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Etat - Régime Guinée Équatoriale

Rapports de Stage : Etat - Régime Guinée Équatoriale. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Avril 2014  •  2 586 Mots (11 Pages)  •  667 Vues

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Introduction

Il est souvent difficile de comprendre la situation politique et économique précaire des pays africains riches en ressources naturelles. En effet on aurait tendance à penser que ces pays riches sont les mieux à même capable d’offrir, de garantir la paix, la sécurité, la justice et la prospérité de leurs citoyens, avec les moyens et outils que peuvent procurer un sous sol riche.

On pourrait citer beaucoup d’états africains dans ce cas mais Dans ce travail, notre attention se portera sur un petit pays d’Afrique de l’ouest, La guinée équatoriale qui semble illustrer beaucoup de notions d’analyse de la politique africaine.

Depuis l’année de son indépendance en 1968, la Guinée équatoriale est dirigée par une seule famille celle des Nguema. Theodoro Obiang-Nguema qui arrive au pouvoir par un coup d’état contre son oncle, Macias Nguema en 1979, instaure une dictature presque aussi autoritaire que la précédente.

Dans le cadre de ce travail, il sera donc question d’analyser le régime équato-guinéen depuis la prise du pouvoir par Obiang Nguema. On tentera d’apporter une explication de la façon dont ce régime se maintient en place et perdure depuis 30 ans en se basant sur trois axes majeurs : la violence du régime, l’importance des ressources naturelles dans le dispositif de domination et le rôle des enjeux internationaux.

Comment le régime autoritaire équato-guinéen réussit t’il à se maintenir ?

Dans une première partie, nous analyserons les moyens de la domination du régime équato-guinéen, puis nous verrons en quoi les ressources naturelles servent au régime dans sa domination et enfin nous verrons comment l’appui extérieur permet également au régime de se maintenir.

Tout d’abord, Il est intéressant de voir sous le thème de la domination, la question de la violence employé par le régime équato-guinéen. Cette violence va de l’emprisonnement ou l’élimination systématique des opposants au régime ou de personnes perçues comme une menace. Dans un rapport récent de Human Rights Watch du 13 janvier 2012 , on apprend que le représentant principal du parti d’opposition est arrêté à son domicile et emprisonné sans mandat d’arrêt. Cette arrestation qui survient après une manifestation contre le référendum proposé par le président, semble être motivé par des mobiles politiques. « L'arrestation et la détention de Marcial Abaga surviennent quelques jours après le début de la campagne pour le référendum du 13 novembre sur l'approbation ou non des modifications constitutionnelles proposées par le gouvernement du président Teodoro Obiang ».

Cet opposant est plusieurs heures, après son arrestation, informé que son arrestation fait partie d’une procédure d’enquête sur un meurtre. Daniel Bekele, directeur de la division africaine de Human Rights Watch, cité dans le document note que « L'arrestation de Marcial Abaga pour un motif manifestement politique est un nouvel exemple de l'offensive menée par le président Obiang contre les voix de l'opposition. L'allégation selon laquelle il serait impliqué dans un meurtre est purement et simplement dénuée de toute crédibilité ». On voit déjà le climat oppressant du pouvoir envers les opposants en Guinée équatoriale.

Un autre exemple plus intéressant est celui de l’opposant Placido Micò, plusieurs fois arrêté et torturé car il critique ouvertement le régime. Dans un article de l’organisme France- Guinée équatoriale, celui-ci raconte comment il est torturé « J’ai été torturé avec la méthode dite Éthiopie : On t’attache les mains à un bout de bois, on te suspend en l’air et on te frappe ». Ces violations des droits de l’homme ne sont qu’une partie, un volet parmi tant d’autres des moyens qui permettent au régime d’accroitre sa domination.

Théoriquement, la Guinée équatoriale est un pays qui permet le multipartisme. Et pourtant le PDGE, parti démocratique de la guinée équatoriale qui date des premières élections (1987) depuis l’arrivée du général Teodoro Obiang Nguema en 1979, peut être considéré comme un parti unique.

Max Liniger Goumaz chercheur, spécialiste de la Guinée équatoriale note qu’Obiang Nguema refuse dans un premier temps le multipartisme en arguant le fait qu’il faut éviter à tout pris le chaos libérien . D’où la nécessité de garder un seul parti ouvert à tous, où toutes les tendances serait permises à s’exprimer, le PDGE.

Cela rappelle notamment la problématique de la démocratie en Afrique soulevé par Jean François Bayart . Dans le souci de garder une certaine collégialité du pouvoir (la palabre africaine), inspiré de la période précoloniale; tout en voulant intégrer une modernité (l’état moderne Wébérien) de l’ère coloniale, la plupart des régimes africains après leurs indépendances autorisent un parti unique à exister politiquement.

Cette raison est surtout censée justifier certains autoritarismes car l’argument principal est que le développement rapide de ces pays doit être la priorité. Il ne faut pas perdre de temps dans de longues délibérations. C’est le cas en Guinée équatoriale. Un des exemples apportés par Liniger Goumaz est l’arrestation et l’incarcération de plusieurs personnes dans les années 1990 car ils appartiennent à un parti politique non autorisé .

Le multipartisme est autorisé en 1992 lors d’un gouvernement dit de transition. Ce nouveau gouvernement s’accompagne de plusieurs mesures notamment l’amnistie de citoyens exilés. Cette ouverture du régime est cependant une ouverture de façade.

En effet, dans les faits les différentes formations politiques sont soumises à des conditions dures pour exister. Liniger Goumaz nous rapporte que les partis politiques sont requis de donner 157.000 dollars pour exister pour la légalisation ou encore être capable de monter une liste de 3000 membres pour être agréé. On voit là de quelle façon le pouvoir limite, dissuade la participation politique d’autres acteurs.

Cette limitation d’expression se voit aussi par la façon dont le pays est géré. Par exemple, lors du gouvernement de transition de 1992, Liniger Goumaz note que tous les ministres de la transition sont natifs de Mongomo, village natif du chef de l’état Teodoro Obiang Nguema. Les autres postes importants du pays comme l’armée ou l’économie sont toujours dévolus aux proches du pouvoir, à un frère, un oncle ou un cousin. « début 1998, Obiang Nguema renouvelle le gouvernement, y figurent un tiers des membres de sa famille, dont son ainé Teodorin, propulsé ministre

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