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La science politique.

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Par   •  8 Février 2017  •  Cours  •  5 852 Mots (24 Pages)  •  860 Vues

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Premier thème : La science politique

Introduction

On peut définir la science politique comme la science des faits politiques, mais comment alors définir un fait politique ? La dimension politique d’un fait est variable dans le temps et dans l’espace. Tout n’est pas politique mais tout fait social est « politisable ». Les faits politiques ne sont pas politiques par nature, il n’y a pas en somme de définition universelle du politique.

Le politique au masculin, renvoie au champ dominé par des conflits d’intérêts régulés par le pouvoir.

La politique est l’activité de ceux qui assurent les fonctions de coordination des activités, de résolution des conflits, de hiérarchisation des objectifs que requiert l’existence de la société. La politique renvoie ainsi à la lutte pour la répartition du pouvoir. Le politique est ainsi l’objet de la politique.

Lorsqu’on parle de « la politique », on désigne l’ensemble des activités, des interactions et des relations sociales qui se développent et se structurent au sein de l’espace autonome de la lutte pour la conquête et l’exercice du pouvoir.

Par politique, on peut entendre aussi la scène sur laquelle s’affrontent, sous les yeux des citoyens, une série d’acteurs pour la conquête et l’exercice du pouvoir. Dans ce sens, Philippe Braud définit la scène politique comme « le lieu de compétition pacifique autour du pouvoir de monopoliser la coercition, de dire le droit et d’en garantir l’effectivité dans l’ensemble de la société concernée ».

Une politique ou les politiques renvoient à des formes d’action finalisée et leurs moyens visant à résoudre « un problème » ou à satisfaire « des demandes ».

La science politique est l’étude scientifique des faits considérés à un moment donné comme politiques. Elle rassemble une communauté de chercheurs qui analysent les mécanismes de la conquête, de l’exercice et de la conservation du pouvoir politique.

La science politique est spécifique dans la mesure où elle demeure une discipline très hétérogène.

I – L’autonomisation historique de la science politique

La politique fut l’objet de réflexions depuis plusieurs siècles, et c’est à partir du 19 eme siècle qu’elle émerge nettement. Elle est issue des sciences sociales et gagne son autonomie à la fin du 19 eme siècle.

Pendant plusieurs siècles la philosophie fut l’approche dominante dans l’analyse du politique, dans ce sens Platon et Aristote accordent à la politique une place importante. Au sixième siècle avant Jésus Christ apparaissent deux nouveautés : un régime politique nouveau à savoir la démocratie et une nouvelle manière d’envisager la politique à travers la philosophie. Platon et Aristote se posent la question du meilleur régime, pour le premier la philosophie doit se donner pour objectif de définir la cité idéale et parfaite, quant au second, il cherche à étudier les régimes de son époque et ceux qui l’ont précédé, les compare à fin de dégager la forme du meilleur régime.

Avec Machiavel (1469-1527), la politique commence à être pensée pour elle-même, ce dernier définit dans « le prince » la politique comme la lutte pour le pouvoir. La politique selon lui est « l’ensemble des moyens nécessaires pour accéder au pouvoir, pour s’y maintenir et pour en utiliser de la manière la plus utile ». La religion n’est plus pensée que comme un moyen parmi d’autres.

La philosophie politique renait et se développe au 17 eme siècle grâce aux pensées du contrat social. Ces théories marquent une rupture avec les pensées sur le pouvoir, dominantes depuis le moyen âge. Le principe de légitimité est renversé : ce n’est plus Dieu, mais les hommes qui deviennent la source de la légitimité, le principe du consentement des individus au pouvoir devient central.

Cette orientation philosophique est contestée par la naissance des sciences sociales au 19 eme siècle, qui se donnent pour objet l’étude scientifique de la société.

La philosophie politique est jugée par Emil Durkheim (père de la sociologie française), trop abstraite et trop déconnectée des faits.

Auguste Compte invente le terme sociologie et l’entend comme une physique sociale, il cherche à reprendre les principes et les méthodes des sciences de la nature pour les appliquer à l’étude de la société.

Pour Durkheim, la sociologie peut prétendre à l’objectivité et dégager les lois de fonctionnement social. Par conséquent, la société est une entité autonome, ce ne sont pas les individus qui font la société, mais la société qui fait les individus.

Durkheim invite à étudier les faits sociaux comme des choses, ce qui nécessite d’écarter le sens commun, les préjugés, qui sont des obstacles à la bonne connaissance de la société. Le sociologue doit se mettre à la place des acteurs mais il reste attaché à la neutralité axiologique.

La science politique a été une des dernières sciences sociales à apparaitre au 19 eme siècle, cette émergence est le produit de plusieurs évolutions : la dissociation du politique et du religieux, l’universalisation du suffrage et la démocratisation, la spécialisation de l’activité politique.

Ce que l’on entend par science politique jusqu’en 1945 est un ensemble de savoirs techniques orients vers un objectif précis : bien gérer l’Etat. C’est une science au service des gouvernants marquée par le droit.

La donne change après 1945, la méthode des enquêtes d’opinion, construite au Etats Unis, renouvelle l’approche des comportements politiques, ainsi se crée en France l’institut d’études politiques en 1945, qui développe des recherches sur les élections et l’opinion.

II- La science politique est une science sociale

Trois caractéristiques fondent la science politique comme science sociale : la neutralité axiologique, l’ambition de systématisation, l’utilisation de méthodes rigoureuses et spécifiques.

La science politique cherche à se prémunir des fausses évidences du sens commun. La difficulté est que le politiste est surtout pris dans les réalités qu’il cherche à objectiver, il doit donc objectiver son propre rapport à l’objet étudié.

La neutralité axiologique n’est jamais totale, la question du langage est cruciale, le politiste ne peut utiliser sans précaution les mots employés par les acteurs politiques.

La science politique est l’étude scientifique des phénomènes politiques, la recherche de la vérité est fondée sur un ensemble d’hypothèses vérifiées à travers des procédures empiriques.

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