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Aristide Briand, le conciliateur

Compte rendu : Aristide Briand, le conciliateur. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Mai 2022  •  Compte rendu  •  1 735 Mots (7 Pages)  •  229 Vues

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Aristide Briand, le conciliateur

"Ils ont pensé..." est une collection de podcasts sur celles et ceux qui ont pensé, théorisé, analysé des concepts qui façonnent notre vie collective. Rien que sur la laïcité, sujet que nous allons aborder aujourd’hui par le biais d’Aristide Briand, 5 autres podcasts ont été réalisés en traitant ce thème sous l’angle des actions de Voltaire, Victor Hugo, Georges Clémenceau, Mustapha Kemal ou encore Jean Jaurès.

        Ce podcast est présenté par Gérard Courtois, qui est un journaliste et notamment ancien chroniqueur au quotidien le Monde né en 1949. Il a notamment écrit les essais Parties de Campagne et Fractures françaises.

11 juin 1903 : un député novice, Aristide Briand est élu rapporteur de la Commission parlementaire, crée pour préparer un projet de loi de séparation des églises et de l’État.

        Personne ne prédit un grand avenir à cette entreprise. Le monde catho rejette violemment l’idée tandis que les républicains disent en faire la promesse depuis 30 ans.

Pour autant et contre toute attente, le 3 Juillet 1905 : Le novice peut savourer son triomphe.

Par 341 voix contre 233, l’assemblée nationale vient de couper le cordon ombilical qui liait depuis des siècles l’État à l’Église catholique.

        Tous les hommes politiques de droite comme de gauche saluent la détermination, l’intelligence et l’habilité dont Aristide Briand a fait preuve pour faire passer ce projet de loi.  

C’est à partir de ce dernier qu’il gagne ses galons dans le paysage politique français de la III République. Il sera député jusqu’à sa mort en 1932, 25 fois ministre et chef du gouv à 7 reprises.

        

        Parlons brièvement de la vie de Briand.

        Briand est né en 1862 dans un quartier populaire de Nantes. Brillant élève, (c’est le cas de le dire), il monte à Paris et obtient sa licence en droit. Il deviendra pour un moment journaliste avant de s’engager en politique.

        Sans grand succès sur la scène électorale lors de ses débuts puisqu’il est battu aux législatives de 1889, 1893, 1898. Il fait ses classes dans les rangs socialistes bien que plus libertaire que marxiste. Il se place dans le sillage de Jaurès et devient un de ses plus proches conseillers.

        Puis, en 1902, il devient enfin député de Saint-Étienne.

Ensuite en 1903, comme dit plus tôt, il est élu rapporteur de la Commission parlementaire. Le défi est immense tellement l’opposition entre l’église catholique et les républicains s’est exacerbée.

Il faut d’abord se remémorer ce qu’il se passe en 1901 : Une loi sur les asso a imposé aux congrégations religieuses l’adoption de ce nouveau statut pour obtenir l’autorisation de poursuivre leurs activités, notamment dans l’enseignement.

        Le gouvernement d’Émile Combes en 1902 applique cette loi sans ménagement.

Des dizaines de congrégations sont alors interdites

La rep des catholiques est virulente : évêques et cardinaux dénoncent des persécutions. De plus, dans les paroisses, des événements violents se multiplient.

        Le Pape PI 10 se lance lui dans une véritable « guérilla » contre les autorités françaises tant bien que les relations diplomatiques entre le Vatican et la France sont rompues en 1924.

        C’est dans ce climat électrique que la Commission Parlementaire va mener ses travaux. Cette dernière est composée de 33 membres, 17 favorables à la séparation, 16 totalement opposés.

Briand expose immédiatement ses intentions : concevoir dans un esprit de tolérance et d’équité un projet respectant les droits supérieurs de l’État et les intérêts légitimes des églises catholiques mais protestantes et israélites également.

        Au fil d’une cinquantaine de séances de travail approfondies, il va mener l’affaire en « virtuose », il cageole les uns, amadoue les autres et renvoie dos à dos les intransigeants des deux bords pour mieux convaincre les modérés et hésitants.

        Mais il ne perd jamais de vu les principes qu’il chérit tant: liberté de conscience, de culte, suppression du financement des églises par l’État. Le Rapport final sera approuvé à l’unanimité.

        Reste à passer l’obstacle périlleux du débat en séance publique qui commence le 23 Mars 1905 et qui va durer plus de 3 mois. Briand sait que sa marge de manœuvre est étroite. Car la majorité du bloc des gauches est susceptible d’exploser sur les questions religieuses.

Il va donc utiliser sa tactique de « virtuose » qui a si bien marché en commission parlementaire. Il est vrai que les extrémistes des deux bords lui facilitent la tâche. Par exemple, l’Abbé Guairo qui déclare : « la séparation conduira à la banalisation de l’église, à la destruction du catholicisme, à l’anéantissement de la religion » et « vous allez ouvrir une période de trouble dans ce pays en déclenchant une sorte de guerre civile ».

        A l’inverse, le député du Var, Maurice Allard, socialiste et fougueux libre-penseur juge le texte bien trop complaisant à l’égard de l’église. Il veut « décristhianiser le pays ». Rien de tel pour faire apparaître cette loi comme un modèle de tolérance aux yeux des modérés des deux bords.

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