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Le Goût Du Bonheur De Jean Vannier

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Par   •  23 Novembre 2013  •  6 603 Mots (27 Pages)  •  901 Vues

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Le goût du bonheur de Jean Vannier

Connaitre le bonheur, être heureux est le plus grand désir de chaque homme. Aristote est l’un des témoins de cette recherche du bonheur, et pense que ce qui distingue l’être humain de l’animal, c’est la capacité à réfléchir, à faire des choix, à orienter sa vie dans une direction choisie. Il pose donc les fondements de sa morale en réfléchissant à partir des inclinations les plus profondes de l’homme et de ce désir de plénitude inscrit en chacun. Cette morale est donc à l’écoute de l’être humain dans son intégralité et fait une large place à l’amitié.

Jean Vannier a longuement étudié celle-ci, qui l’a beaucoup éclairé sur les liens entre la morale, qui nous aide à discerner ce qui est vraiment un acte humain et donc nous rendra heureux en nous faisant plus libres, la psychologie qui nous permet de comprendre les comportements humains, de se libérer des blocages et des peurs, et la spiritualité qui nous donne force à des motivations.

Ainsi, nous pouvons nous accomplir le plus parfaitement possible, en recherchant en toute chose la vérité.

La morale du désir

Aristote a fait tout un chemin avant d’en arriver à sa vision de la morale. En effet, il a d’abord étudié et enseigné la logique : c’est la découverte de notre outil de travail, c'est-à-dire, notre intelligence. Ensuite, il s’est penché sur le monde physique avant d’entreprendre une réflexion sur l’au-delà de ce monde. Il étudie également l’agir de l’être humain, dans la Politique et dans l’Ethique, pour trouver ce qui fait qu’un être humain est achevé, et pleinement épanoui. Socrate et Platon se sont également penchés sur cette question, mais l’originalité d’Aristote réside dans son désir d’établir une véritable science éthique.

Ce livre va permettre de cheminer avec Aristote pour accéder à la plénitude humaine.

Le fondement de la morale aristotélicienne est simple : chaque être humain agit en vue d’un bien, il y a un mouvement d’attirance, de tension vers le bien. C’est ce qu’on appelle le désir. Aristote ne définit pas le contenu du bien, mais il est sûr que le bien attire : « Le bien est ce vers quoi toutes choses tendent » (Ethique à Nicomaque). Or, comme le dit Aristote dans sa métaphore de l’archer, on vise d’autant mieux une cible qu’on la connait. Et il n’est pas si facile de connaitre notre cible, car plus personne ne s’y intéresse : tout le monde est mû par ce que le groupe veut, pris par les projets à court terme. Il est donc clair que pour se mettre à l’étude de la science morale, il faut une certaine maturité, désirer être pleinement humain, opter pour le vrai bien, et avoir une certaine expérience de la vie.

Aristote ne propose pas une morale basée sur un impératif catégorique, mais part d’un fait : nous désirons des objets. Cette morale est donc éprouvée par le sujet qui agit, comme une morale du désir.

Seulement, nous avons peur du désir, peur de nous laisser déborder. Il faut cependant comprendre que cette morale du désir doit être liée à un sens du discernement, du choix, qui fait nettement défaut à notre société, pour se mettre à l’écoute de ce qui nous attire profondément.

Il nous semble que suivre nos désirs mène à un éclatement, à une dispersion, voire à la débauche, et il est sûr qu’en observant les jeunes, cette hypothèse se confirme. Mais il est important de comprendre qu’eux, n’arrivent pas à discerner le désir fondamental de leur cœur, et donc sont tiraillés dans plusieurs directions. Il y a en effet un désir qui prime sur les autres, que nous cherchons à tâtons, vers lequel nous tendons maladroitement : le bonheur. Le désir du bonheur est en effet la clé de voûte du comportement humain, l’agir de l’homme ne se comprend que par lui.

Cette approche de la morale par le bonheur et le désir peut sembler étrange si l’on ne sait pas qu’Aristote a confiance dans la nature en général, et donc dans la nature humaine, il pense que la nature est bonne.

Si l’on fonde la morale sur le bonheur, il faut comprendre ce qui pour nous est le bonheur. Il est en effet certain que la recherche des biens, des plaisirs, des honneurs est naturelle dans notre société de consommation. Certains, comme les stoïciens ont vanté la suppression des désirs comme condition du bonheur, mais ils n’ont plus grande presse aujourd’hui. Cependant, comme l’écrit Aristote dans l’Ethique à Nicomaque, Il serait absurde que l’homme soit fait pour jouer, que ce soit ça qui fasse son bonheur, et qu’il doive travailler toute sa vie pour pouvoir, après, s’amuser. Il parait plus logique qu’il faille s’amuser, se détendre pour ensuite pouvoir travailler. Quant aux honneurs, Aristote les considère comme « la fin de la vie politique (EN), mais qui ne peuvent être recherchés, car ils dépendent d’avantage de ceux qui honorent que de celui qui est honoré.

Mais, les richesses, les honneurs, ont un autre but qu’eux même : le pouvoir, les amis… Ils n’ont donc pas une valeur de fin ultime : on peut en être dépossédés, alors qu’il nos semble que le bonheur soit plus intime, plus profond que cela. Le bonheur n’est donc pas recherché pour autre chose et se suffit donc à lui-même, car il est plus parfait que tous les autres biens.

Il faut maintenant avancer un peu plus profondément dans le contenu du bonheur. On observe que tous les corps de métier ont une activité propre dans lequel se trouve le bien, donc il serait logique que l’homme ait également une activité propre. D’après Aristote et tous les Grecs, l’homme est un être doué de raison (logos), et cette activité doit être parfaite, c'est-à-dire découlant de la meilleure vertu.

On trouve trois mots dans cette définition : logos, vertu et activité. Il semble important d’en comprendre la vraie signification.

Le logos nous différencie des animaux, c’est la raison. L’homme cherche « toujours plus », et donc, fait de nouvelles découvertes, évolue vers un mieux. Le logos est aussi la théorie, la science, la définition, il saisit l’intelligibilité, ou le sens de chaque être, son origine et ce vers quoi il tend. Il est également en l’homme ce qui permet de comprendre les êtres. On peut alors définir l’homme comme étant un être possédant une lumière intérieure qui peut saisir la lumière dans d’autres êtres, devenir autonome, et se gouverner vers la lumière

La vertu, quant à elle est la capacité à bien agir ou à bien penser. Il existe deux sortes

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