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Faut-il craindre la morale ?

Dissertation : Faut-il craindre la morale ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Février 2022  •  Dissertation  •  2 691 Mots (11 Pages)  •  303 Vues

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Faut-il craindre la morale ?

Des écoles de Barcelone ont supprimé plusieurs contes pour enfants de leur collection, au prétexte qu’ils véhiculeraient des « stéréotypes sexistes ».  Pour eux, le type de livres que les enfants lisent est très important car les livres traditionnels reproduisent les stéréotypes de genre.   Sous prétexte d’égalité entre les sexes et d’immoralisme, peut-on brûler les contes de Perrault ou de Grimm, au profit de nouveautés dans lesquelles les stéréotypes sont inexistants ? “Une civilisation qui commence à trier ses livres, quels qu’en soit les motifs, est en phase régressive”, dit Olivier Babeau. Selon lui, une telle décision procède d’une “méconnaissance du rôle des contes”. En effet, on ne peut enlever aux contes leur utilité profonde dans la formation des jeunes esprits : ils montrent, chacun à leur manière, les difficultés auxquelles les enfants seront confrontés dans l’existence, et la façon dont il est possible de les surmonter. En outre, “une littérature uniquement morale est aussi stérile que pouvait l’être l’art officiel des nazis. N’autoriser que des textes qui sont des catéchismes de la morale du jour revient ni plus ni moins qu’à réactiver le projet de contrôle de la pensée “. D’où la question : faut-il craindre la morale ?

Par “morale” nous comprendrons ici ce par quoi nous pouvons régler volontairement et de manière désintéressée notre conduite selon ce qui est jugé être le bien ou le mal. La morale pose des questions, elle suscite des problèmes, mais elle est peut-être « problématique » en tant que problème.

D’un côté la morale à des caractères obligatoires, marqué par des normes, des obligations, des interdictions où faire son devoir est en fait se soumettre à une contrainte ; mais d’un autre côté nous ne pourrions pas nous en passer pour vivre “sainement” au sein d’une société. La réponse au sujet ne va pas de soi et ouvre le débat suivant : La morale est -elle un problème, faut-il la craindre ou bien la morale est nécessaire au bon fonctionnement de tous, individuellement et collectivement.

Pour mener ce débat et répondre au sujet, on pourrait tout d’abord se demander ce qui fait de la morale quelque chose qu’il faut craindre ? Prétendre la craindre implique que la morale soit considérée comme un problème ou ce qui fait problème. En quoi peut-elle être un problème ? Mais pour qu’une morale soit fondée il faut que le libre arbitre existe d’une manière ou d’une autre. Or nous nous heurtons à l’objection de la physique. Se pose alors cette deuxième question : la morale n’est-elle pas finalement qu’illusion ? N’est-elle pas dispensable ?  La morale semble indissociable du libre arbitre. Pouvons-nous renoncer à l’idée que nous avons un libre arbitre et ainsi nous passer de la morale ? Ce qui nous amène à cette dernière question : en expliquant la possibilité d’un libre arbitre, ne sommes-nous pas responsables de nos actes et donc de choisir de faire du bien ou du mal ?

Nous chercherons donc à répondre au sujet en suivant la suite de questions suivantes : En quoi la morale serait-elle un problème ? La morale n’est-elle pas qu’illusoire et dispensable ? Mais sans morale pouvons-nous vivre en société, ne dépend-il pas de nous de faire le bien ?

La morale à des caractères obligatoire, marqué par des normes, des obligations, des interdictions où faire son devoir est en fait se soumettre à une contrainte.

En quoi la morale serait-elle un problème ?

On appelle morale déontologique la morale du devoir “tu dois sans discutions”. Ce type de morale se conçoit indépendamment de toute conséquence qui pourrait résulter de nos actions. Par exemple, selon Kant, on ne doit pas mentir pour éviter un meurtre, car l'obligation de dire la vérité est absolue et ne tolère aucune condition particulière. Pourtant supposons la situation proposée par Benjamin Constant dans laquelle des assassins poursuivent notre ami. Celui-ci se réfugie chez nous. Les assassins frappent à notre porte et demandent si notre ami est là. A-t-on le droit de mentir ? Ne peut-il exister des mensonges nécessaires moraux ? D’âpres les principes de la morale déontologique, il faut faire son devoir, c’est à dire appliquer les principes moraux sans se soucier des conséquences. Mais dans cette situation, la morale n’impose-t-elle pas par évidence de mentir aux assassins ?

En effet cette réponse nous paraît relever d’une limite de la morale du devoir, par cette réalisation sans conditions du devoir moral, et donc justifier le recours à une morale conséquentialiste. Cette dernière se définit par l’action en fonction de l’anticipation des conséquences afin que cette manière d’agir profite au plus grand nombre. Une conduite est alors morale si les conséquences d'un acte sont plutôt bénéfiques que défavorables. Nous remarquons alors que la morale conséquentialiste pose à son tour des problèmes moraux déontologiques ? En effet, tout est-il permis au nom du bien-être du plus grand nombre ?

  • Faire son devoir n’est -il pas perçu comme une contrainte ?

On peut faire d’une contrainte, une obligation et un devoir. Ce ne serait alors plus “faire son devoir” mais obéir à une contrainte. L’intériorisation implique qu’une exigence sociale d’abord externe à la personne devienne progressivement interne à la personne. Ainsi nous parlons de nos opinions, nos croyances alors que ces derniers résultent de l’intériorisation des croyances et des opinions des différents milieux dans lesquels nous vivons. Par exemple : depuis toujours en Inde, les femmes ont été considérées comme la propriété exclusive de leur père puis de leur mari. Dans la majorité des cas, elles sont femmes au foyer et s’occupent des enfants. Pour celles qui ne respectent pas ces coutumes et se rebellent, les risques peuvent être grands dont l’une des menaces qui pèsent sur elles est l’attaque à l’acide. En effet, le fait de jeter de l’acide sur la victime est vu comme une punition. Dans la circonstance où celle-ci n’a pas respecter son essence de “femme”, son visage sera brûlé pour qu’elle ne puisse jamais retrouver l’amour. On peut alors y voir comment une pression extérieure d’obéir à une essence peut être intériorisée comme un devoir de femme. Cette dernière étant déjà déterminée et contrainte malgré elle à se marier, faire des enfants.

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