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Dissertation: Nos désirs font-ils obstacles à notre bonheur ?

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Par   •  13 Décembre 2021  •  Dissertation  •  2 107 Mots (9 Pages)  •  728 Vues

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Dissertation Philo:

Avant d'exposer le problème, nous devons d'abord construire une définition sur ce que sont le bonheur et le désir. Le bonheur est le bien suprême, c’est un état de satisfaction durable et complet de nos penchants où le corps et l’âme seraient en harmonie avec le monde et ne seraient pas troublés. On pourrait parler alors d’ « ataraxie ». Le désir lui, est une caractéristique humaine ; pour Épicure, c’est la recherche “d’un besoin de plaisir”, c’est une tendance consciente à ce qui nous manque, et nous le considérons comme une source de satisfaction. Le désir est le propre de l’homme. Il est dans sa nature profonde de désirer. Le désir serait donc lié à une envie, l’attente d’une chose imaginée par l’homme, c’est-à-dire un souhait d’existence qui peut porter sur une réalité matérielle ou immatérielle. On pourrait donc se demander comment ce qui est recherche de satisfaction pourrait-il être un obstacle à notre bonheur ? D’après la définition, le désir n’empêche pas d’accéder au bonheur puisque le bonheur et un état de plénitude cependant, d’après la vision de certains philosophes, le désir doit être supprimé ou réduit. Ces philosophes adoptent alors une vision négative du désir qui consiste à dire qu’il est plutôt source de souffrance, de malheur. D’autres philosophes, moins pessimistes au regard de la vie pensent que le bonheur est un état idéal et qu’il faut amplifier ses désirs pour être heureux, c’est le cas de l’hédonisme. Alors, pourquoi il nous arrive parfois de refuser d’accomplir un désir car nous le trouvons mauvais? Ce serait un obstacle au bonheur ? Nous nous demanderons donc dans un premier temps, si nos désirs peuvent être néfastes pour notre bonheur. Nous verrons dans une seconde partie que la satisfaction des désirs n’empêche pas d’accéder au bonheur, elle pourrait même être le moyen d’y parvenir.

Dans une première partie, nous nous demanderons si nos désirs sont néfastes à notre bonheur ? Nous y répondrons avec trois arguments. Notre premier argument consiste à dire que le désir est par obligation synonyme de souffrance.

En effet, les mots “Désirer” et “Souffrir” peuvent être compatibles puisque lorsque l’on désire quelque chose, on ressent toujours une insatisfaction, un manque, même après avoir accomplit son désir. Et quand l’on souffre, moralement, cela peut être à l’origine d’un manque ou d’une insatisfaction. Selon Schopenhauer, tout désir est causé par la souffrance puisque au départ de tout désir, il y a un manque. Par exemple, si je veux être une femme alors que je suis un homme, c’est par ce que je souffre de mon identité sexuelle. Ici, on désire ce que l’on n'a pas, et cette absence nous fait souffrir. Schopenhauer dit dans son œuvre : “Tout vouloir procède d’un besoin, c’est-à-dire d’une privation, c’est-à-dire d’une souffrance.”, cette citation nous montre que le désir est provoqué par la souffrance, mais cela ne s’arrête pas là puisque quand l’on veut quelques choses, on va être obligé de faire des efforts, de travailler donc de souffrir. On va devoir souffrir pour accomplir notre désir. Cependant, une fois le désir accompli, la satisfaction va être courte puisque l’idéal est toujours supérieur au réel. Si le temps d’attente entre le désir et sa réalisation est trop long, le sujet se lasse et un autre désir apparaît, si le temps d’attente est trop court, l’habitude s’installe et l’attrait disparaît. C’est pour cela que pour Schopenhauer, le cercle du désir, c’est en réalité un cercle vicieux, c’est celui de la souffrance. Pour Schopenhauer, tant que l’on est sujet de vouloir, on ne peut pas être heureux.

Enfin, pour conclure, je dirais que désirer nécessite la souffrance, car une plénitude dans le désir amènerait le cercle infini à se rompre, donc le désir n’agirait plus en tant qu’essence de l’homme, l’homme n’aurait plus de but. Quoique l’on désire, le manque, l’insatisfaction, la souffrance sont partout présents.

Notre second argument, consiste à dire que le désir est un caractère illimité. En effet, on peut dire qu’il appartient au désir d’être sans limite. En ce qu’il nous porte au-delà de nous et du réel, le désir est bien illimité par essence, et, en cela, correspond à ce que nous sommes profondément. Que cette illimitation soit de l’ordre d’un excès, d’une souffrance ou d’un plaisir ne change rien au fait que le désir soit par nature sans fin et corresponde de ce fait à notre propre nature. Ce qui pose problème avec le désir, c’est son caractère illimité, en soit dès qu’un désir est satisfait, de nouveaux désirs naissent tout de suite après. C’est l’idée avec l’image du tonneau percé de Platon. Dans son œuvre, le Georgias, Platon utilise l’image des tonneaux percés pour montrer qu’une vie de plaisirs ne peut pas permettre d’accéder au bonheur. En effet, puisque le propre désir est de renaître sans cesse, chercher à être heureux en cumulant les plaisirs reviendrait à remplir des tonneaux percés des mets les plus fins : ceux-ci ne serait donc jamais remplis et la quête de sur contenu serait infinie. Cette image des tonneaux percés permet de monter que le mécanisme du désir ne peut mener au bonheur. Donc tenter d’être heureux en satisfaisant tous ses désirs revient ainsi à passer toute sa vie à courir après le bonheur, sans jamais l’atteindre.

Enfin, notre troisième argument nous emmène à affirmer qu’il est impossible d’atteindre le bonheur par la satisfaction de tous nos désirs. Il nous faut donc revenir à l'expression « accomplir tous ses désirs ». Accomplir tous ses désirs serait les satisfaire sans exception, sans relâche, au fur et à mesure qu'ils apparaissent. Or, ne s'agit-il pas là d'un processus sans fin ?

Effectivement, puisque nos désirs sont trop variés, trop nombreux pour pouvoir être tous satisfait. Il existe un décalage trop grand entre la multiplication des désirs, notamment dans la société de consommation, et les moyens auxquels les individus ont accès pour les satisfaire. D’une part, il existe des désirs impossibles de satisfaire : je peux désirer ne pas vieillir, ou ne jamais mourir : ces désirs sont impossibles à satisfaire. Chercher à les satisfaire, c’est me condamner à un acharnement dont les efforts seront vains, à une lutte contre mon corps dont on ne voit pas

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