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Analyse du discours de Ben Ali

Mémoire : Analyse du discours de Ben Ali. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Novembre 2015  •  Mémoire  •  743 Mots (3 Pages)  •  1 354 Vues

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Conclusion :

Dans le Maroc contemporain, celui qui s’intéresse au discours public confronte en tout premier lieu la parole royale. En général, le discours royal analyse les événements importants, aussi bien intérieurs qu’extérieurs, les commente et en fait part à un auditoire vaste ou rarement restreint. Nous avons choisi d’analyser un discours royal historique en vue des circonstances qui ont traversé non pas seulement le royaume, mais  la quasi-totalité des pays du monde arabe. Ces événements marquent un tournant dans l’histoire de ces pays. Nous avons comparé le discours du 9 mars 2011 à celui du président en date de la Tunisie, Zine El Abidine Ben Ali, premier chef d’Etat à avoir quitté son poste sous la pression de la « révolution du jasmin ».

 Nous voulions comprendre jusqu'à quel point les manifestations ont eu un impact sur la manière de communiquer de ces deux chefs d’Etats. Nous étions surpris de voir que la conjoncture n’a eu aucun effet sur la communication du roi du Maroc, mais, a influencé le discours du président en date de la Tunisie, en lui imposant de nouvelles règles de communication.

D’une part nous avons constaté, en analysant le contenu de leurs discours à l’aide d’un logiciel de sémantique, que Ben Ali utilisait une argumentation rhétorique visant à convaincre et à persuader le peuple tunisien. Sa stratégie argumentative reposait sur la persuasion de son public. Il cherchait à l’émouvoir en jouant sur la corde sensible de l’émotion avec l’utilisation d’un vocabulaire des sentiments.

De plus, il tentait d’obtenir l’adhésion du public grâce à l’utilisation d’arguments de communauté, ceux-ci sont des présupposés qui reposent sur un accord préalable de l’auditoire. Le président en date présentait un ensemble de valeurs communes qui étaient difficile de réfuter. Enfin, pour la première fois, Ben Ali s’adressait en dialecte tunisien et non en arabe standard, comme son homologue marocain, cherchant ainsi à tisser des liens avec l’auditoire.

De son coté, le souverain marocain s’adressait au peuple dans un style narratif, exposant les différents changements qu’il compte opérer sans chercher à convaincre ou à persuader. Ne relatant à aucun moment les événements qui ont eu lieu, le discours semble détaché du contexte mouvementé de cette période.

D’autre part, nous avons scrupuleusement étudié les aspects de leur communication non-verbale. Il est évident que celle-ci peut court-circuiter le contenu du discours si elle n’est pas bien étudiée. Nous avons passé sous le crible les expressions faciales, les gestes, la voix, la posture pour tenter de leur apporter une explication voire une signification. Le constat était flagrant : Ben Ali faisait un effort communicationnel remarquable tandis que Mohammed VI proscrivait le langage du corps, autrement dit toute communication non verbale. Pendant que l’un gesticulait, prenait son temps pour parler et insister sur certains arguments qu’il considérait comme important, en haussant la voix ; l’autre était de marbre, lisait son discours comme s’il s’agissait d’une punition, avec une voix monotone et ne prêtait aucune attention à captiver son public. Pourtant, l’influence de la communication non verbale sur l’inconscient est notoire.

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