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Libéralisme et conservatisme sous la monarchie de juillet

Dissertation : Libéralisme et conservatisme sous la monarchie de juillet. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Janvier 2021  •  Dissertation  •  1 675 Mots (7 Pages)  •  491 Vues

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Libéralisme et conservatisme en France

(Restauration et Monarchie de Juillet)

Conservatisme et libéralisme se sont déjà affrontés en 1688, lors de la Glorieuse Révolution Britannique, entre les Tories défendant les prérogatives royales et les Whigs soutenant la primauté du droit. Il s’agit toutefois d’observer l’évolution de ces deux courants en France.

Du retour de Louis XVIII en 1814 puis en 1815 suite aux Cent-jours napoléoniens, à la Révolution de février 1848, deux régimes se succèdent: la Restauration et la Monarchie de Juillet. Durant cette période, on assiste au début et au développement de la tradition parlementaire, oscillant entre libéralisme et conservatisme.

La Restauration de la monarchie, symbole d’ordre mais détachée de l’adjectif « absolue », permettrait ainsi une sorte de synthèse entre l’Ancien Régime autoritaire et l’attachement à la liberté héritée de la Révolution. Ce compromis allie un aspect conservateur «qui tend à maintenir les traditions et l’ordre établi» (TLFi) aux principes libéraux unis par le souci de préserver les libertés acquises en 1789, suite à la chute de l’Empire. Néanmoins, le conservateur n’est pas le réactionnaire en tant qu’il admet le changement, non sans rester néanmoins méfiant vis-à-vis de la modernité. Au sortir de l’Empire, les conservateurs marquent leur attachement pour la monarchie, tandis que les libéraux, à l’instar de Benjamin Constant, prônent la voie parlementaire garantissant les prérogatives des individus contre l’arbitraire.

En quoi les chartes de 1814 et de 1830, en tentant une synthèse des principes libéraux et conservateurs, ont-elles préparé la transition entre monarchie absolue et république?                                                 Bien qu’elle soit fragile, une esquisse de régime parlementaire est amorcée sous les monarchies légitimistes et conservatrices de la dynastie des Bourbons ; pour être renforcée sous la couronne orléaniste de Louis-Philippe Ier, non sans contradictions.

 

I-                    Les monarchies légitimistes et conservatrices de la Restauration sur la voie parlementaire

La tendance conservatrice s’estompe et le régime se libéralise avec la pratique. Il faut considérer la Restauration comme la volonté de réconcilier la France de l’Ancien Régime et la France issue de la Révolution.

  1. Un conservatisme prééminent en théorie avec une conception unitaire du pouvoir

Le conservateur voit dans le passé et la tradition une source de légitimité et de sagesse que les changements sociaux menacent.

En effet, la Charte du 4 juin 1814 confie entièrement la fonction exécutive au roi Louis XVIII, l’article 13 dispose que « la personne du roi est inviolable et sacrée. Au roi seul appartient la puissance exécutive »,

Le roi fait également partie de l’appareil législatif avec la chambre des députés départementaux et la chambre des pairs. Mais surtout, lui seul est à l’initiative des lois, en les proposant, sanctionnant et promulguant ; les Chambres ne peuvent que le supplier. Il nomine tous les pairs de France soit à vie soit sur principe héréditaire et peut dissoudre les chambres. De plus, il jouit d’un droit de véto absolu, contrairement à celui de son frère Louis XVI qui était suspensif en 1791. Le roi recouvre alors de nombreuses prérogatives en octroyant la Charte, qui le définit comme roi de droit divin. Ainsi, le préambule de la Charte fait référence à la « divine providence ». C’est donc moins la charte que les lois fondamentales qui confère au roi son pouvoir. Les conservateurs croient en un ordre transcendant et se méfient de l’importance moderne donnée à la raison humaine.

En outre, le terme « charte », défini par Michel de Villiers comme « l’acte d’un souverain constatant les droits et libertés de la population » est un terme médiéval et le drapeau blanc à fleur de lys remplace le drapeau tricolore. On ressent donc la nostalgie de l’Ancien Régime, forte chez les conservateurs.

Le suffrage universel masculin de la Constitution de 1793 est associé à la violence révolutionnaire et laisse la place au suffrage ultra-censitaire ; il faut payer des sommes très élevées = et 99% des adultes masculins se voient refuser le droit de vote. De plus en 1820 est promulguée la loi du double vote permettant aux plus imposés de voter 2 fois, ce qui renforce les monarchistes dans la Chambre.

Le frère et successeur de Louis 18, Charles X renoue avec la tradition de l’Ancien Régime en se faisant sacrer à Reims, et il nomme des ministres ultras sans tenir compte des majorités à l’AN (par exemple Polignac) et dissout la Chambre élue avant même qu’elle ne se réunisse. Il dira même « Plutôt scier du bois que de régner à la façon d’un roi d’Angleterre »

 

2.       Une pratique politique proche du parlementarisme

La forme bicamérale du Parlement renvoie au système britannique avec la chambre haute pour l’aristocratie et la chambre basse populaire. Cela permet de contrebalancer l’unité exécutive du roi et de garantir les libertés individuelles.

Même si les chambres sont extérieures à l’initiative des lois, elles sont décisives pour les discuter et les voter. C’est cela qui distingue la monarchie limitée de la monarchie absolue. Sous l’AR, le roi n’avait pas besoin de consulter les Etats Généraux.

Par ailleurs la primauté du roi dans la charte est estompée avec la constitution d’un cabinet ministériel, la responsabilité du gouvernement devant le Parlement.

Le monarque comprend la nécessité de gouverner avec les Assemblées et de s’appuyer sur la majorité. Il doit se confronter aux opinions de l’opposition, tel que le souhaitent les libéraux.

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