De la démocratie en Amérique : Alexis de Tocqueville

De la démocratie en Amérique : Alexis de Tocqueville

TOCQUEVILLE

1805-1859

De la démocratie en Amérique, 1835-1840.

Introduction :  

        Tocqueville est un homme politique, il a été député et ministre des affaires étrangères de Napoléon III en 1849. C’est également un philosophe, un théoricien du politique et un sociologue.

Ce qui va être fondamental pour lui c’est d’étudier les transformations des mœurs au 19e siècle dans le sillage de l’avènement de la démocratie. A une époque, où la démocratie est encore incertaine en France, il veut convaincre les élites françaises de s’inspirer du modèle américain.

Paragraphe I : Une nouvelle forme de société.

        Tocqueville veut proposer une nouvelle vision de la démocratie. Jusque-là, avec Montesquieu 1689-1755 ou François Guizot 19e siècle, on étudiait la démocratie comme un régime institutionnel, on s’intéressait à la séparation des pouvoirs, au bon fonctionnement des institutions. Tocqueville veut introduire une nouvelle approche, il veut étudier la démocratie comme forme culturelle dominée par la question de l’Egalité. L’égalité en démocratie est d’abord politique et juridique, tout le monde doit jouir des mêmes droits, mais l’égalité est par ailleurs liée à la transformation des destins de classe. Pour Tocqueville, la caractéristique de la société aristocratique c’est d’être une société d’ordre où l’appartenance à un groupe social fonctionne comme un destin. Lorsque l’on naît maître ou valet, on est condamné à le rester. Les mêmes familles de valet peuvent rester au près du même maître pendant plusieurs générations. Dans la société aristocratique, l’inégalité est perçue comme naturelle, on pense d’une part qu’elle est voulue par Dieu et d’autre part qu’il est impossible de changer l’organisation sociale. Au contraire, dans la société démocratique, même si il existe toujours des inégalités sociales, la possibilité d’ascension est infiniment plus forte, on cesse de penser que l’inégalité est voulu par Dieu, la marque de la démocratie c’est la passion pour l’égalité.

On change fondamentalement d’univers mental, par le passé dans une société d’ordre, quelqu’un d’une catégorie supérieur pouvais considérés que les inférieurs n’appartenaient pas tout à fait à l’humanité : cf Madame de Sévigné 17e siècle, qui s’amuser que des paysans bretons se faisaient butter.

La culture démocratique considère au contraire que tous les hommes sont semblables, qu’ils sont donc égaux et que les plus faibles d’entre eux devront être protégés par des droits.

Tocqueville considère également que ce qui caractérise la démocratie c’est une conception particulière de la relation entre le corps social et l’autorité politique.

En démocratie, la force du pouvoir doit être divisée, ce qui caractérise la démocratie lorsqu’elle fonctionne bien c’est l’autonomie de la société civile : le fait qu’elle n’est pas contrôlé, maîtrisé par le pouvoir. Pour que la démocratie fonctionne bien il faudra que la société civile soit active, que les liens sociaux se développent face au pouvoir à travers la vie associative, politique ou religieuse.

Paragraphe II : La démocratie peut-elle être malade d’elle-même ?

        Tocqueville va considérer que la logique culturelle de la démocratie c’est celle qui place l’individu au fondement de la société. La culture démocratique postule l’autonomie du sujet, sa capacité à s’autodéterminer et donc à s’émanciper des autorités et des traditions, l’inconvénient pour Tocqueville c’est que cela peut mener à un individualisme ou l’individu se préoccupe d’abord de son bien-être, de sa réussite personnelle et qu’il délaisse alors la vie publique.

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