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La Science Politique

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Par   •  3 Janvier 2015  •  7 455 Mots (30 Pages)  •  674 Vues

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PARTIE I : LES THEORIES DE L’ETAT

Elaborer une théorie de l’Etat signifie, en sciences politiques plus que dans un autre domaine, l’analyse des racines des phénomènes étatiques. C’est en effet de la réponse qui sera donnée au problème de la genèse de l’Etat que dépendra la nature de l’institution étatique et la définition qui convient de réserver l’Etat.

La réflexion sur la genèse de l’Etat est très ancienne. Déjà dans l’antiquité, des auteurs comme Aristote présentaient l’Etat comme une création spontanée et nécessaire. C’est un phénomène naturel produit des instincts de sociabilité qui incitent les Hommes à vivre en communauté. C’est cette même conception qui devait être exposée à Ibn Khaldoun dans son livre « Al Mokadima ». Dans le même sens, la pensée chrétienne (nettement par l’intermédiaire des théoriciens du Moyen âge) reprend l’idée de la nécessité de l’Etat, mais en le faisant résulter d’un plan inscrit dans les lois divines. Cette thèse constituera le fond des doctrines de l’origine providentielle de l’Etat. A l’encontre de cette conception devait naitre au sein de la pensée antique puis libérale.

A la fin du 17ème siècle, une tendance pour qui l’Etat n’est pas un phénomène naturel et nécessaire, c’est le produit d’un artifice d’une convolution, c’est une création de la volonté humaine (l’idée de contrat social).

A l’instar de Jean Jacques Rousseau et de Jean Locke (1760), qui ont soutenu de telles thèses, l’Etat est le résultat d’un contrat passé entre les Hommes vivants en société. Cependant plutôt de nous attarder sur le passé, nous préférons faire l’analyse des conceptions actuelles qui partagent l’étude de la science politique. Nous privilégierons 2 attitudes, la 1ère fondée sur une approche idéaliste et juridique qui considère que l’Etat est le résultat de l’institutionnalisation du pouvoir. La seconde attitude qui emprunte une approche historique dialectique et matérialiste qui présente l’Etat comme le produit de la lutte des classes

CHAPITRE I : LA CONCEPTION LIBERALE DE L’ETAT

Le mot « Etat » signifie ce qui est debout, il est tiré du latin « Stat ». L’utilisation de cette notion est relativement récente. Les grecs de l’antiquité parlaient plutôt de « polis » (cité). Les romains de Civitas et de Res-publics. Ce dernier terme s’est maintenu dans le vocabulaire politique jusqu’au 16ème siècle, puisque l’un des ouvrages les plus importants élaborés à cette époque (celui de l’auteur français favorable à l’absolutisme Jean Bodin) s’intitulait « les 6 livres de la république ».

Ce fut Machiavel, le célèbre écrivain Florontin de la renaissance, qui le premier opéra la distinction entre la république qui désigne un type particulier de régime doté d’une structure déterminée et fondée sur des principes précis et l’Etat qui utilisa dans son sens moderne. L’Etat est aujourd’hui l’institution fondamentale de l’univers politique, il est la source du droit, il est l’objet de droit public et de la science politique. Sa connaissance représente donc un moment important des études de la science politique. C’est cette richesse du contenu de la notion d’Etat qui imposera à notre analyse une approche théorique.

I- L’Etat chez Georges Burdeau :

 Dans le concept libéral, la dignité est assurée par le pouvoir politique. Par contre, la finalité est la libération de l’individu,

 Georges Burdeau : représentant de la pensée libérale

 Georges Burdeau soulève le lien entre l’Etat et le pouvoir politique

Georges Burdeau défend la conception de l’Etat comme pouvoir institutionnalisé. L’Etat pour lui n’est ni le territoire, ni la population ni le corps juridique (le gouvernement), il ne doit pas être assimilée à la distinction entre le gouvernant et le gouverné. Tous ces éléments (territoire+population+gouvernement) sont précédés par l’Etat. L’Etat existe bien avant le territoire, la population et le gouvernement.

L’Etat au plein sens du terme est une idée n’ayant d’autres réalités que conceptuelles. Il n’existe que parce qu’il est pensé. L’Etat se situe au dessus et au niveau de la pensée et des idées qui séparent l’économie de la politique.

L’Etat n’est pas ce concept qui a pour raison d’être de fournir à la réflexion une idéalisation synthétique du réel, comme c’est le cas par exemple du concept du patrimoine chez les juristes qui systématisent pour faciliter le raisonnement, un ensemble de données tel que les biens immeubles ou meubles des obligations des droits réels qui ont une existence objective.

Il en va autrement pour l’idée de l’Etat, il n’est pas une construction de l’esprit destiné à rendre compte d’une réalité préexistante.

L’Etat est lui-même toute la réalité qu’il exprime, car cette réalité réside entièrement dans l’esprit des hommes qui la conçoivent. Si les hommes pensent, l’Etat c’est pour avoir une explication satisfaisante de tous les phénomènes qui caractérisent l’existence et l’action du pouvoir politique.

Les hommes ont inventé l’Etat pour ne pas obéir aux hommes, ils en ont en fait le siège et le support de la puissance dont ils éprouvent le besoin et la nécessité. Mais dès que cette puissance est imputée à l’Etat, les hommes se plient à une autorité qu’ils savent inéluctables, sans cependant être assujettis à des volontés humaines.

L’Etat est ainsi une forme du pouvoir qui anoblit l’obéissance.

Georges Burdeau ajoute que l’Etat n’est pas moins qu’une donnée objective dont il est impossible de nier la réalité que c’est un fait observable. Par exemple, quand j’obéis à l’agent de police et je m’arrête, non pas pour son sifflet mais je m’arrête et je m’incline devant l’autorité qu’il représente, par conséquent ce n’est pas la volonté de cet homme qui a déterminé mon comportement mais c’est la puissance étatique elle-même qu’en l’occurrence je respecte. Mieux que cela, lorsque je convertis mon argent en banque, ce n’est pas au caissier de la banque que je fais confiance, c’est à une entité, à l’Etat que je n’ai jamais vu et que je tiendrais cependant pour un voleur si dans un an il me rembourse

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