Instrumentalisation de la laïcité, Grand Oral, HGGSP
Dissertation : Instrumentalisation de la laïcité, Grand Oral, HGGSP. Recherche parmi 303 000+ dissertationsPar kira123 • 7 Novembre 2025 • Dissertation • 1 687 Mots (7 Pages) • 14 Vues
Cette année marque les 120 ans de la loi de 1905, fondatrice de la laïcité en France. Plus que jamais, ce principe est au cœur de débats , la laïcité est souvent mal comprise : on la réduit à une valeur morale alors qu’elle est d’abord un principe juridique, constitutionnel, garantissant la liberté de conscience et l’égalité de tous devant la loi, sans distinction de religion ou de conviction. C’est le droit de croire, de ne pas croire, de ne plus croire ou de changer de conviction. La laïcité est le cadre qui permet l’expressions de tout opinions.
Si j’ai choisi ce sujet, c’est parce que la laïcité est omniprésente dans l’actualité et dans nos vies : en cours d’EMC, à la radio, dans les débats sur le port du voile. On l’accuse parfois de restreindre les libertés individuelles, alors qu’elle est essentielle à la cohésion de notre société. La question centrale est donc : la laïcité en France est-elle un principe en tension, entre la préservation de la cohésion sociale et la garantie des libertés individuelles ? D’abord, nous verrons les origines de cette laïcité en France. Ensuite, nous analyserons les tensions contemporaines autour de la laïcité, Enfin, nous verrons le rôle central de l’éducation et des réseaux sociaux dans la compréhension et la défense de la laïcité.
Part 1
La laïcité s’enracine dans l’histoire révolutionnaire : la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 pose la liberté de conscience comme un droit fondamental, àcondition de ne pas troubler l’ordre public Dès 1789, l’État s’approprie les biens du clergé, reconnaît les protestants puis les juifs comme citoyens, et impose le mariage civil. Progressivement, l’État sécularise la société : en 1795, il ne reconnaît ni ne subventionne aucun culte.
Cependant, avec Napoléon et le Concordat de 1801, l’État rétablit des relations officielles avec l’Église catholique, reconnaissant le catholicisme comme « religion de la majorité des Français », tout en assurant la liberté de culte. Ce compromis rompt avec la laïcitéstricte, mais pose les bases d’un contrôle étatique sur les religions.
C’est à la fin du XIXe siècle que le combat pour la laïcité reprend, sous l’impulsion de figures comme Jean Jaurès, qui défend une école publique émancipatrice, affranchie de l’influence religieuse, mais respectueuse de la liberté de conscience. La loi de 1905, portée par Aristide Briand, consacre la séparation des Églises et de l’État : l’État ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte, garantissant ainsi la neutralité de la puissance publique et la liberté de conscience.
Malgré la vigueur des débats et les résistances, notamment du côté catholique et du Vatican qui condamna la loi, le texte de 1905 est souvent qualifié de loi d'apaisement et de compromis, plutôt que de loi anticléricale ou de combat. L’objectif affiché était de garantir la liberté de conscience et le libre exercice des cultes (article 1), tout en affirmant l’indépendance réciproque de l’État et des Églises (article 2).
Pendant l’Empire coloniale français ces question de dialogues entre différentes religion était primordial et plus antérieurement, la place des juifs, et protestant en France fut au cœur des débats en France.
Les dernières décennies ont apporté de nombreux défis liés aux évolutions sociétales et à la diversité culturelle du pays. Les questions liées à l'intégration des minorités ethniques et religieuses, sont au cœur des controverses actuelles.
L'Islam est notamment au centre des débats sur la laïcité. Depuis 2004, les élèves ne peuvent pas porter de signes visibles comme le voile à l'école publique. Cette loi montre que le rôle de la République est de protéger les enfants au sein de l’école pour leur permettre à leur majorité d’avoir toutes les clés pour faire des choix en pleine conscience. Depuis 2010, il est interdit de dissimuler son visage dans l'espace public, interdisant le niqab et la burqa. Enfin, en 2016, la neutralité s'est étendue aux entreprises travaillant pour un service public.
La stratégie d'infiltration de structures culturels, sportives par des groupes à visée communautariste ou islamiste, notamment les Frères musulmans, afin de modifier progressivement les règles ou pratiques internes pour les aligner sur une lecture fondamentaliste de l'islam, est un phénomène préoccupant. L'entrisme est donc dangereux pour notre société et il est essentiel de lutter contre. Cependant, ce combat est souvent détourné par des personnalités politiques.
La Proposition de loi visant à assurer le respect du principe de la laïcité dans le sport, du sénateur Michel Savin puis reprise par Stéphane Piednoir, déposée en mai 2024, a pour principal but d'interdire le port de signes religieux ostentatoires dans toutes les associations, y compris amatrices. Le débat (houleux) lors de la séance montre un clivage politique sur les positions prises. En effet, la droite et le centre ont fait union défendant leur position prônant la neutralité du sport et l'émancipation de la femme. À l'inverse, la gauche est relativement contre cette proposition de loi, notamment l'article 1 qu'elle juge anticonstitutionnel et à l'encontre de la loi de 1905. Elle dénonce la stigmatisation des femmes musulmanes.
Notons que le rapport sur « l'entrisme » des Frères musulmans évoque très peu la question de l'entrisme dans le sport, on parle tout de même de 25 à 130 clubs qui seraient concernés, donc même si existant et inquiétant, il concerne une minorité de clubs, 0,08% de ceux-ci.
Cette proposition est soutenue par Gérald Darmanin, ministre de la Justice, et Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, qui lors d'un meeting organisé par le collectif "Agir ensemble" contre l'islamisme le mercredi 26 mars à Paris, a exprimé que le port du voile dans le sport est « un vrai marqueur de soumission » puis a ajouté « Vive le sport, à bas le voile ». Notons qu'en tant que ministre de l'Intérieur, il se doit de garantir la liberté de culte et la laïcité.
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