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La raison de l'Etat

Dissertation : La raison de l'Etat. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  24 Novembre 2019  •  Dissertation  •  1 975 Mots (8 Pages)  •  766 Vues

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        Le terme d' « État » est introduit par Machiavel au XVIème siècle. Il désigne un type de pouvoir différent de celui de l'ordre familial, de l'ordre religieux ou de l’ordre monarchique. L’État moderne est un pouvoir politique et administratif institué volontairement par le peuple et non plus par un seul souverain. Dans son mode de fonctionnement moderne, l’État est une soumission volontaire des Hommes à une autorité qui les cadre par des lois. Or, il en est incohérent puisque personne n’accepterait la domination de bon gré. Les théoriciens et philosophes vont ainsi réfléchir aux avantages, aux inconvénients et au raisons qui ont mené à la création d'un État, et ce qui a conduit les Hommes à accepter ce qu'ils pensaient insupportable. Du fait, on en vient à se demander quelle en est la raison de l’État et jusqu'où sa domination en reste-elle utile et légitime. Premièrement, nous devrons comprendre d'où il se fonde, quels critères doit-il mener à répondre, quels motifs satisfait-il, pour ensuite apercevoir ce à quoi l’État correspond et s'il en reste d'autant raisonnable et rationnel.

        Tout d'abord, l’État est sédentaire, il s'exerce en un territoire donné, où il fera régner des lois communes, des infrastructures ayant pour but de corriger les inégalités de nature. La paix, la sécurité, la santé, les aides financières, l'éducation,etc... L’État moderne se charge de leurs mises en place en assurant aux citoyens des prises de décisions rationnelles et utiles. L’État se veut neutre, il corrige et structure. Il est pertinent de s'intéresser à l’État primaire, ou plus communément appelé « l’État de nature », pour comprendre les origines de son apparition et les besoins qu'il devait combler. Cependant, il est impossible de déduire avec certitude à quel moment précis l’État s'est forgé. Les théoriciens vont donc révéler l'hypothèse de l’État de nature en le caractérisant par son état pré-social, au temps ou l’État, qu'on connaît dès a présent, n'était pas encore déclaré. Hobbes décrirait cette situation initiale comme une époque très conflictuelle entre les Hommes, des Hommes instinctivement destructeurs et naturellement agressifs. Du fait, en cet état, l'homme ne recherchait que le pouvoir, ce qui lui amenait irrémédiablement au conflit. Étant donné qu'il n'y avait ni cadre ni lois, la force et la violence était les seuls moyens de remporter la bataille. On peut ainsi citer les phrases suivantes de Hobbes : « L'homme est un loup pour l'homme » ou « La guerre de tous contre tous ». Dans ce sens, la création de l’État servirait avant tout, à assurer à l'homme sa sécurité, éviter le chaos, diminuer le rapport de force et se protéger. Une sorte de contrat établi entre les Hommes, par les Hommes et pour les Hommes. Contrairement à cette théorie, Aristote n'aurait pas la vision de l’État comme une solution mais plutôt comme une évidence et un penchant naturel de l'homme, on cite : « l'homme est  un animal politique ». Ainsi, l'homme serait par nature un sujet sociable, enclin à créer et régir ses propres règles. Il va donc ordonner à la « polis », la Cité, des lois qui organiseront sa stabilité. On peut aussi rappeler que les premières réflexion menant à la politique, portait notamment sur le Cosmos qui signifie « ordre », on a ainsi conclut que puisque la nature est ordonnée par des lois, l'homme doit pouvoir de même être ordonné par des lois. Dans ce cas, la présence de l’État serait justifiée par la faculté naturelle de l'homme à exercer la politique. Rousseau, défend l'idée qu'à l'état de nature l'homme était bon, et que les avancés sociétaires, l'auraient corrompu. Ainsi et contrairement à l'idée d'Hobbes, le contrat social aurait été inauguré non pas pour sécuriser ses biens et sa personne, mais pour répondre aux besoins de chacun, des besoins supérieures à ce que l'homme peut faire pour y subvenir par lui-même. C'est donc avant tout dans le but d'une union profitable à chacun, que la société s'installe. Du fait, Rousseau parlera également de l’État de droit, qui garantit les libertés individuelles, et traitent quiconque de la même façon par l'intermédiaire de lois. Une théorie politique qui instaure le début de la démocratie, un régime politique dans lequel le peuple est souverain et défend des valeurs communes comme, l'égalité ou la liberté. Cette notion de liberté peut aussi être considérée comme raison rationnelle à l'invention d'une société. Hannah Arendt,  philosophe et journaliste du XXème siècle, reprend l'idée que sans État, les actions seraient brutes, sans impact puisque indéfinis, il faut ainsi que les actions aient une portée, afin qu'elles soient reconnues et puissent avoir un poids au sein d'une société. En concluant par Hegel, il plaide que l’État pousse à la réconciliation des citoyens. L’État universalise, nous donne si bien le statut de citoyen que d'être rationnel. Il est une raison souveraine, qui impose des règles, un statut et des valeurs communes ; « l’État, pose-t-il, est le rationnel en soi et pour soi ».

