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Fiche sur l'époque carolingienne

Compte rendu : Fiche sur l'époque carolingienne. Recherche parmi 303 000+ dissertations

Par   •  27 Octobre 2025  •  Compte rendu  •  3 627 Mots (15 Pages)  •  16 Vues

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1) Repères chronologiques & contexte

  • 751 : avènement de Pépin le Bref → début de la dynastie carolingienne.
  • 768–814 : règne de Charlemagne ; 800 : couronnement impérial.
  • 814–840 : Louis le Pieux.
  • Dès 840–850 : dérèglement progressif des institutions impériales → le droit se transforme (début du morcellement).
  • Les Carolingiens poursuivent l’héritage mérovingien mais cherchent l’unité : faire passer le royaume d’un pEDFGDluralisme “ethnique” (personnalité des lois) vers une logique plus territoriale du droit.

2) L’idéologie juridique carolingienne

  • Idéal d’unité : construire un “peuple chrétien” (unitas christianorum) → même foi, même roi, même droit.
  • Le roi se pense comme serviteur de Dieu et garant de la “bonne direction” du peuple ; la notion de ministerium (service) est centrale.
  • Programme législatif : Charlemagne et Louis le Pieux renouvellent la législation valable pour tout le peuple, au-delà des différences ethniques (tu le vois souligné p. 103).

3) Les instruments du droit carolingien

a) Les capitulaires (p. 104)

  • Qu’est-ce que c’est ? Un droit prescriptif édicté par le prince (en chapitres, capitula), discuté en assemblées autour du roi (anciens champs de mai, puis au printemps).
  • Deux types :
  1. Capitulaires additifs aux lois ethniques (ex. loi salique) → encore du droit “ethnique”.
  2. Capitulaires généraux → s’appliquent à tous les sujets du roi, quelle que soit leur origine → droit territorial (analogie avec l’Empire romain).
  • Contenu : exhortations morales chrétiennes, citations bibliques, canons conciliaires, dispositions pénales, procédure, administration.
  • Publication/effet utile : lectures publiques aux chefs-lieux (comtés, centaines) lors des sessions judiciaires, puis dans chaque paroisse → “nul n’était censé ignorer la loi” (p. 104).
  • Portée : les lois ethniques ne sont pas abrogées ; la législation carolingienne se superpose et corrige/complète (p. 104).

b) L’administration (pour comprendre l’effectivité)

  • Comtes (comtés) rendent la justice et exécutent les capitulaires.
  • Missi dominici (à connaître) : envoyés royaux itinérants par paires (laïc + ecclésiastique) qui contrôlent les comtes, publient et font appliquer la loi, reçoivent les plaintes.
  • Immunités (à connaître) : zones seigneuriales/ecclésiastiques partiellement soustraites aux agents publics ; les Carolingiens tentent de surveiller ces immunités via les missi.

4) De la personnalité des lois → à la territorialité

  • Avant/pendant le début carolingien : personnalité des lois (p. 96–99) : chaque groupe (“Romains”, “Francs”, “Burgondes”, etc.) a sa loi propre (ex. loi salique, loi gombette, bréviaire d’Alaric).
  • Sous Charlemagne & Louis le Pieux : mouvement vers la territorialité grâce aux capitulaires généraux (p. 104) et à l’idéal d’unité (p. 103).
  • Milieu du IXe s. : “fusion des races” (p. 105) → on se définit moins par le sang et plus par le sol ; l’Église favorise le brassage (règles d’empêchement matrimonial contre l’endogamie).
  • Conséquence : la référence ethnique s’efface, mais le territoire se morcelle politiquement au Xe–XIe s. → émiettement territorial du droit (fin de l’unité carolingienne).

