Y a-t-il des circonstances dans lesquelles il est moral de mentir?
TD : Y a-t-il des circonstances dans lesquelles il est moral de mentir?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Marguerite Grenier • 12 Avril 2022 • TD • 2 835 Mots (12 Pages) • 636 Vues
Voici une dissertation écrit par un élève lors d’une session précédente, l’élève a obtenu l’une des meilleures notes, en dépit qu’il n’ait pas intégré de citation dans deux des trois paragraphes du développement. En parcourant ce texte, vous avez une idée à quoi doivent ressembler les vôtres. Le texte a été copié-collé tel quel, aussi, on y retrouve des fautes de français, attention de ne pas les imiter. Plus loin dans ce document, vous trouverez ce même texte commenté, afin de faire ressortir comment l’élève a bien suivi les consignes.
Y a-t-il des circonstances dans lesquelles il est moral de mentir?
Le mensonge, autrement dit l'action de parler à quelqu'un afin d'induire celui-ci en erreur de manière intentionnelle lorsqu'il s'attend à ce qu'on communique avec lui honnêtement, est utilisé par l'être humain depuis la nuit des temps dans un but purement égoïste. Vrai cancer de la société, le mensonge mine notre confiance envers nos proches et, à plus grande échelle, il mine notre confiance envers nos institutions publiques. Ironiquement, pourtant, le mensonge semble être accepté par les mêmes personnes qui le dénoncent lorsqu'il est utilisé dans le but de ne pas blesser quelqu'un. Effectivement, ils diront que, pour protéger leur proche, mentir semble la meilleure solution. Cependant, il est temps de réaliser que cet argument, vide de sens, est à la base d'un problème bien ancrée dans notre société : mentir est devenue monnaie courante. Alors, on peut se poser la question : y a-t-il des circonstances morales à l'action de mentir ? Qu'une personne perçoit la moralité d'une action de manière déontologique comme Kant, autrement dit la morale est indépendante de tous les buts qu'on puisse avoir puisqu'il s'agit d'une règle que tout le monde doit suivre de manière désintéressée, ou bien qu'une personne perçoit la moralité d'une action du point de vue de l'utilitarisme, en d'autres mots la valeur morale d'une action repose sur un calcul de conséquences en tenant compte de tous ceux qui sont affectés par nos actions, je montrai, dans ce texte, que, dans la routine quotidienne de l'être humain, il n'y a aucune circonstance où mentir est l'action à choisir. Premièrement, mentir contrevient au respect de la personne qui est un des principes de l'éthique de Kant. Ensuite, du point de vue de l'utilitarisme, on s'aperçoit, rapidement, que les conséquences, liées à un mensonge, deviennent lourdes à porter. Finalement, dans une société aussi connectée, où le langage est important, il est clair quand mentant il nous est impossible de vouloir que tout le monde agisse comme nous projetons de le faire.
Lorsqu'on applique l'éthique déontologique de Kant à l'action de mentir, on s'aperçoit que le mensonge est une faute morale qui ne devrait pas être acceptée. En effet, selon cette éthique, comme expliqué plus haut, les règles morales sont des principes absolus qu'on doit respecter par devoir. Dès qu'on y contrevient, l'action devient immorale. En ce sens, le mensonge enfreint le principe de respect de la personne de Kant : l'être humain est autonome, autrement dit libre, il a la capacité de se détacher de ses déterminismes sociaux et biologiques dans le but de prendre des décisions rationnelles sur lui et son environnement. Par conséquent, il est capable de décider par lui-même c'est pourquoi l'humain est digne de respect. Prenons l'exemple du mensonge blanc, trompé dans le but de ne pas blesser quelqu'un, mon amie me demande si ses vêtements sont laids, je lui réponds que non alors que je pense le contraire. En mentant, j'empêche mon amie de prendre, par elle-même, une décision qui la concerne sur son apparence. En agissant de cette manière, d'une part, je la manipule, d'autre part, je la contrains dans ses choix alors qu'elle est la mieux placée pour prendre une décision sur sa personne. Voilà pourquoi mentir ne devrait pas être accepté en aucune circonstance, car elle empiète sur la liberté des autres si bien qu'elle empêche nos proches de prendre une décision éclairée, par eux-mêmes, sur une réalité qui les concernent. En résumé, mentir contrevient au respect de la personne puisqu'en mentant je n'ai pas traité mon amie comme un être digne de respect : elle n'a pas choisi par elle-même alors qu'il s'agit d'une caractéristique propre à l'être humain.
Selon une approche utilitariste, comme mentionnée plus haut, la moralité d'une action repose sur un calcul de conséquences : il faut tenir compte de tous ceux qui sont affectés par nos actions, nous y compris, dans le but d'obtenir le bonheur du plus grand nombre. L'essai philosophique Mensonges de Sam Harris illustre bien les nombreuses conséquences que peut avoir un mensonge dans la vie de quelqu'un : « En mentant à une personne, nous propageons potentiellement nos mensonges auprès de nombreuses autres personnes - auprès, même, de sociétés entières. Nous nous imposons également de devoir faire par la suite des choix - maintenir ou non ce processus de tromperie - qui peuvent nous compliquer la vie. Chaque mensonge viendra alors hanter notre avenir. On ne peut pas dire quand ou comment il pourra entrer en collision avec la réalité, ce qui exige un travail de maintenance supplémentaire » (P.62) On peut dire que le mensonge devient un handicap dans la vie de tous : il détruit des amitiés, il complexifie la vie des personnes et, à plus grande échelle, il effrite la confiance d'un peuple envers ses institutions publiques. Cela dit, mentir pour sauver la vie de quelqu'un est un argument valable du point de vue de l'utilitarisme. En revanche, soyons honnêtes, dans notre partie du monde, loin des guerres et de la famine, à quel moment ce dilemme moral peut-il nous être présenté dans une vie ? Probablement jamais. Bref, dans tous les cas, les conséquences du mensonge, pour le menteur et sa victime, sont aussi mauvaises. Sauf pour sauver la vie de quelqu'un, il n'y a aucune circonstance qui prouve que monsieur et madame Tout-le-Monde devraient utiliser le mensonge dans leur quotidien. Pour les sceptiques : il y a toujours l'option de ne rien dire.
Le principe d'universalisation de Kant à l'action de mentir prouve bien qu'il ne peut pas y avoir de circonstances morales aux mensonges (point de vue que je partage). Ce principe consiste à agir de telle sorte qu'on peut vouloir que tout le monde agisse comme nous projetons de le faire. Si l'on souhaite faire exception, notre action devient immorale. Par conséquent, l'universalisation de cette règle, à l'action de mentir, sur l'ensemble de la population, aurait un résultat désastreux puisqu'il supprimerait le système de langage qui fait fonctionner la société. Par exemple, nos relations interpersonnelles, majoritairement à distance, en raison de la Covid-19, sont une situation intéressante ou l'application de ce principe montre qu'il ne peut pas y avoir de circonstances morales à l'action de mentir. La pandémie nous oblige à communiquer par courriel et par vidéoconférences. Nous ne pourrions pas communiquer de ces deux manières si nous ne faisions pas confiance à notre système de langage. La confiance en ce système est importante, principalement en ce moment, puisqu'il s'agit de la seule manière de communiquer avec nos proches. La personne qui ment s'oppose à notre système de communication qui nous transmet de l'information pour nous ajuster dans nos actions. Ainsi, le menteur déroge de ce système qui lui est nécessaire, particulièrement en pleine pandémie, malgré son souhait que celui-ci reste en place parce que, sans lui, la communication n'existerait pas.
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