les bœufs et le collier d'épaule pour les chevaux optimisent la traction animale ; les animaux sont ferrés.

• Avec le système d'assolement triennal (rotation des cultures sur une période de trois ans), les terres en jachères peuvent se reposer et être engraissées par les bêtes qui viennent y pâturer. On diversifie aussi les productions : celle des céréales étant meilleure, on peut produire des légumes (pois, choux, lentilles, haricots…), de la vigne (pour le vin de messe entre autres) et élever des moutons.

• La rentabilité croissante entraîne une meilleure sécurité alimentaire pour les populations rurales qui sont tout de même tributaires des conditions climatiques. Les mauvaises récoltes provoquent des disettes (manque de nourriture, sous-nutrition) et des famines (absence de nourriture entraînant la mort).

2.L'essor des défrichements sous l'autorité des seigneurs

• À partir du xe et du xie siècle, l'Europe connaît une forte croissance démographique. Cette dernière est favorisée par les progrès agricoles, mais aussi par davantage de périodes de paix qui favorisent les échanges et la croissance économique.

• Le besoin de nouvelles terres agricoles se fait sentir. Les seigneurs (laïcs ou ecclésiastiques) mènent de grandes campagnes de défrichements, en particulier au xiie siècle. Ils sont à l'origine de la mise en valeur de zones marécageuses, mais aussi de forêts : le paysage rural, humanisé, s'étend au détriment des espaces naturels. Les seigneurs perçoivent de nouvelles redevances (ce que devaient donner les paysans au seigneur, en argent ou en nature, contre le droit de vivre sur la tenure : parcelle de terre sur la seigneurie). Les paysans disposent de davantage de terres pour nourrir leur famille.

• La vague de défrichements se ralentit au xiiie siècle : les forêts ont tellement reculé que les terres arables deviennent plus rares et que les ressources de ces espaces naturels sont menacées.

• Avec l'extension des terres agricoles, de nouveaux villages sont construits, ainsi que de nouvelles églises et chapelles.

II. Des réseaux de villages et de hameaux, des paroisses

• Durant cette période, les villages se développent : l'habitat dispersé est alors minoritaire et les paysans tendent à se regrouper en nouveaux villages ou hameaux. Grâce à la toponymie (étude des noms de lieux et de leurs origines), nous savons que c'est à cette époque que les noms comme « Villeneuve » ou « Bastide » sont apparus en France.

• Dans les régions du sud, proches de la Méditerranée et exposées aux menaces des expéditions maritimes, les villages s'organisent en spirale sur une hauteur pour être clos et protégés. Plus au nord de l'Europe, on voit se développer des villages-rues ou des villages organisés en cercle autour de leur église.

• L'église et son cimetière sont des lieux essentiels dans le village : l'église est à la fois le lieu de culte où se réunissent des villageois très croyants et un lieu de rencontre qui peut aussi servir aux échanges commerciaux.

1. Le rôle accru de la communauté dans le travail agraire et l'entretien de la paroisse

• Le regroupement des paysans en villages engendre un meilleur encadrement de la société rurale par l'Église et le seigneur. Le village est donc au cœur de la paroisse et de la seigneurie.

• Le travail de la terre et la répartition des tâches agricoles obligent la communauté villageoise à s'organiser, à s'entraider. Les assemblées villageoises s'entendent pour se répartir le travail, la corvée (jours de travail) due au seigneur, partager les communaux (terres communautaires servant à des usages collectifs – pâture, bois de chauffage…), aider les pauvres et les mourants. Cette situation renforce les sociabilités et l'unité villageoise qui se manifeste dans les fêtes locales.

• Cependant, c'est aussi une société très hiérarchisée : les paysans assez riches pour posséder une charrue sont appelés les laboureurs, ils occupent une place dominante au village, tout comme les agents du seigneur ; puis viennent les paysans qui ont une tenure (partie de la seigneurie qu'ils peuvent cultiver contre paiement d'une redevance). Les paysans sans terre sont les manouvriers : obligés de louer leur force de travail, ils

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