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Kant, Critique de la raison pratique

Commentaire de texte : Kant, Critique de la raison pratique. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Janvier 2017  •  Commentaire de texte  •  1 983 Mots (8 Pages)  •  9 403 Vues

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Ce texte est extrait de l'ouvrage Critique de la raison pratique, écrit par le philosophe Emmanuel Kant (1724 – 1804) et paru en 1788. Les thèmes de ce texte sont la liberté et la morale puisque l'auteur transmet et développe son idée à propos du rapport d'antécédence entre ces deux concepts. Le terme morale vient du latin mos, mores qui signifie ce qui est relatif aux mœurs, aux règles morales propres à une société donnée. Mais cette morale désigne également l'ensemble des devoirs que tout être raisonnable, qui agit sous la conduite de la raison, doit respecter. La liberté quant à elle désigne la capacité de se déterminer à agir ou à penser par soi-même, sans être déterminer par autre chose ou à agir sous la contrainte. L'homme, étant un être libre, est-il moralement responsable de ses actes ? Ou, au contraire, est-ce parce qu'il est moral, qu'il reconnaît qu'il est entièrement libre de faire ses propres choix. Pour Kant, c'est le fait d'être moral qui permet à l'homme de prendre conscience de sa liberté. Cette thèse est tout à fait originale et va à l'encontre de l'opinion commune pour qui notre liberté d'action et de penser ferait de nous une personne morale, capable de discerner le bien du mal, ce qui est juste ou non de faire.

Nous verrons dans un premier temps la thèse que met en avant Kant et ce qu'il désigne par loi morale. Puis nous nous intéresseront à la manière utilisé par l'auteur pour montrer qu'il est possible de surmonter ses désirs les plus forts. Enfin, nous comprendrons que même le désir de vivre peut-être vivre par la volonté d'agir moralement.

Dans ce début d'extrait, Kant nous expose sa thèse. Pour lui, l'homme a d'abord conscience de la loi morale, ce qui l'entraîne par la suite à se rendre compte de sa liberté. La morale précède donc la liberté. Cette loi morale semble être commune à tous, universelle donc et procède de l'élaboration d'une volonté, d'une règle de conduite à suivre. Nous avons donc une conscience morale qui nous permet de juger de ce qui est bon ou non, de ce que l'on doit faire ou pas. Dans son roman Crime et châtiment, Dostoïevski nous présente un jeune étudiant très pauvre, Raskolnikov, qui va tuer un homme à qui il doit de l'argent testant ainsi sa liberté et ses limites tout en enfreignant les codes de la morale. Mais il va éprouver une forte culpabilité qui le conduira à se trahir lui-même. Cela est en accord avec l'idée de Kant qui est que chaque individu possède une sorte de tribunal intérieur de la conscience morale et qu'il n'y a pas de meilleur juge que soi-même.

La raison est une faculté universelle qui permet de distinguer le bien du mal, le vrai du faux et ainsi de tenir une bonne conduite. Cette raison, d'après l'auteur, place la loi morale comme un principe de détermination, c'est-à-dire qui implique la volonté du sujet. La règle morale, pour Kant, relève de l'impératif catégorique, elle est donc universelle, désintéressée et fondée sur l'intention. De plus, pour lui, cette loi morale ne peut-être dominée par aucune condition sensible. Les facultés humaines se divisent d'après lui entre la raison d'une part et de l'autre la sensibilité qui comprend nos désirs, nos penchants ou encore l’égoïsme et le narcissisme. Il faudrait donc, pour agir librement, agir moralement c'est-à-dire sans prendre part des éléments extérieurs, en se détachant d'eux et donc en agissant de manière altruiste, désintéressée et automne. C'est ainsi que Kant défini la loi morale. Elle précède la liberté puisque sans elle nous resterions des hommes asservis à nos sentiments, aux forces extérieures et donc sans aucune liberté. Nous allons donc voir comment Kant parvient à montrer qu'il est possible pour n'importe de se détacher de ces conditions sensibles, notamment celle du plaisir et du désir.

Kant va alors exposer deux situations concrètes pour mettre en évidence sa thèse. Tout d'abord, il introduit une personne qui croit avec force qu'elle ne peut résister à satisfaire ses désirs lorsqu'elle en a l'occasion. Kant fait ici référence à un homme dont le penchant est de se rendre dans des maisons-closes pour satisfaire ses plaisirs. En imaginant que « devant la maison où il rencontre cette occasion, une potence était dressée pour l'y attacher aussitôt qu'il aurait satisfait sa passion », cette potence, machine qui servira à le faire périr, est donc bien visible et parfaitement mise en évidence. Elle représente la punition, la sanction qu'il aurait s'il satisfait son plaisir. Kant nous montre donc un individu incapable d'agir sous la conduite de sa raison mais qui est totalement dominé par ses passions et qui est incapable d'y résister. Il est comparable au personne de Calliclès, dans le Gorgias de Platon, qui est un être sans frustrations e qui prône que tous les désirs doivent être satisfaits pour ainsi jouir de tous les plaisirs. Mais, au contraire de Calliclès, cet homme est soumis à une contrainte majeure, la potence, qui a fonction dissuasive.

Ainsi cet homme, face à cette potence, à deux possibilités d'actions dont le choix de l'une paraît plus cohérent. En effet, il pourrait très bien choisir de satisfaire à tout prix son plaisir et pour cela se rendre dans cette maison, auquel cas il serait immédiatement pendu. S'il ne peut résister à ses plaisirs, cet homme n'est absolument pas libre puisque sa conduite est dictée par ce qu'il ressent et par ses désirs. Ou alors, il préfère choisir de reste en vie et refuse de céder à son plaisir. C'est cette deuxième option qui semble évidente pour Kant, qui ne prendrait même pas la peine de demander son avis à l'individu, tant la réponse est intuitive. Cet homme est donc capable de vaincre ses plaisirs puisqu'il parvient à triompher d’eux en décidant de ne pas les satisfaire contre une menace de mort imminente. Pour Freud,

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