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L'administration publique et la mondialisation

Étude de cas : L'administration publique et la mondialisation. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  16 Novembre 2015  •  Étude de cas  •  2 683 Mots (11 Pages)  •  727 Vues

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ÉCOLE NATIONALE D'ADMINISTRATION PUBLIQUE

RAPPORT DE LECTURE
PRÉSENTÉ AU  PROFESSEUR

VINCENT FAUQUE

COMME EXIGENCE PARTIELLE
DU COURS

L'ÉTAT ET LA MONDIALISATION

(ENP7433D)

 

PAR

ISMAIL AMROUCHE (E0271476)

NOVEMBRE 2015

À l'avènement de la révolution des technologies de l'information, la mondialisation a indéniablement changé le comportement humain sur tous les niveaux y compris les pratiques managerielles et la gouvernance des États. Il n'est donc pas complètement faux de dire que la mondialisation est au management, aussi bien privé que public, est-ce que la révolution industrielle est à l'agriculture.

La communication notamment via internet, étant plus facile, les frontières des marchés sont désormais presque inexistantes. D'ailleurs, c'est ainsi que l'auteur Martin Wolf (2001) définit la mondialisation:

«Globalization is a journey, but toward an unreachable destination, the globalized world. A globalized economy in which neither distance nor national borders impede economic transactions. A world where the cost of transport and communication were zero and the barriers created by differing national jurisdictions had vanished» (Wolf, 2001: 178)

Toutefois, la mondialisation est une notion plus large qui englobe beaucoup plus que l'économie. Sur les réseaux de télécommunication globale, les ordres de vente et d'achat sur les marchés internationaux ne sont pas les seuls éléments à être échangés à travers le monde, mais sont aussi échangées les informations, les cultures, et les idées sur un niveau transnational. Nous constatons aussi le déplacement, d'une manière légale ou illégale, de millions de personnes et par conséquent de leurs cultures, du sud vers le nord et de l'est vers l'ouest dans une vague d'immigration comparable à celle du 19e siècle. Ce flux migratoire est couplé à la croissance ininterrompue des touristes internationaux, estimés à 1 milliard 87 millions en 2013[1].

Toutes ces tendances combinées ont donné naissance à des problèmes transnationaux qui nécessitent des réglementations applicables à l'échelle mondiale, allant de régulation des émissions de Dioxyde de carbone à la prévention de la prolifération des armes de destruction massive. À cet égard, force est de constater qu'il les organisations internationales ont des champs de compétences de plus en plus larges. Les exemples d'illustration ne manquent: le fonds monétaire international et ses programmes d'ajustement structurel, le groupe de Dublin qui coordonne les efforts de contrôle des drogues ou encore les différents groupes intergouvernementaux dont la mission est de combattre le blanchiment d'argent.

Il y a donc, sans doute, une reconnaissance d'une certaine forme d'interconnexion et du caractère global des problèmes auxquels les gouvernements font face. Comme l'a démontré la crise bancaire et financière de l'automne 2008, la prospérité des États est plus interreliée que jamais. Et il en va de même pour la sécurité; ainsi, un  seul attentat à Ottawa a des répercussions sur la perception publique de la sécurité intérieure aux États-Unis et en Europe.

Les avis des auteurs qui traitent de la question de la souveraineté des états face à la mondialisation ne s'accordent pas nécessairement. Krasner (2001), par exemple, indique que la mondialisation n'est pas un phénomène nouveau est méconnu, mais il réfute l'impact de la mondialisation sur la souveraineté de l'État-nation même est accepté l'idée de l' affaissement de la dépendance des États:

«The idea of states as autonomous, independent entities is collapsing under the combined onslaught of monetary unions, CNN, the Internet, and nongovernmental organizations. But those who proclaim the death of sovereignty misread history. The nation-state has a keen instinct for survival and has so far adapted to new challenges even the challenge of globalization.»

On se demande, cependant, si la mondialisation contemporaine aurait un impact différent sur les États. La mondialisation dans sa forme moderne se distingue par des moyens de communication rapide, des marchés des biens et services plus intégrés et la libéralisation plus forte du commerce.

