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Dissertation de philosophie Sur Le Bonheur: Le travail serait-il la voie nécessaire par laquelle l’homme peut pleinement s’épanouir et par la même occasion se créer ?

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Par   •  27 Février 2014  •  1 696 Mots (7 Pages)  •  2 046 Vues

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Les évènements des mois de septembre et d’octobre en France ont encore une fois démontré que la valeur du travail ne fait pas l’unanimité au sein des populations. En contestant une réforme qui visait à repousser l’âge légal de la retraite, une certaine partie des français a exprimé son désaccord : ils ne veulent pas travailler plus longtemps. Sont-ils pour autant des « fainéants » ? Un tel évènement est l’occasion de se demander si le travail est une des finalités les plus importantes pour l’être humain. Depuis le 19ème siècle, le travail semble être une valeur essentielle, voire la valeur suprême des sociétés industrielles. Paradoxalement, si dans certains pays les conditions de travail se sont améliorées et si le temps de travail a diminué, cette valeur reste néanmoins contestée. Le travail a en apparence permis de créer un certain bien-être, une société de consommation et d’abondance. On le dit être un facteur de lien social, une occupation qui remplace la vacance d’activités chez l’homme. Autrement dit, travailler rend possible un certain épanouissement. En décidant de ne pas travailler, l’homme perdrait-il donc son temps ? Par perdre son temps, nous entendons ici le temps qui n’est pas consacré à la recherche du bonheur, ou à la recherche de sa propre identité. Le travail serait-il la voie nécessaire par laquelle l’homme peut pleinement s’épanouir et par la même occasion se créer ?

Dans un premier temps nous allons étudier ces « apologistes du travail » qui voient cette activité comme un moyen nécessaire d’émancipation et un moyen de nous procurer de la richesse. L’homme est né dans une position inférieure par rapport aux autres êtres vivants : il ne possède, contrairement aux animaux, ni griffes, ni fourrure, ni bec, ni autres avantages naturels qui lui permettraient de s’adapter spontanément à sa vie naturelle. Dans cette optique il doit apprendre par lui-même à trouver des moyens utiles à sa propre survie. Ainsi le mythe de Prométhée (de la mythologie grecque) décrit le moment où le demi-dieu octroie le feu aux hommes, ce qui, par la suite, lui donne la possibilité, par son propre travail, de maîtriser la nature et de favoriser sa propre survie. L’homme se distingue donc des autres animaux par sa capacité à maîtriser d’une certaine manière son environnement. Qui plus est, par le travail, il prend conscience de lui-même, de ses capacités, de ses potentialités. Le travail est donc une nécessité : l’homme ne peut répondre à ses propres besoins que par le travail. Selon cette vision émancipatrice, de nombreux auteurs au 18ème et 19ème siècle, valorisent le travail comme condition de la prospérité et du progrès. Marx par exemple y voit la condition de l’indépendance, de l’épanouissement humain. L’homme en effet est pour Marx un « animal laborans » qui se construit collectivement par le travail. Ses bienfaits résident dans le fait qu’il permet à l’être humain de se construire, de « s’objectiver », de se développer. Il fait appel à son intelligence ainsi qu’à ses capacités physiques ou mentales. L’homme apprend à se connaître en modifiant la matière et ne peut y parvenir autrement.

De plus, Adam Smith, au 18ème , voit dans le travail la condition de la prospérité économique et ce sans quoi il n’est pas possible d’améliorer son bien-être matériel et la richesse d’une société. Ces deux visions renvoient donc à une valorisation du travail qui par la recherche du profit (pour Smith) permet la croissance économique, et (pour Marx) un développement intrinsèque de l’humain. En théorie, le travail est donc la meilleure utilisation possible du temps. Au-delà du travail c’est l’individu lui-même qui est mis en avant ainsi qu’une certaine conception du bonheur. Selon Smith, la richesse se définit par la quantité de biens matériels qu’il est possible de produire. Il n’est donc pas étonnant que l’individu soit le facteur de cette création de richesse car si chacun pense à son propre bonheur, par l’acquisition croissante de biens, alors la richesse globale ne pourra qu’augmenter. Cette exacerbation de l’individualisme prôné au siècle des Lumières, permet la prospérité, l’abondance matérielle. Mais, si l’individualisme est, dans une certains mesure, la condition du développement de l’être humain et de sa propre connaissance, il est aussi facteur d’inégalités et d’iniquités. Est-ce là toujours gagner son temps ? Travailler à la recherche de son propre bonheur, est-ce vraiment gagner son temps si cela se fait en même temps au détriment des autres ?

Cette question de l’individualisme est abordée par Nietzsche dans son ouvrage Aurore, et notamment au paragraphe consacré aux « apologistes du travail ». C’est ainsi que nous en arrivons à la critique du travail et de ses conséquences sur l’homme : aliénation et individualisme. Dans sa critique, l’auteur allemand prône quant à lui l’individualisme non pas au sens d’un égocentrisme développé et d’une négation des autres, mais celui qui permet le développement de la raison, des sentiments, de la personnalité humaine. Tout ce qui justement est empêché par le travail lorsqu’il est glorifié et donc excessif. La glorification du travail, culte qui place le travail

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