C) De la personnalité à la territorialité… puis à la coutume locale (p. 109–110)

  • La territorialisation du droit est progressive et inégale :
  • Entre Rhin et Loire et au nord de la Loire : le droit germanique devient territorial.
  • Au sud de la Loire : le droit romain reste indiscuté et territorial.
  • On croise encore des références aux lex salica dans des formules de procédure, mais l’esprit carolingien est mixte (romain + germanique + chrétien).
  • Disparition des “vieilles lois” (lois ethniques) au profit de règles nouvelles faites d’un mélange :
  • Bribes d’anciens droits (restes de la loi salique au nord, fragments de capitulaires, restes du Bréviaire au sud),
  • Solutions nouvelles créées au cas par cas, reproduites ensuite → droit coutumier local en formation.
  • Au lendemain de l’An Mil : le “droit français” est une juxtaposition de coutumes locales en gestation.
  • ⚠️ Point de méthode : la coutume ne sera formellement reconnue comme source du droit qu’au XIIe siècle (franchises + redécouverte du droit romain), mais son élaboration commence dès la fin carolingienne.

5) Place de la loi salique sous les Carolingiens (rappel utile)

  • Nature : surtout un “code pénal” de compositions pécuniaires (p. 98–99) → réparer par l’argent (wergeld), tarif selon le rang (hiérarchie sociale).
  • Édition carolingienne : Charlemagne donne une version “amendée” en 768 (p. 100).
  • Idée directrice (christianisme) : mettre fin à la vengeance privée, rendre la composition obligatoire pour rétablir la paix (p. 99–100).
  • Sous les Carolingiens : on garde ces lois ethniques, mais on les complète/corrige par des capitulaires à portée générale.

6) Concrètement, ce qu’il faut savoir “par cœur”

Dates clés

  • 751 (Pépin), 768–814 (Charlemagne), 800 (empereur), 814–840 (Louis le Pieux), 840–850 (début du relâchement institutionnel).

Mots-clefs & définitions

  • Capitulaires : textes princiers en chapitres, discutés en assemblée ; additifs (ethniques) ou généraux (territoriaux).
  • Personnalité des lois : droit lié à l’appartenance ethnique.
  • Territorialité du droit : droit applicable à tous sur un même territoire.
  • Unité du peuple / unitas christianorum : projet d’un peuple chrétien uni par une foi, un roi, une loi.
  • Missi dominici : contrôleurs itinérants de l’application des capitulaires.
  • Wergeld : prix de l’homme (tarif de composition), révélateur de la hiérarchie sociale.
  • Immunité : privilège (souvent ecclésiastique) limitant l’action des agents royaux, surveillé par les missi.

Idées à formuler en copie

  • Les Carolingiens ne suppriment pas les lois ethniques : ils superposent une législation royale (capitulaires) qui tend vers la territorialité.
  • L’Église est au cœur du contenu (morale, canons) et de la publication (lectures paroissiales) de la loi.
  • Efficacité : grâce aux assemblées, aux comtes, aux missi et aux lectures publiques, la loi est connue (“nul n’était censé ignorer la loi”).
  • Limite historique : à partir de 840–850, l’édifice se fragilise ; à terme, morcellement du droit au lieu d’une unité achevée.

Compléments importants tirés des nouvelles pages

A) La fin de l’unité carolingienne → morcellement territorial (p. 106–108)

  • 843, partage de Verdun : les petits-fils de Charlemagne se partagent l’Empire.
  • Lothaire (l’aîné) garde le titre impérial et reçoit une bande centrale, la Lotharingie (future Lorraine), de la mer du Nord à l’Italie.
  • Louis a la Francie orientale (Germanie).
  • Charles le Chauve a la Francie occidentale (qui devient la France).
  • Après 843, l’autorité politique s’affaiblit encore (vers 850 et après) : incursions des Hongrois, Normands, Sarrasins → les rois “en titre” peinent à protéger ; pouvoirs régionaux (comtes, ducs, marquis) et anciens fonctionnaires royaux s’approprient des prérogatives régaliennes (justice, impôts, ban).
  • L’Église consolide aussi des seigneuries temporelles. Résultat : pouvoirs locaux, droits locaux.

