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La prostitution

Analyse sectorielle : La prostitution. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Décembre 2018  •  Analyse sectorielle  •  2 511 Mots (11 Pages)  •  381 Vues

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La prostitution, ou plus généralement le travail du sexe (catégorie plus large englobant les escort-girls, les acteurs / actrices de l’industrie pornographie, les « masseuses »,etc.) existe dans nos sociétés. En considérant que cette activité existe depuis longtemps, sous diverses formes (des relations dans un cadre religieux dans les sociétés mésopotamiennes au prostibulum publicum du Moyen-Age en passant par les Onsen Geishas japonaises), on pourrait s’attendre à une certaine normalisation de la pratique. Pourtant, la question de la prostitution et de sa réglementation reste un débat épineux dans nos sociétés modernes qui cherchent à la réglementer, pour des raisons diverses et différentes. Ainsi en France, si la prostitution n’est pas en soi illégale, certaines lois vont tout de même tenter d’apporter des réponses à ce « problème ». Cependant, pour beaucoup, ces lois ne sont pas correctes soit car étant soit trop laxistes, soit, à l’inverse restrictives et discriminantes envers les prostitué(e)s. Le rôle de l’Etat étant de protéger au mieux ses citoyens, et d’assurer une stabilité dans la société, on peut se demander quel rôle a t’il jouer dans la réglementation et la légifération de la prostitution. Plus exactement, la question serait :

Comment assurer la protection des prostitué(e)s sans pour autant limiter leurs libertés ?

De fait, pour un sujet aussi tabou, un grand nombre d’enjeux sur plusieurs niveaux sont soulevés. Et, comme toujours, le débat possède de nombreux acteurs et les opinions et les positions sur la question sont variées (Certain·e·s plaident en faveur de sa décriminalisation, de sa réglementation, d’autres réclament son abolition.). Il est donc important, avant de s’intéresser à la façon dont les pouvoirs publics abordent le sujet, de cerner les enjeux et les différentes approches du débat prostitutionnel :

-Les enjeux économiques :

On peut cerner, là encore, plusieurs enjeux économiques. A l’échelle de notre pays, il est complexe de définir le statut des prostituées en tant qu’acteurs de notre économie. Pour certains, la prostitution une activité commerciale comme une autre et il appartient avant tout aux individus de définir leur propre échelle de valeur, en acceptant ou en refusant, pour eux-mêmes, d’offrir ou de demander de tels services. Si on considère la prostitution ainsi, cela signifie qu’il existe un marché de la prostitution, qui fonctionne, comme tout marché, sur le principe d’offre et de la demande. Cela donnerait aux travailleurs du sexe un statut d’entrepreneur, une capacité à gérer son activité rémunératrice et donc, l’aptitude de générer, dépenser et ainsi faire circuler de l’argent dans notre économie. Cependant, pour d’autres cette vision des choses est quelque peu irréaliste dans le sens où la prostitution est en générale subi et forcé, que ce soit par la coercition des réseaux de proxénétisme ou pour des raisons d’ordre financier. De plus, il est important de rappeler que la prostitution n’est toujours pas compté dans le PIB français (et cela alors que les états membres de l’UE y sont tenus depuis la rentrée 2014). La prostitution est encore considéré comme faisant parti de l’économie souterraine, au même que le trafic de drogues ou d’armes. De ce fait, il est compliqué de chiffrer précisément ce que coûte, mais aussi ce que pourrait rapporter la prostitution à l’Etat. Cependant selon l’étude Prostcost réalisé par une association d’aide pour les prostituées, on évalue le coût de la prostitution pour la société française à 1,6 milliard d'euros. Parallèlement, le chiffre d'affaires de la prostitution serait de 3,2 milliards d'euros. . Le problème? "L'argent des clients de la prostitution est en bonne partie soustrait au circuit de l'économie classique" et notamment "envoyé à l'étranger", affirme l'étude. Cette dernière soutient que à 853 millions d'euros échappent ainsi au fisc. On pourrait se donc se demander comment l’état pourrait intégrer et récupérer cet argent mais également si il ne serait plus avantageux d’accorder aux prostituées un statut de travailleur classique, y compris si cela signifie devoir leur permettre d’accéder aux diverses aides sociales de l’Etat.

-Les enjeux politico-sociétaux

Longtemps laissé de côté dans le débat politique pour une question de « bienséance », la libération de mœurs entraîne forcément un regain d’intérêt pour le sujet. La prostitution est devenue un sujet politique à part entière. Mais, indépendamment du bord politique, les avis des différents acteurs de la sphère politique vont dans des sens différents. Ainsi, l’examen de la proposition de loi contre le système prostitutionnel en décembre 2013 a permis à l’Assemblée Nationale de s’exprimer à ce sujet. Sans étonnement, il apparaît dans les rangs de l’Assemblé un fort penchant vers la réglementation, voir l’abolition de la prostitution. Pour beaucoup, qui tiennent quand même à préciser qu’ils n’en font pas une affaire de mœurs, la prostitution présente une conception de marchandage du corps humain, d’une disposition du corps d’autrui contre de l’argent voir une forme d’esclavage moderne qui ne peut être accepté. La prostitution est d’ailleurs généralement assimilée à une forme d’inégalité hommes-femmes, à une violence sexiste du système patriarcal toujours présent, à un paroxysme de la domination masculine et de l’exploitation économique (Rappelons que 90% des prostituées sont des femmes). Si on peut féliciter que, lors des débats de 2013, une majorité de femmes (les premières concernés) purent s’exprimer, le fait qu’elles soient toutes issu de la classe dirigeante limite tout de même l’impact et l’inclusion de ces « minorités » « victimes ». D’ailleurs d’autres acteurs de la vie politique française se battent contre une trop forte réglementation qui, loin de protéger les prostituées,renforcerait plutôt la situation de précarité. Ainsi, des associations comme le STRASS, le syndicat du Travail Sexuel milite pour la décriminalisation de la prostitution, et pour que le travail sexuel soit régi par le droit commun. De plus, il apparaît que, malgré la recherche d’une loi correcte vis à vis de la prostitution, ces lois tendent plus à pénaliser clients et prostituées qu’à lutter contre les différents réseaux de prostitution. Car, dans le cas spécifique des prostituées victimes de trafic, illégalement sur le sol français, s’ajoute, en plus des divers dangers encourus par leur pratique, le risque d'être déclarée

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