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Le Banquet, PLATON

Fiche de lecture : Le Banquet, PLATON. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  31 Août 2021  •  Fiche de lecture  •  1 850 Mots (8 Pages)  •  1 496 Vues

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Ferraris Pierre                                                                                                                H2

Le Banquet, PLATON

Introduction et mise en place du dialogue :

Le Banquet de Platon est une retranscription d’un dialogue ayant eu lieu lors du banquet fait en l’honneur de la 1ère victoire d’Agathon à un concours de tragédie en 416 avant J-C.

Afin de célébrer la victoire d’Agathon et las de boire, les convives ont l’idée de faire tour à tour un discours. Ce discours doit être un éloge en l’honneur d’Eros, le dieu primordial de l’Amour dans la mythologie grecque.

Ces discours sont racontés par Apollodore, disciple de Socrate, à la demande de Glaucon. Apollodore connait ces discours à travers le récit d’Aristodème, un des convives.

Des discours sur l’Amour vont respectivement être prononcés par Phèdre, Pausanias, Eryximaque, Aristophane, Agathon et Socrate (qui parle au nom de Diotime). Alcibiade, arrivé après le discours de Socrate va, quant à lui, faire l’éloge de Socrate.

Déroulement du dialogue et enjeux :

Chacun va alors user de leur plus belle rhétorique pour célébrer Eros, tel Phèdre qui dépeint Eros comme « un dieu important qui mérite l’admiration chez les dieux comme chez les hommes ». Ils vont quand même se contredire sur certains points comme sur l’existence d’un ou de deux Eros ou encore sur son ancienneté par rapport aux autres dieux.

Cependant seul Socrate remettra en question le statut de dieu d’Eros considérant ce dernier comme un démon et non un dieu. De manière ironique, il dépassera les éloges fallacieux des autres convives pour faire un éloge véritable, philosophique : « Ce n'était point, selon toute apparence, la bonne méthode de faire l'éloge de quoi que ce soit. Il faut plutôt attribuer à l'objet les plus grandes et les plus belles qualités possibles, qu'il les ait ou non, et quand même ce serait faux, cela n'aurait pas d'importance. Nous avons en effet admis d'avance, à ce qu'il paraît, que chacun de nous aurait l'air de louer l'Amour, et non pas qu'il le louerait en réalité ». La construction du dialogue par Platon montre sa volonté de donner au discours de Socrate une position surplombante par rapport aux autres discours. En effet Socrate est le dernier convive à prononcer son éloge et il dépasse le clivage des discours de Phèdre et d’Agathon d’un côté et de Pausanias et d’Eryximaque de l’autre (Aristophane dépassera aussi ce clivage). Enfin, Alcibiade fera l’éloge de Socrate quand tous les discours auront été faits témoignant de la victoire écrasante de ce dernier.

Il apparait donc que les premiers discours, malgré quelques désaccords et à l’exception de celui d’Aristophane qui met en lumière une influence orphique (religion contestant la religion grecque classique), sont fortement influencés par la théologie grecque traditionnelle dans laquelle Eros est un dieu primordial. C’est pourquoi le discours de Socrate va opérer un véritable renversement. Il semble même probable que ces discours aient été dépeints de manière parodique par Platon pour mettre en avant celui de Socrate.

Les discours des différents personnages se veulent tous être une explication de la nature même d’Eros et de son influence envers les êtres sensibles. Tous les convives aux travers de leur éloge tentent de répondre à une seule et même question : Pourquoi Eros ?                                 A la lumière de cette problématique il semble possible de séparer l’ensemble des discours en trois parties : Les discours de Phèdre et d’Agathon qui considèrent tous deux qu’il n’existe qu’un seul Eros, les discours de Pausanias et d’Eryximaque qui considèrent qu’il existe deux Eros et enfin les discours d’Aristophane et de Socrate qui ont une tournure originale en regard des doctrines grecques classiques.  

Les discours de Phèdre et d’Agathon :

Selon Phèdre, Eros est « parmi les dieux l’un des plus anciens ». Il n’a ni père ni mère comme en témoigne plusieurs poètes tel que Hésiode, Acousilaos ou Parménide. Son statut de dieu le plus ancien fait que c’est lui qui apporte « les biens les plus grands ». Aimer et être aimé est, en effet, un bien insurpassable selon Phèdre. L’amour est un principe directeur qui guide la vie des hommes et c’est dans cette idée que l’homme cherche à avoir de l’honneur par « l’action belle » pour ne pas être honteux devant son amant. Plus encore, les amoureux sont les seules personnes capables « de mourir pour autrui » tel Achille qui s’est sacrifié pour venger Patrocle et qui a été honoré par les dieux. L’amant est, par ailleurs, « chose plus divine » que l’aimé car son amour est inspiré par Eros, qui est glorifié au plus haut point par les dieux. En revanche, ils honorent encore plus « les sentiments de l’aimé envers l’amant ». Ainsi, selon Phèdre, Eros est « le dieu le plus ancien, le plus vénérable et qui a le plus d’autorité ».

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