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Est-il indispensable à l'homme de rechercher le bonheur ?

Dissertation : Est-il indispensable à l'homme de rechercher le bonheur ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Décembre 2022  •  Dissertation  •  1 639 Mots (7 Pages)  •  223 Vues

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Est-il indispensable à l’homme de rechercher le bonheur ?

On souhaite souvent “tous nos vœux de bonheur” aux jeunes mariés, quand ils entament leur vie de couple. Mais au fond, que leur souhaite-t-on ? On entend souvent par bonheur une émotion agréable et connotée positivement. C’est un état durable de plénitude, de bien-être et de satisfaction que la plupart des hommes recherchent. Il semble donc qu’il soit indispensable, c’est-à-dire nécessaire pour mener une bonne vie. Cependant, comment faire pour être heureux ? Il ne semble pas exister de processus précis qui puisse nous permettre d’atteindre le bonheur, sinon tous les hommes l’auraient fait.

Dès lors, est-il vraiment indispensable à l’homme de rechercher le bonheur ?

Au contraire, n’est-il pas superflu de poursuivre un bonheur qui semble inaccessible ?

Ne devrions nous pas plutôt concevoir le bonheur différemment afin de pouvoir tendre vers lui ?

Tout d’abord, la recherche du bonheur est indispensable à l’homme, car elle permet d’atteindre une tranquillité et une satisfaction ainsi que de dépasser les maux de l’existence.

En effet, Épicure soutient que l’on peut accéder à la tranquillité de l’âme, qu’il nomme ataraxie, si l’on passe par la science de la nature. C’est un eudémonisme, c’est-à-dire un ensemble de conseils à suivre afin d’atteindre le bonheur, qui est caractérisé par la mesure des actions. Il nomme cet ensemble le tetrapharmakon, composé de 4 principes. En premier lieu, il faut accepter que les dieux ne sont pas à craindre. Il explique cela par une autre vision de ce que sont les dieux que celle qu’avaient ses contemporains : selon lui, ils ne se mêlent pas de la vie humaine et sont au-dessus des émotions comme la jalousie ou la rancune, ce qui les rend indifférents aux actions des hommes. Ensuite, Épicure soutient que la mort n’est pas non plus à craindre. Héritier du matérialisme antique de Démocrite, il considère l’âme comme purement matérielle et non métaphysique, elle se désagrège donc et il n’y a donc pas de vie après la mort. Cette dernière étant caractérisée par la disparition des sensations, on ne peut pas en faire l’expérience. Ainsi, il apparaît comme superflu de s’inquiéter de quelque chose qui, par définition, ne peut pas être expérimenté. De plus, la classification des désirs permet de distinguer ceux qui sont bons pour nous ou non. Il en distingue trois types : les désirs naturels et nécessaires, qu’il est aisé de satisfaire et limités, permettant d’atteindre le souverain bien ; les désirs naturels et non nécessaires, qui peuvent être satisfaits mais qui ne doivent l’être que de manière modérée, afin d’éviter les excès pouvant mener à la dépendance ; et les désirs non naturels et non nécessaires, les désirs vains, qui sont difficiles à satisfaire et illimités, c’est à dire insatiables, et qui sont responsables de la souffrance de la dépendance de manière systématique. Enfin, on peut, selon Épicure, supprimer la souffrance si on l’accepte. Si l’on suit tous ces principes, la tranquillité nous est assurée.

Epictète de son côté développe également des conseils pour atteindre le bonheur, et cherche à se débarrasser des émotions négatives telles que la frustration et le sentiment d’impuissance, afin d’atteindre la tranquillité. Pour lui il s’agit de distinguer ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous. D’abord, il s’agit de distinguer ce sur quoi j’ai du pouvoir ou non : si c’est le cas, j’ai une totale liberté sur les choses, et si ce n’est pas le cas je n’aspire pas à cette liberté. Si l’on ne se préoccupe pas des choses pour lesquelles on ne peut rien, on est pas confronté au sentiment d’impuissance, car on se place en maître de la situation. Il s’agit ensuite de voir les choses telles qu’elles sont, afin de ne pas être déçu. D’une part, ne pas accorder de valeur sentimentale aux objets : il donne l’exemple d’un petit pot de terre dont il faut se souvenir qu’il n’est qu’un petit pot de terre, pour ne pas en souffrir lorsqu’il se casse. D’autre part, il ne faut pas idéaliser les activités : il donne cette fois l’exemple d’une visite aux bains publics, et des inconvénients de la foule qui s’y trouve, afin de ne pas être déçu lorsqu’on nous bouscule, car on n’attendait pas le contraire.

Cette tranquillité de l’âme qu’Épicure et Épictète proposent d’atteindre semble aider à surmonter les pénibilités et les souffrances qui font la vie humaine. Pourtant, elles ne les suppriment pas réellement, et elles semblent être des fatalités qui ne cessent de s’imposer à nous.

Si les pénibilités et les souffrances ne peuvent pas disparaître, ne seraient-elles pas indissociables de la condition humaine ? La recherche du bonheur apparaît donc comme vouée à l’échec.

Schopenhauer soutient que la recherche de bonheur que nous entreprenons se limite à poursuivre des désirs qui ne peuvent être satisfaits, ce qui évoque les désirs vains d’Épicure que nous avons vu auparavant. Les désirs formeraient un cycle infernal duquel on ne peut se défaire. D’abord parce que satisfaire un désir, c’est frustrer d’autres. Si je n’ai que 10 euros, mais que je souhaite faire trois activités  différentes qui coûtent toutes ce prix-là, je ne pourrais satisfaire une de mes envies sans décevoir les autres. Ensuite parce que l’on désire pendant longtemps, en échange d’une satisfaction de courte durée. Par exemple, si j’économise pendant plusieurs mois pour pouvoir partir en vacances, je ne profiterais que pendant quelques jours de mon séjour. Finalement, un désir satisfait est immédiatement remplacé par un nouveau désir, comme lorsqu’on achète un appareil électronique, mais que l’on veut ensuite le nouveau modèle sorti peu de temps après.

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