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L'Alimentation en situations de migration

Compte Rendu : L'Alimentation en situations de migration. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Août 2012  •  7 503 Mots (31 Pages)  •  1 517 Vues

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Introduction : Repenser et réimaginer l’acte alimentaire en situations de

migration

Chantal Crenn, Jean-Pierre Hassoun and F.Xavier Medina

Plan | Text | Bibliography | Notes | References | Authors

Plan

Se garder du globalisme

Se garder du nationalisme alimentaire

Discontinuité versus continuité: une fausse alternative

Reformulation n’est pas permanence

Volatilité des significations alimentaires

Au registre de la santé des migrants: l’alimentation

Les restaurants des migrants : de l’entre soi ŕ la vitrine urbaine, de la survie

au projet entrepreneurial.

Nourritures conjugales

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1La mondialisation et son idéologie globaliste, le nationalisme alimentaire et

le rôle des normes nutritionnelles et corporelles dans la construction des

Etats-Nations, la traçabilité comme obsession pour garantir la confiance

dans les aliments que l’on ingčre, le bouleversement des paysages urbains

par l’installation de restaurants proposant des nourritures venues

« d’ailleurs »…Voici quelques uns des principaux thčmes qui traversent les

seize articles réunis dans ce numéro d’Anthropology of Food. Mais ces

questions sont-elles spécifiques aux situations migratoires qui servaient de

pôle fédérateur ŕ notre appel ŕ contributions ?

Se garder du globalisme

2Poser aujourd’hui la question des relations que les pratiques alimentaires en

situations de migration entretiennent avec les processus d’identification et de

différenciations sociales, n’est-ce pas choisir de regarder les pratiques

alimentaires ŕ travers le prisme de la circulation des hommes et des femmes,

des marchandises, des capitaux et des idées dont certaines sont érigées en

valeurs ? N’est-ce pas prendre acte que cette circulation a des effets tout

autant sur ceux qui circulent que sur l’ensemble des sociétés majoritaires oů

ils s’installent ? N’est-ce pas rompre avec une vision des choses qui

focalisait le regard sur des populations minoritaires ou marginalisées ?

N’est-ce pas observer, dans ce domaine également, que l’intensification de

ces circulations trament la plančte de flux (flows) qui constituent

aujourd’hui les nouveaux repčres topographiques d’ŕ peu prčs n’importe

quel terrain anthropologique ?

3Mais si nous reprenons dans un premier temps le vocabulaire des

anthropologues anglo-saxons qui essayent de décrire les phénomčnes qu’ils

rassemblent sous le terme globalization, il nous faut tout aussitôt

l’interroger. Les textes de référence (Appaduraď, 1996, Inda et Rosaldo,

2002, entre autres) datent déjŕ et le principal écueil aujourd’hui quand on

aborde ces questions est de se protéger du « globalisme » que nous

définirons comme l’ensemble des discours qui se positionnent de façon

militante « pour » ou « contre » le phénomčne qui lui-męme finit aussi par

exister ŕ travers cette dichotomie morale et politique. Pour notre part, nous

considérons ces flux avant tout comme des configurations sociales au sens

d’Elias (1991) c’est-ŕ-dire des chaînes d’individus interdépendants,

tributaires et dépendants les uns des autres (1991), mais dont une des

caractéristiques contemporaines est de se développer quasiment sans limite

au-delŕ des frontičres établies par les Etats-Nations. Pour éviter d’ętre prises

dans les pręt-ŕ-penser du globalisme, ces configurations mobiles et étendues

se doivent d’ętre saisies empiriquement, sans ŕ priori sur leurs limites

spatiales, ni sur les trajets que ces individus, marchandises, capitaux et

valeurs empruntent.

4Le mot « migration » recouvre aujourd’hui bien des configurations. Toutes

impliquent d’avoir ŕ repenser et ŕ ré-imaginer l’acte alimentaire ; et c’est en

ce sens que ces situations de migration sont heuristiques pour l’étude du fait

alimentaire en général, car elles font varier, presque ŕ l’infini, les paramčtres

sociologiques et historiques du changement alimentaire qui, lui, n’est pas

spécifique aux déplacements de populations.

5Les articles présentés dans ce numéro d’AoFOOD remettent en cause la

division entre pays d’émigration et pays d’immigration qui, jusque lŕ, était

bien ancrée dans nos représentations.

6En nous parlant, dans le męme article, de la migration équatorienne aux

Etats-Unis, ŕ Londres et en Espagne, Diana Mata-Codesal nous montre par

exemple

...

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