Donc, l’État ferait d'une population le souverain, permettant entre autre le respect et la mise en place d'une politique fondée sur la raison et l'unité. Or, doit-on,d'après tous ces besoins, tout attendre de l’État ? L’État peut-il répondre raisonnablement et équitablement à ces demandes ? Les hommes auraient d'après tous ces faits, besoin d'une entité autoritaire, qui les gouverne mais cependant, cette autorité, peut-elle, au nom de toutes ces raisons, user de son pouvoir sans limite ?

        En effet, la raison de l’État englobe autant les raisons qui la motivent, qu'elle pose aussi la question qui est : l’État a-t-il raison, est-il raisonnable ?  Comme une évolution entre ses fondements, ses attendus, ses réussites, ses échecs et sa remise en cause. Premièrement, Hegel, prône un État juste avec des valeurs rationnelles et en soit, quelque peu morales. Or, sous certaines circonstance l’État primerait sur la morale et gagnerait en droit sous ses propres lois. L’État se donne le droit de faire ce qu'il lui plaît, il se donne le droit de faire des hommes de non droit. A cela, se joindrait l'idéologie de Machiavel qui défend l'utilisation de l’État en vue du pouvoir et de domination quitte à rejeter les droits communs et la justice. La raison de l’État peut rendre un État déraisonnable, où la fin justifierai les moyens. L’État sous ses excuses raisonnées ne serait plus limité. Ainsi, il n'y a plus d'autre raison que celle de l’État. On pourrait également poser la question du droit d'ingérence, qui est la faculté d'intervention d'un pays dans les affaires internes d'un autre pays pour des motifs humanitaires ou en cas de violations du droit. De ce fait, un État pourrait subvenir chez un autre État pour lui rappeler ses manquements. Cependant, il est rare que ce concept s'exécute puisque les États préfèrent éviter des conflits surtout économiques et donc privilégient l'argent, le pouvoir à la justice. Si l’État est souverain, il est puissant, il doit donc maintenir son pouvoir et le faire exécuter. Et si l’État n'avait que le pouvoir comme seule raison ? Voir même, n'aurait-il aucune raison ? D'après ces questionnements vont naître les mouvements anarchistes, qui réprouve l'autorité. L’État serait jugé pour avoir abuser de son droit, pour s'accaparer de plus grands pouvoirs, en entravant les libertés et les droits d'autrui. Le philosophe Thoreau, dans son essai sur le devoir de la désobéissance civile témoigne de cela : « Si l’injustice fait partie des vexations nécessaires au gouvernement, laissez faire ; espérons que cela s’arrangera, que la machine se lassera. Si l’injustice a un ressort, une poulie, une corde, une manivelle, réservés à son seul usage, on peut se demander si le remède ne sera pas pire que le mal. Mais si cela demande que vous soyez l’agent de l’injustice envers quelqu’un, alors enfreignez la loi. Faites de votre vie le bâton dans les roues qui arrêtera la machine. Je dois faire en sorte de ne pas prêter pas la main à faire le mal que je condamne. » Un État qui a débuté à des fins rationnels, devient déraisonné et injuste. Il commence ainsi a révolter la population de plus en plus mécontente de voir ses droits bafoués. La population pourrait se soulever et l'union qui était l'un des buts même de la création de l’État pourrait être briser et le chaos pourrait revenir. Rousseau cite ceci : « Quand l’État se dissout, l’abus du gouvernement, quel qu’il soit, prend le nom commun d’anarchie » , Kant cela : « L’anarchie est la loi et la liberté sans pouvoir », l’État qui était besoin devient contrainte, abus, et injustice, par quête de pouvoir sûrement. Hobbes avait peut-être raison, « Là où il n’est pas de pouvoir commun, il n’est pas de loi », l’État se dissout, il est appelé à se rendre, or l’État doit correspondre à la cité, mais une cité divisée, divise l’État. Qui donc est ce souverain ? Quelles raisons le poussent à exécuter son pouvoir ? Reste-il légitime ? Et l'homme peut-il rester libre tout en étant soumis ?

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