B) Naissance d’un ordre féodo-vassalique (p. 108)

  • Aux XIe–XIIe s., après une phase de flottement, les seigneuries s’organisent en hiérarchie (fiefs) et en chaîne vassalique : chaque seigneur inférieur se reconnaît “homme” d’un supérieur.
  • La future royauté capétienne cherchera à se placer au sommet de cette chaîne (suzerain des suzerains) : c’est le sens de la reconstruction de la souveraineté aux XIe–XIIe s.
  • 👉 Pour ton sujet “carolingien” : retiens que cette évolution prolonge la crise finale carolingienne et explique le passage au morcellement juridico-politique.

C) De la personnalité à la territorialité… puis à la coutume locale (p. 109–110)

  • La territorialisation du droit est progressive et inégale :
  • Entre Rhin et Loire et au nord de la Loire : le droit germanique devient territorial.
  • Au sud de la Loire : le droit romain reste indiscuté et territorial.
  • On croise encore des références aux lex salica dans des formules de procédure, mais l’esprit carolingien est mixte (romain + germanique + chrétien).
  • Disparition des “vieilles lois” (lois ethniques) au profit de règles nouvelles faites d’un mélange :
  • Bribes d’anciens droits (restes de la loi salique au nord, fragments de capitulaires, restes du Bréviaire au sud),
  • Solutions nouvelles créées au cas par cas, reproduites ensuite → droit coutumier local en formation.
  • Au lendemain de l’An Mil : le “droit français” est une juxtaposition de coutumes locales en gestation.
  • ⚠️ Point de méthode : la coutume ne sera formellement reconnue comme source du droit qu’au XIIe siècle (franchises + redécouverte du droit romain), mais son élaboration commence dès la fin carolingienne.

D) Glissement sémantique et politique (p. 106–107)

  • L’idéologie d’unité chrétienne a effacé les distinctions ethniques et fait émerger d’autres sentiments d’appartenance : foi, communauté politique, roi.
  • Le roi garde le titre de rex Francorum ; vers l’An Mil, Francus ne renvoie plus à une ethnie, mais à une sujétion politique ; le territoire du roi devient Francia.
  • À l’est, la Francie orientale évolue vers le Saint-Empire (Otton Ier, 962) ; à l’ouest, la Francie occidentale devient la France (Charles le Chauve se comporte déjà en prince indépendant).
  • Conséquence : identités politiques “par territoire” > identités par “race”, mais institutions centrales affaiblies → morcellement.

Ce que ça change pour ta copie “Droit carolingien”

Ajoute ces 4 idées à ton plan :

  1. Ambition d’unité (capitulaires généraux, missi, publication paroissiale) → tendre à la territorialité.
  2. Limites structurelles : coexistence nord/sud (roman territorial vs germanique qui se territorialise), immunités, dépendance à la cohésion politique.
  3. Rupture 840–850 → Verdun 843 : affaiblissement → appropriation locale des prérogatives (ban, justice) → seigneuries banales.
  4. Sortie carolingienne : mosaïque de coutumes (mélange anciens droits + solutions pratiques), qui ne seront source formelle qu’au XIIe s.

Mini-checklist de révision (à savoir citer)

  • 843 Verdun (Lotharingie, Francie orientale/occidentale).
  • Hongrois/Normands/Sarrasins → crise d’autorité → prérogatives régaliennes captées localement.
  • Territorialisation différenciée (nord/sud Loire).
  • Coutume en formation : bribes d’anciens droits + pratiques locales ; reconnaissance comme source au XIIe s.

TD

Séance 4 — L’éphémère renovatio imperii

Sens du titre

« L’éphémère renovatio imperii » = le projet carolingien (autour de Charlemagne) de « restaurer l’Empire » romain d’Occident : sacre impérial à Rome, articulation roi–pape, unification religieuse et politique. Il est « éphémère » car l’unité se fragilise dès Louis le Pieux et s’effrite ensuite (partages dynastiques, tensions ecclésiales), malgré des textes d’organisation (p. ex. Ordinatio imperii 817). Les sources que vous avez montrent à la fois l’ambition impériale et les moyens concrets pour tenir l’unité (capitulaires, conciles).

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