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Le jazz japonais des années 1910 à 70

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Par   •  27 Avril 2021  •  Commentaire d'arrêt  •  2 142 Mots (9 Pages)  •  497 Vues

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Le jazz japonais en 60 ans

Le jazz japonais, a première vue, cela peut apparaître comme une bizarrerie. Le sujet du jazz est déjà assez vaste et on pourrait considérer ça comme anecdotique. Pourtant lorsque l'on se penche sur le sujet il y a énormément à dire. Les premières rencontres des japonais avec le jazz, l'occupation américaine, tout cela ont forgé une histoire bien à part qui est aujourd'hui un genre bien reconnu de la musique jazz.

J'ai choisi de diviser ces soixante ans en trois périodes majeurs, qui vont de 1910 à 1930, de 1930 à 45, puis de 45 à 70

1ère période 1910-1930

        1910. L'acquisition du jazz par les japonais :

        Notre première période va de 1910 à 1930. La musique jazz est devenue populaire au Japon après les visites de groupes d'Amérique et des Philippines, où la musique populaire américaine avait été introduite par les forces d'occupation. Au tout début, dans les années 1910, il y a une forte croissance des paquebots de luxe qui traversent le pacifique. Des américains et des Japonais se retrouvent sur la côte ouest américaine et au Japon, au port de Shanghai ou Manille. Sur ces navires, on retrouve généralement des orchestres qui vont profiter de ces nouvelles lignes touristiques pour travailler également dans les orchestres du hall des hôtels. Il y avait peu d'improvisation, en accord avec le jazz américain des années 1910 ou 20.

        Comme le soulève Taylor Atkins, auteur de « Blue Nippon : Authenticating Jazz in Japan », l'autre lien primaire entre jazz et japon sont les musiciens philippins. Parce que les Philippines étaient une colonie américaine, c'est censé être la raison pour laquelle ils sont devenus si habiles dans ce domaine. Ces musiciens philippins apprenaient le jazz et jouaient dans des orchestres d'hôtels et de paquebots, à Kobe, Osaka et Shanghai et dans des endroits comme ça. Certains musiciens japonais disent que la première fois qu'ils ont entendu quelqu'un «truquer» ou «ad-libbing», c'était des Philippins.

        1920. Un jazz local :

        La pratique du jazz local japonais, construite autour des performances des Philippins en visite, elle commence à émerger au début des années 1920, notamment dans les quartiers de divertissement prospères d'Osaka et de Kobe. En 1923, après un tremblement de terre à Tokyo, de nombreux musiciens et artistes se déplacent vers l'Ouest, à Osaka et à Kobe. Jusqu'à la fin des années 1920, une grande partie de l'action se déroulait là-bas pendant que Tokyo se reconstruisait. En 1924, la ville d'Osaka comptait déjà vingt salles de danse par exemple, ce qui donnait à de nombreux musiciens d'origine japonaise l'occasion de jouer du jazz professionnellement.


        Également, les maisons de disques Columbia et Victor ouvrent des filiales au Japon qui émettent un grand nombre d'enregistrements de jazz - soit ceux fabriqués aux États-Unis et importés, soit ceux qui présentent des artistes japonais. Selon Taylor Atkins encore une fois, cela « devient la musique des jeunes, des citadins, de la classe moyenne ou de la classe moyenne supérieure qui ont accès aux phonographes, à la dernière mode, qui vont dans les cafés, achètent des disques, écoutent à la radio, aller dans les salles de danse, aller au cinéma, aux événements sportifs. C'est l'un des nombreux divertissements dits modernes à leur disposition. Et ils ont une très forte conscience de participer à ce qu'ils croyaient être une vague ou un mouvement culturel mondial. »

        L '«américanité» et l'attrait de masse du jazz précoce comme musique de danse ont suscité des inquiétudes parmi l'élite japonaise conservatrice et, en 1927, les fonctionnaires municipaux d'Osaka ont publié des ordonnances qui ont forcé les salles de danse à fermer. Un grand nombre de jeunes musiciens sont passés à la scène jazz à Tokyo.

        On peut citer en 1929 la chanson populaire «Tokyo March » qui ancre vraiment le jazz dans la conscience populaire japonaise. Les paroles sont écrites par Saijo Yaso, qui caricature certaines scènes de la vie moderne tokyoïte, parlant donc de jazz, associé aux salles de danse,  aux «filles modernes» et aux «garçons modernes» - la version japonaise des clapets et des dandys. Il est intéressant de noter que la chanson était pourtant censuré sur NHK Radio, le radiodiffuseur national. La même année,  Fumio Nanri, le premier de ces artistes de jazz japonais à gagner une rénommée internationale jouera à Shanghai avec Teddy Weatherford.

2ème période 1930 – WWII

        Année 1930 :

        Dans les années 1930, en réponse aux qualités controversées de la musique jazz et à un fort nationalisme dans l'empire du Japon, des compositeur tentent de créer un type que musique jazz typiquement japonais. Koichi Sugii, par exemple, retravaille des chansons folkloriques ou théâtrales japonaises anciennes avec une touche de jazz et écrit de nouvelles chansons de jazz avec un contenu thématique japonais ou ressemblant à des mélodies traditionnelles connues.

En 1933, Chigusa, le plus ancien café de jazz du Japon, ou jazu kissa, ouvre à Yokohama. Les années suivantes, les cafés de jazz ouvrent un peu partout et fournissent une alternative populaire à la salle de danse, offrant les derniers disques de jazz (tout en accueillant parfois également des performances en direct) à un public à l'écoute attentive.

        1939-45. WWII :


        Bon pendant la Seconde Guerre mondiale, le jazz était considéré comme une «musique ennemie» et interdit au Japon donc il y a pas forcément grand chose à dire. Cependant, à ce moment-là, le genre était devenu beaucoup trop populaire pour qu'une interdiction complète réussisse. Parfois des chansons de type jazz d'un type fortement patriotique ont continué à être exécutées légalement.

De l'autre côté du pacifique, l'ère du swing battait son plein et le bebop en étaient à ses balbutiements mais de nombreux auditeurs continuaient d'écouter une telle musique.

3ème période 1945-70

1945. L'après guerre et l'occupation américaine :

        Après la guerre, l'occupation alliée (1945–1952) du Japon a un fort impact sur le jazz japonais. Des milliers de soldats américains stationnés au Japon veulent de la musique live, se divertir après la guerre. Et il veulent écouter la musique qu'ils écoutaient chez eux. Les musiciens américains n'étant pas suffisant pour remplir un club de dance-hall, ils embauchent des musiciens japonais. « L’occupation du Japon par les Américains après la Deuxième Guerre mondiale a fourni aux Japonais leur première expérience directe et intense de cette musique, » confie Yozo Iwanami, un grand critique musical japonais.  Cela devient un emploi plutôt sûr dans un Japon au chômage généralisé pendant l'occupation.

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