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Projet de Recherche en Science politique

Mémoire : Projet de Recherche en Science politique. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Novembre 2021  •  Mémoire  •  24 316 Mots (98 Pages)  •  374 Vues

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« L'Afrique d'aujourd'hui est menacée par des conflits meurtriers, qui se caractérisent par une implosion interne des États et des nations. Des guerres internes nous ont permis de découvrir avec horreur et stupéfaction les moyens barbares d'extermination massive des populations »[1]. Ces propos traduisent fidèlement la situation dans laquelle se trouve l’Afrique. De la Somalie en passant par la Sierra Léone, la Côte d'Ivoire, le Mali, la Guinée-Bissau,  le Soudan ou la Libye, le continent noir connaît chaque année, de nouveaux foyers de tension. Après les guerres d'indépendance, les guerres ethniques qui n'ont pas fini de ravager le continent, une nouvelle forme de conflits s'est développée : il s'agit des crises politiques. Elles sont généralement consécutives aux élections présidentielles qui finissent par de difficiles contentieux. La gestion des crises politiques s'avère souvent impossible à l'interne, du simple fait que les acteurs sont souvent campés chacun sur sa position. La mission de gestion de ces conflits revient donc aux organisations internationales. C’est dans cette perspective que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui a pour mission d'assurer une coopération intégrative, s’est progressivement transformée, sous la pression des événements politiques, en une organisation également  chargée de promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité, condition sine qua non pour un développement régional durable. Toutefois il convient de s'interroger sur l'efficacité des politiques envisagées par cette organisation pour effectivement résorber les conflits armés ainsi que les crises politiques dans les États membres dont la manifestation, compromet tout espoir d'effectivité de ce développement durable tant recherché dans la sous-région.

Ce constat a ainsi suscité notre intérêt pour le présent sujet intitulé : «Le rôle de la CEDEAO dans le maintien de la paix et de la sécurité en Afrique de l’Ouest». Notre travail consiste à faire une analyse critique des actions de la CEDEAO pour maintenir la paix et la sécurité dans cette partie du continent en nous basant sur les crises en Guinée-Bissau, au Mali, au Burkina-Faso et en Gambie.

L’objet de notre étude est d'examiner les actions et les réalisations de la CEDEAO dans la gestion des conflits dans les pays membres, à savoir les conflits en Guinée-Bissau, au Mali, au Burkina-Faso et en Gambie. Ce qui nous permettra de mesurer l'efficacité de cette organisation du point de vue de ses interventions dans les crises, d'en identifier les insuffisances et de proposer des solutions pouvant combler ces insuffisances afin d’éviter que de tels résultats se reproduisent en cas d'éventuels et ultérieurs conflits au sein de la région. L’intérêt du présent mémoire réside dans le fait que cette étude nous conduit à l'application de certaines théories acquises durant notre formation, notamment sur les bienfaits de l'intégration régionale et de l'assistance mutuelle.

L’une des priorités majeures des États de l’Afrique de l’Ouest reste la question de maintien de paix, de sécurité et de stabilité dans le continent du fait des nombreux conflits meurtriers et dévastateurs que le continent enregistre constamment. L'observation de la pratique sociale en Afrique, après plus d’un demi-siècle d’indépendance, semble confirmer la thèse centrale de René Dumont selon laquelle « l'Afrique n'est toujours pas partie »[2]. Cette observation révèle selon son auteur que l'individu au pouvoir incarne l'État dont la survie dépend finalement de son humeur, de son vouloir.

La prolifération des conflits dans la région, a suscité la mise en place de tout un arsenal de dispositions pour leur prévention et leur résolution par la CEDEAO. En dépit de tout cet arsenal de dispositions, pourquoi la CEDEAO manque de dynamisme à intervenir dans les conflits et comment peut-on justifier son incapacité de mener à elle seule, une intervention militaire décisive dans  des environnements un peu complexes alors qu’en tant qu’acteur diplomatique elle réussit ? Comment remédier à cette situation en cas d'éventuels conflits ultérieurs au sein de la région ?

En guise d'hypothèses, l'on présume que c’est l’incapacité des acteurs de la CEDEAO à déterminer tôt, une position unanime face aux conflits, la lenteur des prises de décisions dans la communauté  qui justifie son manque de dynamisme à intervenir dans les conflits. Ensuite, L’incapacité de la CEDEAO de mener à elle seule, une intervention militaire décisive réside dans le manque de ressources nécessaires pour conduire les opérations de maintien de paix et de sécurité dans la sous-région. Enfin une disponibilité suffisante de ressources nécessaires pourrait rendre la CEDEAO plus autonome ainsi elle serait indépendante des autres institutions internationales et plus dynamique à intervenir dans les situations qui menacent le maintien de la paix et de la sécurité sous régionale

Quelques techniques nous ont permis de récolter et d'analyser les données de cette étude. En premier la recherche documentaire ou la documentation nous a aidés à exploiter non seulement les différents documents présents dans certaines bibliothèques de la place mais aussi consulter les documents sur internet (rapports, articles, mémoires, etc.) afin de bien dresser l’état de la question. Ensuite, l'analyse de contenu nous a permis d'exploiter le fond des données récoltées tout au long de nos recherches et investigations. Nous les avons analysées et interprétées en y appliquant une critique raisonnable pour donner un sens scientifiquement acceptable à notre réflexion.

Pour ne pas éparpiller les énergies en abordant un sujet trop général, notre travail se délimite dans le triptyque espace-temps-institution. En effet, nos investigations couvrent la période allant de 2004 à 2017 (temps). La première situation est caractérisée par l'existence du conflit en Guinée-Bissau (espace 1) dont l'ampleur exigera l'intervention de la CEDEAO (institution) qui lutte pour la promotion de la paix et de la sécurité dans la sous-région, intervention qui a abouti à une stabilisation des tensions politiques. La deuxième situation porte sur la crise politique au Mali (espace 2) qui a souligné à la fois l’importance de la CEDEAO (institution) comme acteur diplomatique incontournable et son inconsistance comme instance régionale capable de mener seule une intervention militaire décisive dans un environnement complexe. La troisième situation est marquée par la crise politico-institutionnelle au Burkina-Faso (espace 3) qui révèle que la CEDEAO (institution) ne bénéficie pas d’une image d’impartialité et de neutralité, étant donné sa dépendance décisionnelle forte vis-à-vis des personnalités politiques de la région.[3] Pour finir la dernière, est marquée par la crise post-électorale en Gambie (espace 4) qui révèle l’évolution de la CEDEAO (institution) en tant qu’acteur diplomatique.

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