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La Liberté Et Le Bonheur

Dissertation : La Liberté Et Le Bonheur. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Novembre 2013  •  594 Mots (3 Pages)  •  5 182 Vues

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Heureux = satisfait, content (au sens de satisfait), épanoui, vie en adéquation avec ses désirs, voire réalisation de son essence (mais ça impose de justifier quelques présupposés).

Libre = liberté d'action, avoir le choix (donc aussi des responsabilités), être capable de décider pour soi-même (ne pas aller trop loin, au risque de se retrouver à traiter la question du libre-arbitre en intro).

L'énoncé suggère qu'il y a un lien entre ces deux modes de l'être, et qu'il est même plutôt mieux d'être libre pour être heureux, puisque c'est la possibilité d'être heureux sans être libre qui pose problème.

De fait, la doxa lie les deux: la liberté est une condition du bonheur. La Constitution étatsunienne lie même les deux: chacun est libre de chercher le bonheur, et de le faire comme il le souhaite. L'absence de liberté signifiant la contrainte, on suppose que l'individu ne pourrait plus suivre le chemin qu'il souhaite pour aller vers le bonheur.

Mais la liberté n'est pas sans contrainte. La contrainte de la liberté est parfois plus lourde encore que la contrainte de la servitude. Il n'est donc pas exclu qu'elle éloigne plus encore du bonheur. Si je suis libre, je dois tout assumer, du moins sais-je que tout ce que je fais résulte de mon choix.

La question serait donc plutôt: peut-on être heureux sous contrainte? Voire: peut-on être heureux d'être libre tout en étant malheureux du fait de sa liberté?

Bref, la question reste entière.

I) Le bonheur comme satisfaction: être libre me permet de choisir le chemin de mon bonheur et de le suivre. Mais si le bonheur passe par la réalisation de mon essence, comme chez Spinoza, ça peut poser souci: pour Spinoza, le type dont l'essence est d'être un meurtrier a raison de tuer pour réaliser son essence. Et il n'a pas le choix d'être heureux autrement qu'en réalisant son essence. De ce point de vue, certes un peu extrême, résulte que l'on est prisonnier de son bonheur (ou plutôt de son moyen d'accéder au bonheur). Alors être libre... bof.

II) La liberté comme aliénation: être libre m'inscrit dans un réseau de contraintes, notamment liée à la vie en société (à moins d'être libre à la Rousseau, et de jouir de se frotter aux arbres sans se confronter aux autres gens libres), et qui m'éloignent de ma liberté. Sous ce rapport, le fasciste embrigadé qui se transcende dans l'action collective ou l'esclave qui peut se laisser porter par des contraintes qu'il n'a pas besoin d'intérioriser sont plus heureux que l'individu libre qui peut avoir à faire le choix d'abdiquer son bonheur pour assumer sa liberté. A la rigueur, mon chien (pas libre, car pas humain et pas conscient) est plus heureux que moi dès lors qu'il a à manger et une gratouille sur la tête (cela dit, ça me va assez bien aussi).

III) Le bonheur à géométrie variable: être libre peut passer par l'abdication de son bonheur le plus direct. Mais, ce faisant, l'être gagne une dignité supérieure. Se référer au devoir dans la morale kantienne. Le sentiment de cette dignité, de l'adéquation de ses actes avec la loi morale, est un bonheur d'un ordre

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