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Le capitalisme est-il moral

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Par   •  21 Décembre 2015  •  Dissertation  •  4 393 Mots (18 Pages)  •  2 289 Vues

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LE

CAPITALISME

EST-IL

MORAL ?


INTRODUCTION

« Il faut moraliser le capitalisme ! », tels étaient les propos de Nicolas Sarkozy lors de sa conférence de presse à l’ONU en septembre 2008.

Le capitalisme peut se définir comme la propriété privée des moyens de production et d’échange, par la liberté des marchés et par le salariat. Dans un pays capitaliste, l’entreprise est donc au service de ceux qui la possèdent – propriété vaut usage –, c’est-à-dire des actionnaires, bien plus que des clients ou des salariés. André Compte-Sponville, normalien et agrégé de philosophie (auteur de l’ouvrage “Le capitalisme est-il moral ?”) en donne une définition plus personnelle :  « c’est un système économique qui sert, avec de l’argent, à faire davantage d’argent ». Dans un pays capitaliste, l’argent va d’abord aux plus riches et non à ceux qui en auraient le plus besoin, les plus pauvres.

Dès lors, la moralisation du capitalisme devient une notion de plus en plus fondamentale dans notre société contemporaine renforcée par la crise financière de 2007.

Le capitalisme n’a pourtant pas que des inconvénients. Tout d’abord, il permet d’accéder à un grand choix de produit. La base du capitalisme, c'est de faire des profits en vendant des biens et des services. Il est donc normal qu'on en produise le plus possible pour en vendre le plus possible. Donc, les consommateurs ont accès à des millions de produits. La seule chose qui limite cet accès, c'est leur capacité de payer.
Ensuite,  l’effet de baisse des prix et de concurrence. Les compagnies sont souvent en concurrence pour offrir les mêmes produits. Évidemment, les gens ont tendance à acheter les moins chers. De plus, les usines sont souvent conçues pour produire des marchandises en grande quantité.  Enfin, le développement des sciences et des techniques : Les compagnies doivent vendre sans arrêt pour réaliser des profits. Il faut qu'elles trouvent sans arrêt de nouveaux produits pour répondre à de nouveaux besoins. On peut penser à la recherche de nouveaux médicaments, par exemple. De plus, les compagnies ont intérêt à baisser leurs coûts de production. Elles doivent donc développer de nouvelles technologies plus efficaces pour produire en plus grande quantité sans augmenter leurs dépenses. Elles participent ainsi au développement des sciences et des technologies.

Ainsi le capitalisme a longtemps été envisagé comme un bienfait planétaire. La chute du Mur et la victoire définitive du capitalisme contre le système soviétique ont probablement contribué à l’émergence de cet étrange moment des années 1990-2000, marqué par une foi démesurée dans le marché auto-régulé et un sentiment d’impunité absolue parmi les élites économiques et financières.
Pourtant, dans sa forme la plus extrême, ce temps est terminé. Encore faudra-t-il de nombreuses années avant que les discours publics se transforment en actes. La transparence financière et comptable est un chantier titanesque concernant aussi bien les paradis fiscaux que les grands pays, les sociétés non financières que le secteur bancaire, et nous ne sommes qu’au début du chemin menant à une régulation et à une prévention efficace des crises financières. Concernant les rémunérations insensées exprimées en millions d’euros, seuls des taux d’imposition dissuasifs au sommet de l’échelle des salaires permettront de revenir à des écarts moins extrêmes. On en prend la direction, mais la route sera longue, tant les résistances idéologiques sont fortes.

A une vision du monde opposant travailleurs et capitalistes, en vogue jusqu’en 1914 et encore dans l’entre-deux-guerres, nous avons progressivement substitué à partir de 1945 une vision toute aussi dichotomique, mais plus apaisante, opposant d’une part les " ménages ", supposés vivre uniquement de leurs salaires, et d’autre part les " entreprises ", univers certes dominé par une implacable logique de productivité et d’efficacité, mais surtout lieu où sont distribués les salaires, toujours croissants. Au cours du 20ème siècle, en particulier pendant les Trente Glorieuses, on a cru à tort que nous étions passés à une nouvelle étape du capitalisme, un capitalisme sans capital en quelque sorte, ou tout du moins sans capitalistes. Nous ne reviendrons jamais à ce monde enchanté des Trente Glorieuses, qui était pour partie un rêve pieux, et pour partie une période exceptionnelle et transitoire, correspondant à un capitalisme de reconstruction. D’abord pour une raison bien connue : les taux de croissance de la production de l’ordre de 4% ou 5% par an observés pendant cette période, qui permettaient d’alimenter une hausse soutenue du pouvoir d’achat et un sentiment de progrès perpétuel, s’expliquaient avant tout par un phénomène de rattrapage, après les décennies perdues du premier 20ème siècle (1914-1945). Mais également pour une raison moins connue, et plus profonde encore dans ses conséquences à long terme. A l’issue de la seconde guerre mondiale, après trois décennies de chocs extrêmement violents (destructions physiques d’immeubles et d’usines, faillites d’entreprises, hyper inflation), les patrimoines privés avaient de fait quasiment disparu. Tout laisse à penser que les patrimoines et leurs revenus vont se situer au 21ème siècle à des niveaux au moins équivalents à ceux du 19ème siècle et du début du 20ème. Ce sont les guerres qui ont fait table rase du passé, et qui ont temporairement donné l’illusion d’un dépassement structurel du capitalisme. Pour que le 21ème siècle invente un dépassement à la fois plus pacifique et plus durable, il est urgent de repenser le capitalisme dans ses fondements, sereinement et radicalement.

Dès lors, quelles sont les traductions concrètes de la profonde immoralité d’un tel système ? Ne serait-ils pas désormais nécessaires de songer à une refonte partielle ou complète ?

Face à des indicateurs en bernes la question même de la notion de capitalisme doit être posée (I)

Si la morale se définit comme un ensemble de règles de conduites à tenir, repenser le système, à la fois au niveau individuel, collectif et surtout international devient inévitable (II)


I. Le capitalisme, source d’immoralité :

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