Analyse du film Spotlight pour un cours de sciences politiques

Le film Spotlight réalisé par Tom McCarthy est basé sur des faits réels sur le sujet des prêtres catholiques qui ont agressé des enfants pendant plus de 30 ans aux États-Unis, notamment à Boston. Par exemple, John Geoghan (« l’affaire Geoghan ») a abusé des mineurs dans 6 paroisses pour une durée de 30 ans. Selon l’avocat des victimes, le Cardinal Law ainsi que l’Église étaient au courant, mais ils n’ont rien fait pour les protéger. Les prêtres prenaient surtout avantage des enfants venant de familles pauvres et qui n’oseraient pas les dénoncer. Les raisons que l’on donnait pour ces prêtres lorsqu’ils se faisaient transférer sont entre autres qu’ils étaient en congé de maladie ou sans affectation. Le Boston Globe avait déjà publié 2 articles sur le sujet en l’espace de quelques mois, mais sans plus. Les articles étaient plutôt passés inaperçus. C’est à l’arrivée du nouveau rédacteur en chef, Marty et de son intérêt à poursuivre l’Église catholique que l’équipe Spotlight s’est remis plus sérieusement sur le dossier.

Une notion clé présentée dans le film est la mise à l’agenda qui se définit par une « étape durant laquelle les autorités publiques décident de se saisir d’un enjeu public » (Chrun, 2025). Elle est présentée dans le film par l’équipe Spotlight qui est allée recueillir les documents dans leurs archives qu’ils avaient utilisés dans le passé, des interviews avec les victimes, des rencontres avec des hommes témoins pour confirmer le nom des prêtres et la récupération des dossiers des victimes ayant porté plainte qui avaient été mis clos par un juge auparavant, à la demande de l’Église. Tous ces éléments étaient essentiels avant de pouvoir exposer le problème publiquement parce qu’ils exposent non seulement l’Église catholique, mais aussi le système.

Après avoir visionné le film, je constate que dépendamment de l’acteur politique qu’il s’agit et de qui ou quoi il veut protéger, rendre un problème public peut être plus complexe qu’on croit. Tout acteur politique ne détient pas toujours les meilleurs intérêts pour les citoyens et nous avons également vu en classe que de « ne pas agir est en soit une politique publique » (Chrun, 2025) pour des raisons stratégiques venant de l’État. D’après une organisation non gouvernementale, plus de 7 000 prêtres auraient été accusés d’agressions sexuelles de 1950 à 2016 aux États-Unis. Un évêque du diocèse de Pennsylvanie nommé Lawrence Thomas Persico a dénoncé la non-intervention de l’Église catholique :

« Vous avez été trahis par des gens qui se prétendent les serviteurs de Dieu, des enseignants, ou des représentants de la communauté. Si vous lisez le rapport, vous y trouverez des choses répugnantes et il n'y a aucune, aucune excuse » (Muntzer, 2018).

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