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Criminologie Clinique

Dissertation : Criminologie Clinique. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Mai 2013  •  3 823 Mots (16 Pages)  •  2 090 Vues

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I. Présentation de la criminologie clinique

a) définitions

C La criminologie générale a essentiellement pour objet de coordonner, comparer, confronter les résultats obtenus par différentes sciences criminologiques ou spécialisées et d’en présenter un exposé systématique. C La criminologie clinique est une approche multidisciplinaire dont le but est d’apprécier le délinquant étudié, de formuler une hypothèse sur sa conduite ultérieure et d’élaborer le programme des mesures susceptibles de l’éloigner d’une récidive éventuelle.

b) Evolution historique

Garofalo (1852-1934) forme avec Lombroso et Ferri le trio connu sous le nom «d'Ecole positiviste italienne». Le mouvement positiviste se présente comme une réaction au droit pénal classique et néo-classique. Pour eux, si le droit pénal traditionnel fait faillite, c’est parce que qu’il est lié trop étroitement au dogme du libre arbitre et à la vertu de l’intimidation. Partageant ces thèses communes, les représentants de l'école positiviste - ou positive - n'en avaient pas moins leurs orientations propres et divergentes :

1) Lombroso (1836-1909)

Psychiatre, il tente essentiellement de dégager un type morphologique d'homme criminel et d'expliquer le comportement criminel par un déterminisme individuel, Certains « phrénologistes » l'avaient précédé dans cette voie.

2) Enrico Ferri (1836-1929)

Il s'écarte des conceptions trop strictement anthropologiques et insiste sur l'importance, à côté des facteurs criminogènes individuels (constitution organique, hérédité, etc.), des facteurs physiques (climat, conditions météorologiques, dont Lombroso avait déjà parlé) et surtout des facteurs sociaux et économiques (misère, chômage, etc.). Inaugurant la criminologie sociologique.

3) Garofalo (1852 – 1934)

Magistrat et professeur de droit criminel, il peut être situé dans cette même orientation sociologique mais les préoccupations juridiques s'y font plus intenses. Garofalo s'est efforcé de découvrir les éléments constitutifs et permanents d’un “délit naturel”, c'est-

à-dire des actes auxquels une réprobation sociale a été en principe attachée par les peuples tout au long de l'histoire de l'humanité. Il s'agirait essentiellement de l'offense faite à l'un ou l'autre des sentiments altruistes primordiaux : • la pitié • La probité. Garofalo adopte donc un principe théorique totalement opposé à celui des juristes qu'il n'hésite d'ailleurs jamais à critiquer puisqu'il fonde sa conception du crime (ou délit naturel) non pas sur la violation d'un droit mais plutôt sur celle d'un sentiment.

c) Concepts de base

• Etat dangereux

Pinatel reprend le concept développé par Garofalo. Il le considère comme étant le concept de base de la criminologie clinique. Elle peut dès lors étudier le délinquant suivant les 3 directions définies ci-dessous.

L’observation

Il s’agit des mettre en évidence le plus de données possibles sur les formes de l’activité criminelle du sujet étudié, sur sa personnalité et les facteurs qui ont contribués à sa formation, sur les mécanismes et les facteurs du passage à l’acte. Cela suppose d’avoir recours aux méthodes d’investigation empruntées aux criminologies spécialisées (examen médico-psychologique et social).

L’interprétation

Celle-ci consiste en la synthèse des appréciations partielles émises par les différents acteurs intervenant au cours de l’examen médico-psychologique et social.

La première démarche de cette synthèse est celle du diagnostic criminologique qui a pour but d’apprécier l’état dangereux d’un individu en étudiant sa capacité criminelle et son degré d’inadaptation sociale. Il constitue donc un jugement de valeur.

La seconde est celle du pronostic social qui ne constitue pas un jugement de valeur, mais une hypothèse sur le comportement ultérieur du sujet, et qui par conséquent doit prendre en considération la situation dans laquelle le sujet risque de se trouver placé. Etant donné le nombre considérable de diagnostics marginaux, les pronostics étaient souvent vagues et entachés d’erreurs, c’est pourquoi le deuxième Congrès International de Paris a émis, en 1951, le vœu d’utiliser les statistiques pour élaborer les pronostics. Celles-ci se retrouvent sous la forme de schèmes de pronostics ou de tables de prédiction.

La troisième démarche est le programme de traitement. Envisagé à un niveau individuel, il prévoit les méthodes à mettre en œuvre, et cherche à apprécier les avantages et inconvénients du cadre dans lequel le traitement doit être appliqué.

l’expérimentation

Elle est constituée par l’élaboration du programme de traitement dont le but est d’éviter la récidive et qui exige des garanties de technicité. Il est donc nécessaire d’organiser le contrôle scientifique de l’exécution et ce parce que l’élaboration et la mise en œuvre du programme de traitement reposent sur une interprétation non standardisée effectuée à partir de la double interprétation, constituée par le diagnostic criminologique et le pronostic social.

• L’examen médico-psycho-social

Ce sont Lombroso et Garofalo, qui en 1890 insistèrent sur le caractère indispensable de l’examen médico-psychologique et de l’enquête sociale. A la base de tout examen médico-psychologique et social figure une enquête sociale approfondie qui s’attache à déceler la part de l’hérédité et du milieu dans la genèse du délinquant et reconstitue l’histoire du sujet, de sa famille et de son délit à partir d’interrogatoires.

Cet examen suppose le recours à différents types d’examens : - l’examen médical : est effectué par un praticien qui doit apprécier le développement physique du sujet, constater certains stigmates de dégénérescence, déterminer son état de santé actuel et le juger en fonction des antécédents héréditaires et personnels ; - l’examen psychiatrique : se résume essentiellement dans l’examen clinique sous la forme d’interviews et est inséparable de l’examen neurologique qui permet l’évaluation de certaines composantes du tempérament ; - l’examen

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