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Critiques et commentaires de l’essai théorique de Wendt

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Par   •  1 Juillet 2014  •  690 Mots (3 Pages)  •  1 000 Vues

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Critiques et commentaires de l’essai théorique de Wendt

Nul ne s’étonnera que Wendt ait été, à son tour, critiqué par ceux-là mêmes dont il avait dénoncé la méthode rationaliste. Mais il faut ajouter qu’il s’est retrouvé bien isolé au sein même du cou- rant post-positiviste et post-rationaliste. Au fond, il a presque fait l’unanimité contre lui. Ainsi, Stephen Krasner et Robert Keohane se retrouvent pour souligner que Wendt ne s’appuie sur aucune base empirique, tandis que le premier remarque que « la solidité des normes est très problématique dans le système international parce qu’il n’existe aucune structure d’autorité susceptible d’arbi- trer entre les revendications » 554. Wendt ne peut pas compter non plus sur le soutien d’un ultra-libéral comme James Rosenau qui tend à considérer les approches constructivistes comme « trivia- les » parce que peu propices à faire avancer la théorie ou, simple-

Constructivisme ou pragmatisme? 251

ment, à favoriser l’approche empirique des questions internationa- les les plus fondamentales 555. Dans ce qui ressemble à son propre camp, les commentaires ne sont pas le plus souvent des plus amè- nes. On ne lui pardonne guère son stato-centrisme, alors même qu’il est suspecté de vouloir fonder une Grande Théorie. Pour Andreas Behnke, l’un des plus féroces critiques envers le livre de Wendt (« Gros livre-mince théorie? »), sa Social Theory of International Politics aboutit à une impasse pour trois causes rédhibitoires, inhérentes à la démarche intellectuelle de l’auteur: « l’impossibilité de réconcilier le constructivisme et la “science” », « l’impossibilité d’assumer la position d’arbitre méta- théorique impartial » à laquelle il prétend, et « l’impossibilité de proposer une Grande Théorie substantive de la politique interna- tionale à l’âge de la globalisation » 556. Pour résumer, parce que ces critiques seront reconsidérées dans les lignes à venir, Behnke reproche à Wendt d’avoir voulu imiter Morgenthau, Kaplan ou Waltz, mais en les dépassant, en s’attri- buant une position d’arbitre, étant entendu que son livre ne serait qu’une mise à jour du néoréalisme grâce à l’incorporation des observations critiques formulées par les constructivistes, les post- modernes et autres théoriciens critiques. La meilleure preuve en serait que lui, Wendt, tenant de la construction sociale de la réalité, prend l’anarchie comme le point de départ préexistant de son rai- sonnement sur les relations internationales. Ensuite, il n’a que trop tendance à séparer le matériel et l’idéel, alors même que cette dis- tinction est problématique pour un constructiviste. Il y a,dans sa démarche théorique, beaucoup trop d’ambiguïtés qui font qu’il ne sait plus trop où il est. Ce qui est certain, pense Behnke, est que ses conceptions de l’identité ou de la conscience collective, comme sa tendance à anthropomorphiser l’État font que sa théorie est incompréhensible en dehors du monde anglo-américain, sachant que, de toutes les façons, la globalisation rend impropre à la compréhension du monde une approche strictement interétati- que. À cette lourde charge, Stefano Guzzini et Anna Lander oppo- sent l’esprit de synthèse qu’ils prêtent à Wendt 557. Ils lui concèdent qu’il ait voulu intégrer

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