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Analyse de pratique salle de réveil

Étude de cas : Analyse de pratique salle de réveil. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Avril 2017  •  Étude de cas  •  1 460 Mots (6 Pages)  •  3 480 Vues

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DUPUY Julie

Promotion 2014/2017

Formateur référent : DE SEVIN Marion

Analyse de pratique professionnelle – Semestre 5 P2

   La situation que j’ai choisie en tant que support à mon analyse de pratique professionnelle s’est déroulée dans la salle de surveillance post interventionnelle d’une clinique médico chirurgicale de la région parisienne, lors de mon second stage du cinquième semestre. Cette analyse de pratique évoquera une situation relationnelle avec un patient.  Nous verrons successivement la description de cette situation de soin, son argumentation puis son analyse.

Monsieur B. est âgé de 68 ans. Il est entré dans le service de chirurgie digestive et viscérale de la clinique le 23 janvier 2017 car il est atteint d’un cancer colo rectal nécessitant une résection chirurgicale prévue le 24. Il est également suivi par le service de cancérologie de la clinique. Son cancer a été découvert via la présence d’une tumeur maligne située au niveau de l’intestin grêle. L’évolution du cancer de Mr B nécessite à ce jour une colectomie suivie d’une iléostomie définitive. Mr B est aujourd’hui retraité après avoir travaillé dans l’imprimerie et vit avec sa femme dans un pavillon de la région parisienne. Il a 2 enfants et 4 petits enfants vivant dans le sud de la France. Sa femme et lui ont acheté il y a quelques années une petite maison dans le sud pour profiter de leur famille l’été. Auparavant, a 53 ans, Mr B a subit une colostomie temporaire suite à la maladie de Crohn. Cette dernière est à présent traitée par Prednisolone.

Lors de la prise en charge de Mr B dès la sortie du bloc opératoire, je l’ai installé et lui ai posé le matériel nécessaire à la surveillance post-opératoire : brassard à tension, oxymètre de pouls, changement de la poche d’hydratation, pose des antalgiques prescrits en IV dès l’arrivée en SSPI (Perfalgan, profénid et acupan) et installation d’une couverture chauffante. Tout en l’installant, je me présente et lui explique que je vais le prendre en charge durant son passage en salle de réveil. Je lui dis que l’opération s’est bien déroulée et lui demande comment il se sent, s’il présente des douleurs. Il dit se sentir bien à ce moment-là et évalue sa douleur à 4/10. Je lui explique que des antalgiques sont actuellement en cours pour éviter que la douleur augmente mais de ne pas hésiter à me solliciter en cas contraire, et que je suis disponible s’il a des questions ou éprouve simplement l’envie de parler. En effet, le temps peut sembler long pour les patients en salle de réveil et certains apprécient de pouvoir échanger avec les soignants s’ils le souhaitent. Mr B souhaite à cet instant se reposer en « profitant de la couverture chauffante ». Je le laisse alors se reposer, en passant discrètement toutes les 15 minutes pour tracer les éléments de surveillance sur la feuille de suivi post-opératoire. Environ 40 minutes plus tard, Mr B m’interpelle. Son faciès est devenu anxieux. Je lui demande ce qu’il se passe. Il m’explique s’inquiéter à propos de la stomie et me dit : « Vous le savez peut-être, mais j’ai déjà été porteur d’une stomie temporaire auparavant. Ce fut une période difficile pour moi car j’avais du mal à gérer les soins liés à celle-ci et j’avais besoin d’une infirmière à domicile pour m’aider. J’avais du mal à faire bien les choses car même si je pouvais la regarder sans difficulté et l’acceptais, j’avais du mal à la toucher ». Je lui demande alors ce qui lui donnait des difficultés : peur d’avoir mal ? Peur de mal changer la poche ? Il me dit alors qu’il avait peur de mal faire, de « faire des bêtises », que cela avait beaucoup limité ses sorties à l’extérieur. Il ajoute « et encore, à l’époque je savais que ce n’était que temporaire, alors c’était acceptable ! Et c’est seulement maintenant, une fois qu’elle est là, que je réalise vraiment que celle-ci je vais la porter pour toujours ! ». Je lui demande alors si ce qui le préoccupe le plus est la stomie en elle-même, ou les contraintes liées à l’entretien de cette dernière.

J’apprends alors que la préoccupation principale de Mr B est de pouvoir partir dès le mois d’avril dans le sud définitivement. Dans son village, il m’expliquait qu’il n’y a pas de médecins et/ou d’infirmières à domicile. De plus, il aimerait pourvoir «se couper » du milieu hospitalier. Il ne voyait cependant  pas comment faire avec l’entretien de la stomie, par peur de ne pas arriver à la changer, « qu’elle tombe, que ça sente mauvais ».

En salle de réveil, je n’étais pas vraiment en mesure d’élaborer des objectifs à atteindre et évaluer car les patients restent en grande majorité moins de 2 heures. Mais j’ai essayé avec lui de cibler ce qui l’inquiétait le plus afin de transmettre à l’équipe de chirurgie, qui pourra mettre en place un projet éducatif par la suite. Par chance, il était à ce moment-là l’unique patient de la SSPI et j’avais donc tout le temps pour l’aider. Je lui ai demandé ce qu’il souhaitait le plus vis-à-vis de la gestion de sa stomie : « je souhaiterais avoir plus confiance en mes capacités de gérer la poche moi-même. J’ai bien assez fréquenté les hôpitaux et vu assez de blouses blanches. Ce n’est pas contre vous bien sûr ! » dit-il en riant. Je sens à cet instant qu’il s’est détendu car il arrive à en plaisanter. Je ris aussi et reformule en disant « donc le principal pour vous est d’acquérir une autonomie totale dans l’entretien de votre stomie ? »

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