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Jean Vanier, Le goût du Bonheur

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Par   •  17 Janvier 2018  •  Fiche de lecture  •  2 289 Mots (10 Pages)  •  1 696 Vues

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XXXXXXXX XXXXXXX                                                                    année 2014-2015

Synthèse du livre de Jean Vanier, « Le goût du bonheur »

Presses de la renaissance, 2000

        Né en 1928 au Canada, Jean Vanier est le fondateur de la communauté de l’Arche (1964) qui accueille des personnes ayant un handicap mental. En 1971, il crée le mouvement Foi et Lumière. S’intéressant beaucoup à l’être humain, à son développement, son évolution, il nous fait part de ses découvertes et de ses réflexions à travers ses écrits, notamment Toute personne est une histoire sacrée, 1994 ou Aimer jusqu’au bout, 1996.

        Docteur en philosophie, auteur d’une thèse sur Aristote publiée en 1966, Jean Vanier se replonge dans la morale aristotélicienne pour rédiger Le goût du bonheur, 2000. Dans notre société où bonheur semble synonyme de richesse, de puissance et de renommée, la pensée d'Aristote, pourtant vieille de 2400 ans, semble apporter une  réponse à ce qu’est réellement le bonheur. D’après lui, plaisirs, amitiés, vertus, recherche de la vérité et de la justice peuvent y mener. Ce sont ces différents points que l’auteur développe dans son ouvrage. Suivons donc son cheminement.

        Fondement de la morale aristotélicienne ou recherche de la plénitude : le désir

        La morale d'Aristote, contrairement à ce que l'on pourrait penser, n'est pas un modèle fixe et immobile que l'homme pourrait appliquer. Au contraire elle invite l'homme, dans sa quête de la plénitude, à rechercher quel est son propre désir, désir qui tend vers un bien menant vers la plénitude. Et ces bien se hiérarchisent, ils sont en vue d'un autre bien, plus grand encore jusqu'au bien suprême. Le désir est là pour mener vers le bien.

Cependant, il est important de savoir discerner et choisir entre désirs superficiels et désirs profond.

Certains hommes cherchent le bonheur dans les plaisirs de la vie (jeux, cinéma…) mais ces désirs sont présents pour se détendre après avoir exercé une activité vertueuse et non pour en abuser.  D'autres recherche la gloire, la richesse ou les honneurs mais le bonheur qui en résulte dépend des autres pour exister. Le bonheur n'est-il  pas plutôt au plus profond de nous ?

Des désirs plus grands et plus nobles habitent l'homme, celui de choisir une vie selon la vertu, non pas comme on pourrait le penser, triste et rigide, mais avec la capacité de bien agir, dans le respect des autres et la maîtrise de soi (vertu morale) et dans l’usage des vertus intellectuelles (art, science, prudence, sagesse et intelligence des principes). Il faut donc développer ses capacités intellectuelles en vue de l’excellence.

Mais pour pouvoir faire un choix, l'homme a besoin de sa raison ou de son logos. Ces actes sont ainsi éclairés à la lumière de la raison et de l'intelligence, lui permettant de saisir, d'ordonner, de comprendre. Cette facultés est propre à l'être humain, le distinguant de l’animal et prouvant que le bonheur est une activité de l’homme.

        Selon Aristote, le bonheur est donc : «  une activité émanant du logos selon la vertu ». On peut donc acquérir le bonheur par l’activité, en utilisant le temps mis à notre disposition par la vie (bios) et vivre intensément (zôê) malgré le fait que nous ne sommes pas tous égaux de nature. L’objectif est de devenir pleinement humain.

        

Le plaisir, partie intégrante du bonheur, mais quel plaisir ? Et nécessité de l’amitié

Par conséquent, Aristote tient compte aussi bien des désirs du corps que des désirs de l’esprit, les deux menant au bonheur sous la conduite du logos. Il n’exclut donc pas le plaisir de sa morale et utilise la raison pour les hiérarchiser. En effet, l’homme se trouve confronté à différents types de plaisirs pas tous essentiels au bonheur : les plaisirs qu’Aristote appellent « curatifs » utilisés pour fuir une réalité douloureuse mais souvent dans l’excès (boisson, drogue, sexualité), le plaisir dans la transgression qui donne une impression de toute-puissance. Ces plaisirs immédiats ne durent pas et sont aliénant mais on les préfère souvent à ceux de l’âme ou de l’esprit. De plus, ils sont considérés comme une fin alors que le plaisir est présent là quand on parvient à la fin. Ainsi, plus l’objet désiré est noble, plus le plaisir sera grand. Plaisir et désir sont liés ; si le plaisir s’accompagne du désir alors l’homme goûte davantage au plaisir. C’est pourquoi l’auteur invite à redécouvrir la culture du désir et à laisser de côté le plaisir immédiat pour vivre pleinement (bios et zôê).

Le plaisir étant un fruit de l’activité, il faut aussi considérer l’amitié, fruit de la vertu.

Un homme seul ne peut être heureux, il a besoin de s’ouvrir aux autres, de partager ses richesses et de s’enrichir de l’autre pour être heureux. C’est dans sa nature.

L’amitié commence par la bienveillance qui doit être réciproque et déclarée. Ensuite il est nécessaire de passer du temps ensemble dans des activités communes. Et l’amitié véritable se révèle après la traversée d’une crise. De plus Aristote distingue trois formes de l’amitié : l’amitié véritable en vue du bien de l’autre ; l’amitié agréable basée sur le plaisir individuel et l’amitié utile fondée sur les avantages personnels qu’on peut en tirer.

L’auteur conclue que les activités vertueuses « deviennent plus faciles quand on les partage avec des amis ». Mais l’amitié n’est pas non plus une fin en soi.

        Nécessité d’une activité : recherche de la vérité

        La recherche du bonheur étant lié à l’activité et dépendant de la noblesse de cette activité, il faut rechercher cette activité. La poursuite de la justice et la recherche de la vérité sont deux lignes directrices pour les amis. Pour comprendre comment la recherche de la vérité peut conduire au bonheur, Jean Vanier s’appuie sur la propre vie d’Aristote. Cette recherche le conduit à l’observation de la nature, des entrailles de l’animal à la course des étoiles dans le ciel ; il fait usage de son intelligence face au réel. Mais pour faire fonctionner cette intelligence, il faut savoir se mettent à l’écoute et retrouve en eux même la capacité d’étonnement de l’enfant.

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