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Religion En Tunisie

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Par   •  21 Février 2014  •  1 095 Mots (5 Pages)  •  690 Vues

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Tunis, Fethi Djebali/InfoSud - Hommes politiques, policiers, islamistes… S’il fait un tabac populaire à Tunis, le one man show « Made in Tunisia, 100% Halal » de l’humoriste Lotfi Abdelli n’épargne personne. A travers des scénettes rocambolesques, l’artiste le plus en vue de toute la capitale met en scène avec une verve féroce les travers de l’ère post Ben Ali, où l’islam est devenu la référence obligatoire pour tout et parfois n’importe quoi.

Dans ce contexte, la liberté de ton de « 100% halal » dérange : la moitié des représentations sont empêchées par des salafistes, tandis que les autres se jouent sans aucune protection policière. Les premiers reprochant au spectacle ses atteintes au sacré, et les seconds ses critiques à l’encontre de leur institution. « Même sous la dictature nous avions une très légère marge de liberté, remarque le comique. Alors qu’aujourd’hui cette marge, au lieu de s’élargir, est en train de s’amenuiser ».

Malgré tout, Lotfi Abdelli - dont la côte de popularité n’a cessé de grimper depuis qu’il a « inventé » le fameux « Dégage », slogan culte de la révolution tunisienne -, joue souvent à guichet fermé. « Sous Ben Ali nous avions un seul ennemi, clairement identifié. Maintenant, les prédateurs des artistes se sont multipliés, et on ne peut ni les apprivoiser, ni anticiper leurs intentions ». Décidé à ne rien lâcher, l’humoriste en est réduit à assurer lui-même la sécurité de ses spectacles et refuse de changer le titre de sa pièce que les adeptes de la mouvance islamiste radicale prennent comme une provocation.

Retour de l’autocensure

Comme lui, le nombre de ceux qui souffrent du virage islamiste pris par la Tunisie après la révolution ne cesse de croître. Les créateurs et autres intellectuels figurent en tête de liste. Tel Wled Ahmed, poète tunisien de renom qui, en raison de ces nouvelles menaces, a souhaité « pouvoir vivre dans un poème et non dans un pays ». Un vœu pieux, puisque ces simples vers lui valent aujourd’hui d’être pris à partie par des radicaux pour des textes « non conformes à la religion ». « Comment avons-nous pu nous révolter contre un Etat pour en produire un semblable ou pire », s’interroge-t-il.

Si le système a du mal à se débarrasser d’habitudes tenaces, difficile aussi pour le citoyen d’aller à contre-courant. Ainsi, le poète Béchir Moussa confie qu’il lui arrive à nouveau de changer ses textes ou de s’abstenir d’en réciter quelques-uns en public lorsqu’ils contiennent des métaphores faisant allusion au divin ou au corps de la femme. « C’est un vrai problème, analyse-t-il, car la création en général ne peut s’épanouir à l’intérieur de l’interdit ».

Femme « complémentaire » de l’homme

Mais la main mise des religieux sur cette nouvelle démocratie tunisienne ne touche pas que les artistes. De façon très préoccupante, les droits de la femme figurent également dans la ligne de mire aussi bien des islamistes modérés au pouvoir que des mouvements radicaux. Ainsi, les membres majoritaires à sensibilité islamiste de l’Assemblée nationale constituante (ANC), qui avec les autres élus ont en charge la rédaction de la Constitution, ont soumis un projet de loi dans lequel est rappelée la « complémentarité » entre l’homme et la femme. Terme qui se substitue à celui « d’égalité », et qui a provoqué un raz-de-marée de colère chez les Tunisiennes. Les manifestations

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