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Une société sans religion est un navire sans boussole

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Par   •  15 Octobre 2016  •  Dissertation  •  3 132 Mots (13 Pages)  •  3 212 Vues

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« Une société sans religion est comme un vaisseau sans boussole »,

Napoléon BONAPARTE

« Nulle société ne peut exister sans morale. Il n’y a pas de bonne morale sans religion. Il n’y a donc que la religion qui donne à l’Etat un appui ferme et durable ». Cette citation est extraite de l’allocution de Napoléon au curé de Milan le 5 juin 1800. Ce raisonnement, sous forme de déductions logiques, fait écho à la comparaison « Une société sans religion est comme un navire sans boussole », qui lui fait suite dans le discours de Napoléon BONAPARTE et fera l’objet de notre devoir.

A travers cette comparaison, Napoléon Ier semble mettre en avant le lien prégnant entre religion et société. En effet, si la religion est la boussole du vaisseau qu’est la société, il semble que le fait religieux s’impose comme un guide, un moyen (exclusif dans le cas du vaisseau) d’une orientation nécessaire à celle-ci. Renforcée par l’emploi du présent de vérité générale dans l’analogie qui en ôte le doute et confère à l’affirmation une certaine intemporalité, cette nécessité peut s’expliquer de la manière suivante : Napoléon qualifie ici une société qui serait privée de religion de désorientée. Rappelons que la société, de son étymologie latine societas, désigne une entité composée de groupes d’individus régis par les mêmes lois, et dont les mœurs tendent à être ou devenir similaires. De plus la religion peut quant à elle être définie à différentes échelles : si elle désigne de façon globale le lien de l’Homme au sacré mis en scène par un ensemble de pratiques individuelles et collectives, il conviendra dans le cas de notre analyse de la citation de Napoléon BONAPARTE de se centrer sur la dimension sociale de la religion , et la façon dont elle dicte, oriente et juge les mœurs sociétaux à travers son prisme dogmatique. Ainsi « Une société sans religion est comme un vaisseau sans boussole » ouvre à différentes pistes de réflexion sur le rapport entre religion et l’orientation de la société : le vaisseau est en mouvement, illustrant l’évolution de la société, et n’est qu’orienté que dans une seule direction, ce qui peut être relativisé si l’on le compare aux sociétés d’aujourd’hui. En effet la nécessité pour les sociétés contemporaines d’évoluer vers une même et unique direction qui plus est indiquée par la religion semble pouvoir être remise en cause. Si l’influence religieuse sur la politique qui dirige la société semblait indéniable au temps de l’auteur, cette vision semble aujourd’hui contestable et contestée, voire remplacée. Ainsi, dans ce devoir portant sur la citation de Napoléon BONAPARTE «Une société sans religion est comme un vaisseau sans boussole », nous nous interrogerons de la manière suivante :

Dans quelle mesure la religion représente-t-elle un vecteur d’orientation et d’identification de la société qui y ancra ses valeurs au sein des mœurs jusqu’au tournant de la modernité, dont les caractéristiques en ont amoindri l’influence, allant même jusqu’à en minimiser le rôle d’orientation sociétale ?

Pour y répondre, nous verrons que si la religion répond à un besoin pluriel de la société et l’oriente sur le long terme (I), elle semble aujourd’hui pâtir des effets de la sécularisation et de la modernité, qui amenuisent considérablement sa prépondérance passée, et semble la condamner à un rôle secondaire d’orientation de la société (II).

I. La religion répond à un besoin pluridimensionnel de la société.

Dans ce premier axe, il s’agira de démontrer de la nécessité de la religion en tant que vecteur identitaire, d’homogénéité et porteur de morale (A), mais également en tant que facteur d’orientation sur le long terme de la société (B).

A. La religion comme facteur de définition et identification régissant les mœurs de la société :

L’étude de la première partie de la définition de la société, nous révèle que celle-ci doit être régie par des lois communes. Dès lors la religion, qui a longtemps dicté ses « lois divines » aux hommes, semblerait un élément prépondérant dans la définition de la société. En effet, le simple fait d’adopter une religion d’Etat, qui fut le cas en France entre 496 avec le baptême de Clovis et 1905 avec la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat quasiment sans interruption, semble donner une dimension politique à la religion, dimension qui prend par exemple toute son ampleur dans la théorie stoïcienne, qui prône la loi du logos, c’est-à-dire la parole de Dieu comme référence du Bien et du Permis. Cette dimension politique du fait religieux semble être proéminente dans l’Histoire de France, en témoigne l’adage « une foi, une loi, un roi », qui indique que les lois royales se doivent de respecter en premier lieu les lois divines, qui furent effectives au fil des siècles en France. Le Roi lui-même, chargé de la politique de la Nation, était alors considéré comme le lieutenant de Dieu sur Terre. Nous pouvons enfin étendre ce phénomène de « religion légiférante » à d’autres pays, dont le nom-même rappelle l’importance de la religion dans l’organisation politique et sociale de la société : c’est le cas des Républiques islamiques d’Iran ou de Mauritanie par exemple. La dimension religieuse de la politique des Etats tels que le Vatican ou Israël n’est plus à démontrer, et ces cas (bien qu’extrêmes) ne font que confirmer que la religion a participé et participe encore à l’élaboration et l’interprétation des lois communes nécessaires à la naissance et la survie d’une société homogène. La religion touche alors, dans le cadre des religions d’Etat reconnues ou non, à l’identité-même de la société qui l’adopte. Plusieurs conflits sociétaux ont eu la religion pour sujet belliqueux, à l’image des guerres de religions (l’exemple du conflit israélo-palestinien), ancêtres des croisades religieuses. Ces conflits sont une nouvelle forme d’affirmation de l’identité sociétale par la religion.

Néanmoins la relation de dépendance entre société et religion ne semble pas s’arrêter là. En effet on prête à LACORDAIRE les mots suivants : « La religion, fut-elle fausse, est nécessaire à la vie d’un peuple ». Extraite de son ouvrage Lettres à un jeune homme, cette citation met en lumière un nouvel aspect de la relation entre religion et société cher à Napoléon. Plus que les lois et l’identité, la religion est nécessaire à la vie d’un

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