Si la mondialisation force les gouvernements à changer, les gouvernements de leur part contribuent aussi à la mondialisation. Une politique locale dans un pays ou une région du monde a souvent des effets globaux qui vont au-delà de ses frontières nationales. Ainsi, on pourrait supporter que la politique agricole commune du l'Union européenne par exemple, affecte un agriculteur indien à l'autre bout de la planète. Mais la mondialisation ne représente pas seulement une épreuve quant au choix des politiques publiques à appliquer, il se trouve que l'organisation des structures administratives doit aussi s'adapter.

Tous les éléments précédemment cités ont pour effet de forcer l'administration publique à adopter les paradigmes de gestion des affaires privées. Au même titre que l'administration des affaires, l'administration publique est à la recherche de plus d'efficacité, d'efficience, de productivité, de réactivité, la performance et l'imputabilité. En parallèle, les employés du secteur public sont amenés à produire plus avec moins de ressources, leur sécurité d'emploi s'est dégradée et l'équité sociale est remise en question.

Nous sommes souvent tentés par la diabolisation de la mondialisation, or celle-ci n'a pas que des inconvénients. Dans un contexte marqué par la libéralisation des marchés, un gouvernement collabore avec d'autres gouvernements étrangers ou directement avec des grandes compagnies privées afin d'attirer les investissements étrangers, stimuler l'économie et créer de nouveaux emplois. En coutre, la gestion et la prestation du service public est plus efficiente grâce aux nouvelles technologies de l'information.

Voilà pourquoi, la bureaucratie de conception weberienne s'avère n'être plus valide, et encore moins compatible avec les nouvelles modes de gestions de l'administration publique. Parallèlement, il y a une grande différence entre les défis de la mondialisation auxquels les administrations publiques font face selon les pays. Dans les pays développés, comme le Canada, l'administration publique semble répondre positivement; le processus de changement conduit donc à une administration publique forte qui sait s'adapter au contexte international. Cependant, dans les pays en voie de développement, socialistes (Corée du Nord, Chine), musulmans (Arabie saoudite, Syrie) ou théocratiques (Iran) les administrations sont des bureaucraties publiques dont le rôle est contrôler l'information dans l'intention de préserver la culture, les normes sociales et le régime politique en place; ironiquement dans ces pays, les technologies de l'information qui sont supposées faciliter la mondialisation contribuent à augmenter le degré de surveillance au quelle sont soumis les citoyens. En définitive, les pays développés semblent avoir tiré leur épingle du jeu. Par contre, les pays en voie de développement ont tiré un moindre profit de la mondialisation à cause du manque de l'avantage comparatif et de leurs administrations publiques faibles, mais la principale raison est la nature même de la mondialisation. Plutôt que les politiques publiques ou la démocratie, le capitalisme a été le catalyseur de la mondialisation. En s'internationalisant, le capitalisme à tendance à être trouvé un environnement prospère quand les États sont politiquement et économiquement stables et l'administration publique est forte afin de réguler les marchés (contrôle de la concurrence illégale, prévenir les pratiques de commerce déloyales et les manipulations des cours, interventions pour réguler les défaillances des marchés ... ). Rappelons-nous de la crise financière qui a ravagé les pays d'Asie de Taiwan à la Corée du Sud dans les années 90 et qui avais pour cause les flux de capitaux incontrôlés. Les administrations publiques dans ces pays ne pouvaient répondre efficacement aux déprédations des agents financiers internationaux, car ces "attaques" financières étaient au-delà du contrôle de leur bureaucratie publique à elle seule. Les gouvernements, et donc par extension les administrations publiques se doivent d'être interdépendants aussi bien pour gérer les problèmes domestiques ou internationaux. Ceci est d'autant plus vrai pour d'autres problèmes, au même titre que les crises financières précédentes, mais qui sont bien malheureusement plus d'actualité: blanchiment d'argent, crime organisé, réchauffement climatique, protection de l'environnement, guerre contre le terrorisme ...

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