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L'homme subit-il son devenir historique ou peut-il le maîtriser ?

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Par   •  26 Avril 2018  •  Dissertation  •  3 099 Mots (13 Pages)  •  4 314 Vues

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L’homme subit-il son devenir historique ou peut-il le maîtriser ?

(Citation)

Le devenir historique renvoie à un processus temporel non terminé et non définitif, un présent en train de se faire, une série de changements qui influent sur le déroulement de l’Histoire. Cette dernière, du grec « historia » est associée à une enquête, une connaissance du passé humain objet d’étude des historiens ; d’un autre point de vue, l’histoire représente l’ensemble des évènements du passé humain.

Ceci nous amène à nous interroger sur la nature du rapport qu’entretient l’homme avec son devenir historique, s’il en a le contrôle ou si au contraire il en est dépendant.

De ce fait, si on considère que l’homme maîtrise son devenir historique – de par ses choix, ses actions, ses projets – alors, on reconnaît que lui seul a le pouvoir de modifier le cours de l’histoire. Libre d’agir sur les évènements, il devient l’auteur de son devenir. Par définition, la liberté renvoie à une situation dans laquelle les individus ne sont ni prisonniers, ni dépendants de qqun ou de qqchose. Ainsi, la maîtrise du devenir s’exprime comme l’indépendance d’agissement face à des contraintes d’ordre supérieur dans la formation de l’histoire.

A l’inverse, supposer la soumission de l’homme au devenir historique revient à l’identifier à une marionnette passive dans le déroulement des évènements que l’histoire lui impose. Il n’apparaît alors plus libre de rien, étant un pion destiné à suivre la marche d’un sens qui le dépasse ; réduit à un rôle d’acteur arbitrairement soumis à des conditions d’existence qui le déterminent, sans lui laisser un tant soit peu de liberté d’agissement.

Ainsi, nous nous demanderons si l’homme est davantage l’auteur libre du processus historique que  le produit déterminé de son devenir.

L’homme est-il davantage un auteur libre de l’Histoire ou un pur produit du devenir historique ?

  1. Au premier regard, il semblerait que l’homme soit responsable de son devenir historique, càd auteur de sa propre histoire

  1.  L’histoire est produite par l’action humaine
  • L’homme – par définition – se distingue de toutes les autres espèces animales par sa capacité à s’émanciper de la vie « immédiate » (càd vivre spontanément au gré des évènements) et solliciter la faculté de conscience et de réflexion de son esprit. Ce retour sur soi détache l’homme de sa condition naturelle et lui attribue la liberté – de penser, d’agir, de se mouvoir etc.
  • De ce fait, l’homme est capable de comprendre qu’il est le produit d’un passé, qu’il se représente mais également qu’il est entraîné dans un futur : en d’autres terme l’homme, par son rapport au temps spécifique, sait qu’il détient une histoire propre et que le moment présent peut être pour lui l’occasion de rompre avec le passé pour décider de son futur.
  • Ainsi, l’être humain n’est pas passif face à son devenir historique, et son action libre lui permet de changer le cours des choses ; comme l‘expliquait PLATON « démontrer l’insoumission de l’homme vis-à-vis de son devenir revient à montrer l’influence de l’homme sur le processus qui le fait changer »,  
  • De plus, si l’histoire de l’humanité n’est pas écrite – contrairement à ce que prônent les discours fatalistes religieux – alors il est du devoir de l’homme de lui donner du sens, par un engagement actif pour orienter le devenir historique (et notoirement vers le progrès).
  • La Révolution française est un exemple frappant de la prise en main collective des hommes sur leur devenir historique, puisqu’elle marque une rupture avec la société de l’Ancien Régime. Elle souligne la liberté des hommes dans la volonté de modification de l’ordre social et politique préétabli.
  • Sous cet angle, l’histoire est l’œuvre singulière de l’homme.
  1. Les hommes sont libres de marquer le devenir historique grâce à leur volonté
  • En effet, si malgré tout leur existence et leur devenir semblent contraints par les déterminismes naturels inhérents à leur condition, les hommes peuvent malgré tout s’y adapter et modifier le cours des choses – dans une juste mesure – au gré de leur volonté.
  • C’est ce qu’invoque Nicolas MACHIAVEL (Le Prince) en présupposant au préalable le fatalisme de la marche de l’histoire humaine, gouvernée par une puissance supérieure aux hommes (qu’il s’agisse de la volonté divine ou de la « fortune »), qui arbitre le sort de chacun. Cette instabilité peut donner à penser que le destin des peuples s’exerce sans eux.
  • Cependant, MACHIAVEL rebondit sur cette vision du devenir historique pour introduire une nouvelle perception, alors axée autour d’indépendance et la liberté de l’homme face à ces déterminismes de l’existence.
  • Pour lui, les hommes peuvent agir par avance sur leur devenir historique en l’orientant de force vers leurs intérêts, par la force de la volonté.
  • On peut illustrer cette thèse avec l’exemple du séisme : phénomène destructeur et imprévisible, il rend l’homme complètement vulnérable et dépendant aux mouvements tectoniques aléatoires. Cependant, il est capable d’anticiper la réalisation de ce phénomène et de mettre en place des infrastructures de protection et de prévention. Ainsi, les immeubles en zones sismiques sont dotés de fondations capables d’amortir un choc sismique et ainsi de réduire considérablement les dégâts.
  • En déjouant par avance cette nécessité, les hommes ne sont plus destiné à subir le mauvais sort, et change le cours des choses par leur volonté. En faisant preuve d’intelligence et de détermination selon MACHIAVEL, l’homme peut prendre en main son devenir historique pour échapper aux forces qui le dominent. L’histoire devient alors l’horizon de la liberté de l’homme.
  1. Le devenir historique est la conséquence de l’engagement particulier de certains hommes
  • En effet, s’ils le souhaitent, les hommes semblent avoir la possibilité d’agir sur le cours des évènements et de reprendre en main leur devenir historique. Cependant, il est difficile de nier que l’action de certains individus a témoignée d’une plus grande influence et d’une plus grande portée que d’autres : c’est ce que la théorie des grands hommes de Thomas CARLYLE tend à souligner dans l’explication de la maîtrise humaine du devenir historique.
  • Ces hommes, ce sont ceux qu’on appelle les « grands hommes », tous ces chefs militaires, politiques ou spirituels qui, par l’influence et la portée de leurs actions, eurent un effet déterminant sur la marche de l’histoire.
  • « L’histoire du monde n’est que la biographie des grands hommes » nous expliquait CARLYLE, soutenant cette conception de l’histoire qui veut qu’un individu soit capable à lui seul d’orienter l’avenir d’une société ou d’une nation toute entière.
  • Ainsi, son peut envisager le processus historique sous la responsabilité de l’action libre de certains acteurs, qui par la portée de leur influence ont modifié le cours de l’Histoire et en sont par ce biais devenus les auteurs.

Transition

On peut ainsi concevoir l’histoire comme le résultat de l’activité libre de l’homme et penser que ce sont les hommes, et uniquement eux, qui font leur histoire. Mais estimer que le devenir historique du monde relève de notre seule liberté, n’est-ce pas oublier que la condition présente des hommes est l’héritière du passé ? En effet, il semble peu probable que des buts personnels dessinent le destin collectif d’une nation.

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